26 Février 1885. A Berlin, le Palais Radziwill est en liesse. On y fête la fin des travaux de la « Conférence sur l'Afrique » organisée par le chancelier Bismarck ; elle aura duré quatre mois. Quatre mois pendant lesquels les plus grands diplomates Occidentaux ont décidé de l'avenir de l'Afrique, l'ont découpée en zones d'influence, y ont tracé arbitrairement
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des frontières. Aucun Africain n'a été consulté. Proie de la géopolitique européenne, l'Afrique, encore presque totalement terra incognita, attise toutes les convoitises. Notamment celles de Léopold II, le roi des Belges qui parvient, grâce à un habile lobbying pendant la Conférence, à récupérer l'immense Congo pour son royaume et bientôt pour son compte personnel. Autour de la table, le théâtre du pouvoir le dispute à la comédie humaine : chacun se pare de vertus altruistes, évoque la mission civilisatrice de l'homme blanc, ou se drape dans de beaux sentiments. Mais les conséquences sont douloureuses et l'Afrique d'aujourd'hui en porte encore les stigmates.
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