A Deauville, le speed-dating des distributeurs de films et des salles de cinéma

A Deauville, le speed-dating des distributeurs de films et des salles de cinéma

Une journée entière dans un fauteuil à regarder 255 extraits de films sortant d'ici l'été 2014 : à Deauville cette semaine, c'était le grand speed-dating annuel où distributeurs, acteurs et cinéastes tentent de séduire les patrons de salles avec leurs longs métrages.

A l'heure où la fréquentation des salles est en repli, les patrons de salles attendent "des films qu'ils nous donnent confiance dans l'avenir", explique à l'AFP Gérard Hoffmann, exploitant de deux multiplexes à Saint-Brieuc (Côtes d'Armor).

A ce jeu, les images de Supercondriaque, le prochain film de Dany Boon avec le cinéaste et Kad Merad, a rencontré un tel succès que Jean-Jacques Geynet, exploitant à Beauvais (Oise) voit déjà dans ce long métrage qui sortira le 26 mars 2014, un futur champion du box-office.

Au point, d'être un successeur aux phénomènes Bienvenue chez les Ch'tis ou Intouchables ? "Si Supercondriaque tient la distance , c'est une tuerie et je ne prendrai pas le risque de parier le contraire", dit-il.

"Pour moi c'est gagné, mais je ne sais pas combien d'entrées cela fera, jusqu'à 5, 10 millions.. Difficile à dire", poursuit Gérard Hoffmann.

D'autres ont été très applaudis comme Les garçons et Guillaume, à table ! de et avec Guillaume Gallienne en salles en novembre ou Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? avec Christian Clavier et Chantal Lauby, couple de bourgeois dont les quatre filles veulent épouser des hommes d'origine et de confessions diverses (sortie en avril).

Témoignage de l'importance de cette journée, Dany Boon et Kad Merad avaient fait le déplacement à Deauville pour commenter les images, et ils n'étaient pas les seuls.

Laurent Laffite, Franck Dubosc, Alexandra Lamy / Mélanie Doutey / Julie Ferrier, sont venus défendre leur comédie respective (16 ans... ou presque et Fiston, Jamais le premier soir). Côté réalisateurs, Fanny Ardant (Cadences obstinées), Mathieu Amalric (La chambre bleue) ou Luc Jacquet (Il était une forêt) se sont dit prêts à défendre leur bébé dans les salles de France.

Mathias Malzieu, leader du groupe Dyonisos, a même chanté sur scène après la projection d'images de son adaptation sur grand écran de son livre Jack et la mécanique du coeur, film d'animation très prometteur.

Bon cru 2013

Parmi eux figurait aussi un acteur pas comme les autres, l'ex-boxeur Brahim Asloum. Il est à l'affiche en novembre de Victor Young Perez, sur l'histoire du champion du monde des poids-mouches obligé de monter sur un ring dans un camp d'extermination et de se battre contre un soldat allemand.

Les distributeurs aussi ont défendu dans un temps chronométré leurs productions, des géants - Paramount, Gaumont, Pathé, Europacorp etc - aux plus modestes comme AlFama films ou Epicentre.

Sur l'écran, se sont succédé les superproductions américaines, comme le prochain Godzilla, Captain america, Le Hobbit : La désolation de Smaug, les dernières production Disney La reine des neiges, Maléfique et autres films d'auteur comme Gerontophilia du canadien Bruce Labruce ou le dernier Peter Greenaway (Goltzius et la Compagnie du pélican).

Parmi les pépites dévoilées, figuraient les premières images "somptueuses" selon les exploitants de Yves Saint Laurent de Jalil Lespert avec Pierre Niney confondant de ressemblance avec le couturier disparu.

Mais aussi le prologue du sulfureux Nymphomaniac de Lars von Trier, dont la première partie de deux heures sortira le 1er janvier et la seconde (deux heures aussi) le 29.

Pour Gérard Hoffmann, ce cru 2013 était d'un "meilleur niveau" que celui de 2012. "On a vu des choses intéressantes, plus diversifiées que d'habitude", dit-il, citant encore La Belle et la Bête de Christophe Gans avec Léa Seydoux et Vincent Cassel, Suzanne de Katell Quillévéré avec Sara Forestier ou 12 years a slave de Steve McQueen.

L'an dernier cependant, plusieurs extraits - parfois quelques premières images de tournage - avaient suscité un réel engouement à Deauville mais les produits finis "se sont écrasés en rase campagne", rappelle Jean-Jacques Geynet.

(27 Sept 2013 - Relax News)