Al Pacino a failli se faire renvoyer du tournage du Parrain

Al Pacino a failli se faire renvoyer du tournage du Parrain

À l’occasion de la première grande rétrospective qui lui est consacrée à New York, Al Pacino s’est confié à nos confrères de Vulture sur l’ensemble de sa carrière et notamment sur son expérience lors du tournage du film qui a fait de lui une star internationale, le parrain de Francis Ford Coppola.

« Au bout des deux premières semaines de tournage, ils allaient me virer » révèle Al Pacino. Sorti en 1972, Le Parrain de Francis Ford Coppola est communément reconnu comme un chef-d’œuvre et la performance d’Al Pacino dans le rôle de Michael Corleone, son évolution au cours des trois volets du parrain - même si l’acteur affirme que le dernier film est une « erreur » -, est aujourd’hui devenue absolument culte. Au moment du tournage, et même bien avant, lors du casting, les choses n’étaient pas aussi simples.

Le producteur du film, Robert Evans (rosemary’s baby, chinatown), ne voyait pas Al Pacino dans le rôle, il surnommait l’acteur « le nain » et aurait préféré voir Robert Redford (butch cassidy et le kid) ou Ryan O’Neal (love story) dans le rôle. À l’époque, Al Pacino n’avait que deux films à son actif, dont l’effrayant mais indispensable panique à needle park de Jerry Schatzberg, et n’était donc pas la star de cinéma au physique séduisant désirée par les studios. Mais Francis Ford Coppola s’est battu pour que Al Pacino soit Michael Corleone, même si l’acteur lui-même ne pensait pas correspondre au rôle et se voyait davantage dans la peau de Sonny, la tête brûlée de la famille Corleone, finalement incarné par James Caan.

Nous connaissons tous la suite : Al Pacino a obtenu le rôle de Michael Corleone et aujourd’hui personne n’imagine un autre acteur capable de donner une telle intensité à ce personnage. Toutefois, Al Pacino a confié à Vulture que le début du tournage s’est avéré quelque peu chaotique. Pacino faisait de longues balades dans Manhattan, afin de réfléchir à la transformation de Michael, de l’évolution entre un héros de guerre avenant à quelqu’un de plus sombre, réservé et intense : « Je me rappelle que j’étais incapable d’expliciter , même à Francis . Lors des deux premières semaines de tournage, ils allaient me virer ». Selon l’acteur, c’est Coppola qui lui a évité d’être congédié du film en avançant le tournage d’une scène clé, celle où Michael, qui jusqu’à présent ne souhaitait pas mouiller dans les affaires familiales, tue Sollozzo (Al Lettieri) et le flic corrompu McCluskey (Sterling Hayden), en représailles de l’attaque sur son père Don Corleone (Marlon Brando) et tombe définitivement dans la criminalité : « Lorsqu’ils ont vu la scène, ils m’ont gardé. ». Et on peut comprendre pourquoi, vous pouvez revoir la fameuse scène ci-dessous.

À 77 ans, Al Pacino vient de terminer le tournage de The Irishman, le prochain film de Martin Scorsese produit par Netflix et qui marquera la première collaboration entre les deux hommes. Pacino y retrouve Robert De Niro (le parrain 2, heat), Joe Pesci (casino) et Harvey Keitel (mean streets), Jesse Plemons (fargo) ou encore Bobby Cannavale (vinyl). Le film, adapté de l’ouvrage I Heard You Paint Houses de Charles Brandt, reviendra sur la vie de Frank Sheeran (Robert De Niro), un tueur à gages soupçonné d’avoir tué Jimmy Hoffa (Al Pacino), un dirigeant syndicaliste affilié à la mafia, disparu en 1975 et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Netflix n’a pas encore dévoilé de date de sortie pour le moment mais the irishman devrait être disponible début 2019 sur la plateforme de streaming.

Manon Godoc (8 mars 2018)