Clip d'Indochine : le CSA a 35 ans de retard selon Xavier Dolan

Clip d'Indochine : le CSA a 35 ans de retard selon Xavier Dolan

Le réalisateur québécois Xavier Dolan a accusé mardi Françoise Laborde, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), d'accuser un retard de 35 ans dans le débat sur la violence à l'écran, après qu'elle eut formulé de vives critiques de son dernier clip pour Indochine.

"Censurer mon travail parce qu'il est violent fait montre d'une grande incompréhension de l'essence du vidéoclip, dont votre lecture se limite aux surfaces, mais plus largement de votre incompréhension du contexte social dans lequel vous oeuvrez, et de l'incompatibilité de votre démarche avec cet espace-temps", accuse M. Dolan dans une lettre ouverte à Mme Laborde, publiée sur le site internet Huffington Post Québec.

Françoise Laborde, qui préside le groupe de travail sur la jeunesse et la protection des mineurs du CSA, a dit jeudi envisager "au minimum une interdiction aux moins de 16 ans et peut-être une aux moins de 18 ans" de la vidéo "College Boy" réalisée par le jeune cinéaste pour le groupe de rock français Indochine.

L'ex-journaliste avait déclaré sur Europe 1 que ces images étaient d'une violence "insoutenable", et qu'elles n'avaient "pas leur place en journée sur des chaînes de musique".

"Vous arrivez à table pour le débat sur la légitimation de la violence à l'écran avec environ 35 ans de retard", lance M. Dolan dans sa lettre ouverte, estimant que le rôle de Mme Laborde devrait plutôt être "de réinsérer les attributs" de son mandat "dans la réalité actuelle telle que définie par l'héritage de la technologie".

Ceci car, selon M. Dolan, avec les plateformes disponibles sur internet, "les limitations de la violence sont proportionnelles aux limites que l'espace virtuel nous propose: presque aucune".

Se défendant d'avoir voulu "provoquer un coup marketing" avec le clip, le Montréalais conclut en remerciant Mme Laborde "de l'exceptionnelle visibilité" qu'elle a donné à son travail, jugeant toutefois "dommage que cette polémique" ait pour origine son "refus de contrer la violence par l'action plutôt que par le silence".

(7 Mai 2013 - AFP)

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