Money - Notre avis

Money - Notre avis

Après le très décevant "13", Géla Babluani est de retour en France avec "Money". Découvrez notre avis sur ce polar sombre porté par Vincent Rottiers.

Danis et Eric sont deux amis d'enfance qui travaillent ensemble sur les docks du Havre. Lorsqu'Alex, la sœur d'Eric, est témoin de la remise d'une valise pleine de billets, ils voient tous les trois la possibilité de se faire de l'argent facile. Le trio n'a cependant pas conscience qu'il s'apprête à braquer un secrétaire d'Etat corrompu. Alex, Danis et Eric se retrouvent alors sans s'en rendre compte dans un engrenage dangereux.

Un point de départ prometteur

Après le décevant 13, remake de son premier long métrage 13 Tzameti, Géla Babluani est de retour en France et plante son décor dans un Havre gris et impitoyable. Il dévoile alors d'emblée la nature de ses personnages, à savoir des prédateurs beaucoup trop sûrs d'eux qui se jettent dans la gueule du loup sans s'en rendre compte, et réussit ainsi à créer une forte attente. Le spectateur espère donc un basculement jubilatoire, à la manière du récent Free Fire.

Critique de Money de Géla Babluani

Le trio fait preuve d'insouciance et l'on voit vite la catastrophe arriver. Le choix du Havre comme cadre du long-métrage accentue le décalage entre les voleurs et les individus auxquels ils vont se confronter. Tandis que les docks s'opposent à la luxueuse demeure sur le point d'être braquée. La volonté de proposer un thriller sans concession, où la morale apparente est sans cesse bafouée, se fait clairement ressentir. Puis, lors de la rencontre avec le secrétaire d'Etat, le piège se referme sur les braqueurs et l'on espère alors une escalade pleine de surprises. Malheureusement, la tension retombe à mesure que le rythme faiblit dans la deuxième partie de Money.

Un deuxième acte décevant

Une fois que les enjeux sont posés, le spectateur se demande jusqu'où va tomber le trio. Les trahisons apparaissent, et là encore, Géla Babluani surprend avec certaines séquences sèches et nerveuses. Néanmoins, Money souffre d'une baisse de rythme qui fait retomber le suspense. Des personnages secondaires s'immiscent dans le récit, mais n'apportent aucun enjeu supplémentaire. C'est le cas de l'homme de main interprété par Benoît Magimel, qui ne réussit jamais à effrayer malgré ses actes particulièrement odieux. La séquence dans le train ne retranscrit par exemple pas le caractère insoutenable de la situation. Les traits des personnages sont nettement plus forcés et certains dialogues sonnent faux. L'équilibre de l'exposition s'efface peu à peu et l'intensité retombe.

Critique de Money de Géla Babluani

Pourtant, le sort brutal réservé à la plupart des personnages aurait pu permettre à Money de s'imposer comme un polar radical et désabusé. De plus, certains comédiens - à l'image de Vincent Rottiers et Olivier Rabourdin - sont impeccables. Le dernier échange du film résume toute la portée tragique qu'aurait pu avoir Money. Le film laisse un sentiment de déception et n'apporte rien au genre malgré un postulat de départ efficace.

 

Money de Géla Babluani, en salle le 27 septembre 2017. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Malgré une première partie prometteuse, "Money" déçoit par son manque d'intensité.

Peut mieux faire

Note spectateur : Sois le premier