7 jours : War is coming

7 jours : War is coming

CRITIQUE / AVIS FILM - Premier long-métrage réalisé par Yûta Morano, « 7 jours » tente de retranscrire en images la beauté de son roman éponyme, qui fut un best-seller dans les années 80.

7 jours : le premier essai de Murano

Yûta Murano s’attaque à un gros morceau pour son premier film : 7 jours. En effet, ce dernier est l’adaptation du roman éponyme, écrit par Osamu Soda et publié en 1985. L’œuvre a d’ailleurs suscité un véritable engouement chez les jeunes, devenant un véritable best-seller générationnel. Le film de Yûta Murano passe surtout après une première adaptation live sortie en 1988.  Cette dernière fut d'ailleurs très appréciée par des millions de japonais.

7 jours suit le jeune lycéen Mamoru qui propose à sa voisine Aya (dont il est secrètement amoureux) de fuguer une semaine afin de célébrer ses 17 printemps. Par la suite, Les deux étudiants seront rejoints par d'autres amis. Pour éviter d’être retrouvés, les jeunes se réfugient dans une usine désaffectée. Cependant, sur place, ils découvrent Marret, un enfant-réfugié thaïlandais qui tente d’échapper à la police. En effet, il recherche ses parents après avoir échappé à un contrôle de l’immigration. Pour le protéger, Mamoru et ses amis mettent en place des stratégies afin d’éviter que les autorités ne le capturent.

Aux côtés de Yûta Murano, 7 jours peut compter sur Ichirô Ôkôchi (Code Geass, Devilman Crybaby) au scénario. Le film est également distribué par l’inévitable Eurozoom qui est devenu ces dernières années le premier distributeur de films d'animation japonais dans l’Hexagone. À noter qu’au niveau du doublage, le long-métrage d’animation a pu compter sur l’actrice Rie Miyazawa, déjà présente dans le film live de 1988, pour reprendre son rôle d’Hitomi Nakayama.

Une animation au service d’une belle histoire

N’y allons pas par 4 chemins : 7 jours est, tout d’abord, d’une beauté visuelle époustouflante. Que ce soit dans le chara-design de ses personnages, la somptuosité de ses décors et la vivacité de ses couleurs, le film enchante notre rétine dès la première image. Cependant, au-delà du visuel, Murano parvient également à s’emparer de la philosophie de son matériau de base sorti dans les années 80, afin de l’adapter dans son époque. En effet, si le roman de Soda a autant plu aux jeunes, c’est du fait de son message de rébellion envers toute forme d’autorité, qu’elle soit institutionnelle ou parentale. Dès lors, si les personnages sont quelque peu stéréotypés, leurs actes prennent une dimension politique tout à fait en accord avec les problématiques d’aujourd’hui (immigration, autoritarisme, etc.).

7 jours
7 jours @AJIADO

Au final, ce qui semble débuter comme une escapade d’adolescents que l’on a déjà vu dans de nombreux animes, finit par devenir une vraie lutte contre un pouvoir omnipotent et sans émotion. Par ailleurs, le fait que ce soit d’ailleurs des jeunes qui défendent des valeurs et des idéaux nobles face au cynisme des adultes, n'est pas anecdotique. En effet, le réalisateur et son scénariste veulent bien faire comprendre que les enjeux de notre monde contemporain ne seront pas résolus par les citoyens d’aujourd’hui, devenus trop « adultes » et trop indifférents à leur réalité pour pouvoir lutter. Cela viendra surtout de la génération plus jeune de demain, parfois raillée et méprisée par la génération précédente. Certes, cette génération est naïve, hésitante et maladroite. Mais elle est un exemple de sincérité, de courage, de bienveillance et d’altruisme. Sur le fond comme sur la forme, 7 jours est une véritable merveille.

7 jours de Yûta Murano, en salle le 6 octobre 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Derrière son humour et son côté feel-good movie, 7 jours est un film diablement intelligent qui raconte une belle histoire, en même temps qu’il laisse défiler de belles images. Magnifique !

Note spectateur : Sois le premier