American Girl : comment la scénariste et écrivaine Jessica Knoll s'est inspirée de son vécu

American Girl : comment la scénariste et écrivaine Jessica Knoll s'est inspirée de son vécu

ATTENTION, cet article contient des spoilers ! Dans "American Girl", Mila Kunis incarne une journaliste confrontée aux traumatismes de son passé. Un drame pour lequel l'écrivaine et scénariste Jessica Knoll s'est inspirée de son vécu, qu'elle a minimisé pendant des années jusqu'à la publication de son ouvrage éponyme.

American Girl : Mila Kunis affronte son passé

Ayant officié sur de nombreuses séries ces dernières années, parmi lesquelles The Handmaid's TaleFargo ou encore Sandman, Mike Barker revient à la réalisation d'un long-métrage avec American Girl, quinze ans après le thriller Le Chantage. Dans cette adaptation du roman éponyme de Jessica Knoll, ancienne rédactrice en chef de Cosmopolitan, Mila Kunis prête ses traits à Ani Fanelli, une journaliste de la rubrique sexo d'une revue qui rêve d'écrire des sujets plus sérieux pour le New York Times Magazine.

American Girl
American Girl ©Netflix

En surface, la vie d'Ani est parfaite. Intégrée au gratin new-yorkais, elle s'apprête à se marier avec le séduisant et riche Luke Harrison (Finn Wittrock), réussit toujours à faire bonne figure et ne manque aucune de ses séances de sport. Un quotidien quadrillé qu'elle maîtrise sur le bout des doigts, jusqu'au jour où un réalisateur la contacte pour lui demander de témoigner dans son documentaire. Il souhaite aborder une tuerie survenue dans le prestigieux lycée Brentley, à laquelle elle a assisté et qui l'a laissée traumatisée. Si elle refuse dans un premier temps de participer au projet, Ani finit par accepter, afin de donner sa version des faits et de dévoiler de douloureux secrets enfouis, alors que son ancien camarade Dean Barton (Alex Barone) l'accuse d'avoir joué un rôle dans le massacre.

Chiara Aurelia, Connie Britton, Justine Lupe, Scoot McNairy et Jennifer Beals complètent le casting de ce drame disponible sur Netflix depuis le 7 octobre 2022, et qui s'est immédiatement hissé parmi les programmes les plus visionnés sur la plateforme le week-end de sa sortie.

Des traumatismes qui font écho au vécu de Jessica Knoll

ATTENTION, les lignes qui suivent contiennent des spoilers !

Semant d'abord le doute autour de la nature de son héroïne, American Girl met progressivement en lumière les terribles événements qu'elle a surmontés à travers des flash-backs. Débutant comme un thriller, le long-métrage prend ensuite une tournure nettement plus émouvante puisque le personnage n'a d'autre choix que de fendre l'armure et de surmonter ses traumatismes. Elle décide notamment de témoigner sur les viols dont elle a été victime, en rédigeant une tribune dont elle perçoit immédiatement l'impact, et qui contribue à la libération de la parole.

American Girl
Ani (Chiara Aurelia) - American Girl ©Netflix

Également scénariste sur le film, Jessica Knoll s'est inspirée de son propre parcours pour développer celui d'Ani. Alors qu'elle avait initialement assuré que son ouvrage était une fiction, l'écrivaine s'est elle aussi confiée dans une tribune publiée sur le site Lenny Letter, dans laquelle elle révèle avoir été victime d'un viol collectif. Interrogée par TODAY pour la promotion d'American Girl, elle a expliqué :

Je me sens toujours un peu indigne quand on me dit que je suis courageuse, parce que j'ai dû me confier à travers la fiction. Il y avait des choses en lutte à l'intérieur de moi. J'avais désespérément besoin de coucher mon histoire sur papier et de la publier, et de la reconnaissance de ce qui m'était arrivé comme d'un viol. J'avais besoin de ça. Mais d'un autre côté, j'avais peur que les gens la lisent et arrivent à la même conclusion que quand j'étais au lycée, à savoir qu'il n'y avait aucun viol.

Jessica Knoll n'a pas souhaité participer au tournage des scènes de viol, afin de ne pas provoquer de malaise au sein de l'équipe :

Je ne voulais pas mettre les acteurs mal à l'aise. Je suis productrice exécutive et j'ai écrit cette histoire, et tout le monde sait qu'elle s'inspire de mon expérience, donc je sentais que les gens étaient nerveux autour de moi.

Si elle affirme avoir tendance à "normaliser" ce qui lui est arrivé, l'écrivaine s'est encore plus rendue compte en visionnant ces séquences qu'il ne faut absolument pas "rationaliser" de tels faits.