Vers la lumière : lumineuse Naomi Kawase

Vers la lumière : lumineuse Naomi Kawase

Avec "Vers la lumière", Naomi Kawase signe un très joli retour après "Les délices de Tokyo". En dévoilant l'histoire d'amour naissante entre deux personnages opposés, la cinéaste met en place un récit dans lequel le spectateur se laisse emporter et émouvoir sans difficulté.

Après le très réussi Les Délices de Tokyo, Naomi Kawase met en scène une bouleversante histoire d’amour avec Vers la lumière. Ce nouveau long-métrage porte très bien son titre, tant il symbolise à merveille la quête des deux personnages principaux profondément attachants.

Le premier est une femme, qui se prénomme Misako, et travaille en tant qu’audiodescriptrice de films. Masaya, le second, est un photographe talentueux qui perd la vue progressivement. Ces protagonistes se rencontrent lors d’une réunion où Misako présente sa description d’un drame à des personnes atteintes de cécité. A travers un premier échange sec, Naomi Kawase pointe les différences de perception des deux individus.

L’investissement de Misako dans son travail révèle son sens du partage, son empathie et son impressionnant sens de l’observation. A l’inverse, Masaya paraît quelque peu renfermé et aigri durant les premières scènes. Peu à peu, la réalisatrice dévoile sa douceur. Et immerge dans sa passion qu’il tente de perpétuer malgré la diminution de sa vue.

Vers la lumière : Critique du film de Naomi Kawase

Deux personnages en quête de rayonnement

Plus Misako découvre Masayo au cours de rencontres parfois imprévues, plus le spectateur perçoit le rapport à l’image du photographe. Leurs liens s’intensifient à mesure que l’un comprend la vision et la sensibilité de l’autre. Naomi Kawase dévoile l’évolution de leur relation avec douceur. En ce sens, la lenteur de Vers la lumière ne résonne jamais comme un défaut. Au contraire, elle appuie parfaitement la délicatesse qui se dégage de l’œuvre.

Lorsqu’elle filme un rapprochement, la réalisatrice met souvent en avant l’importance du soleil, astre que tous les protagonistes sont à même de percevoir grâce à son rayonnement. Le soleil invite d’ailleurs à la communion et aux retrouvailles à de multiples reprises dans le long-métrage. C’est le cas lors d’une très belle séquence durant laquelle Misako part à la recherche de sa mère, qui est quant à elle en quête d’un amour perdu.

Une mise en valeur réussie du septième art

Vers la lumière souligne également l'importance du cinéma, art capable de provoquer une multitude de ressentis et une infinité d’interprétations. La discussion que Misako a avec un cinéaste durant le film, cristallise parfaitement ce propos.

Vers la lumière : Critique du film de Naomi Kawase

Le travail de cette dernière est extrêmement difficile, tant il est parfois complexe de synthétiser ce que l’on voit à l’écran. Néanmoins, le spectateur découvre lors de la magistrale séquence finale le sentiment de communion et l’émotion qui découlent de ses efforts. Dans le film, la vocation première du cinéma est le rassemblement. C’est ce que réussit à faire Naomi Kawase avec Vers la lumière, en développant des enjeux dramatiques universels avec justesse.

Le message aurait pu engendrer une œuvre mièvre gorgée de passages faciles. C’était sans compter sur la subtilité de Naomi Kawase, qui réalise ici un long-métrage qui donne envie de prendre le temps de regarder autour de soi. C’est d’ailleurs pour cette raison que la lenteur ne suscite à aucun moment l’ennui chez le spectateur. A l’instar de la magnifique composition d’Ibrahim Maalouf, le film ne cesse de surprendre grâce à la bonté et la simplicité qui en émanent.

 

Vers la lumière de Naomi Kawase, en salle le 10 janvier 2018. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

"Vers la lumière" est une histoire d'amour pleine de grâce portée par deux personnages emplis de bonté.

Bilan très positif

Note spectateur : Sois le premier