Comme le titre l’indique, à l’initiale Teboho Edkins rêve d’un « film de gangsters ». À Cape Town, pas besoin d’acteurs, se dit l’apprenti cinéaste, ils courent les rues, il suffit d’un bon casting. Et le voilà, flanqué de son preneur de son, parti à leur rencontre. De rendez-vous en zones isolées de la périphérie de la ville, à l’inquiétante
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réputation, en virées nocturnes en voiture dans les quartiers chauds, le cinéaste emboîte le pas aux fables hollywoodiennes pour tenter de les enrôler. Mais peu à peu les images s’effritent. Récits des uns en prison, des autres qui évoquent un ami tué. La peur, le deuil, l’ennui, les petits trafics, sont bien loin des figures flamboyantes attendues. Derrière les mythes, les réalités ordinaires s’avèrent triviales. Que faire ? Articuler les deux sera la réponse audacieuse : mélanger les scènes jouées à celles documentaires, sans qu’il soit aisé de faire la part des choses, tant la pose est ici de mise. Au final, pas de « film », juste des moments assemblés, à l’état de projet, qu’il faudra laisser ainsi, sans conclusion dramatique. Demeure un arrière-goût âcre : l’âpreté de la survie dans un environnement hostile où tout se paye cher, où la mort indifférente rôde dans sa banalité crue.
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