Décès de la comédienne Madeleine Robinson

La comédienne Madeleine Robinson est décédée dimanche à l'âge de 87 ans, dans le canton de Vaud, où elle vivait depuis des années.

Biographie
Madeleine Robinson naît en 1916, d'un pâtissier tchécoslovaque et d'une receveuse de tramway française. Orpheline à 14 ans, elle doit entrer en usine pour gagner sa vie. Elle devient ensuite coursière, puis bonne chez un peintre. Recalée à l'examen d'entrée au conservatoire de Paris, elle s'inscrit au cours de théâtre du metteur en scène Charles Dullin. Elle y croise Jean Marais, Michel Vitold, Jean Vilar et Jacques Dufilho.
En 1936, elle décroche le premier rôle du Mioche, de Leonide Moguy. Madeleine Svoboda choisit alors son pseudonyme. "Ce nom est synonyme de liberté, tout comme Svoboda mon nom de famille". Elle jouera ensuite dans plus de soixante films, dont certains sont devenus des classiques du cinéma français des années 40/50 : Lumière d'été de Jean Grémillon, Douce, d'Autant-Lara, A double tour, de Claude Chabrol, ou Le Procès, d'Orson Welles. Plus récemment, Madeleine Robinson a joué dans Camille Claudel, de Bruno Nuytten ou J'ai épousé une ombre, de Robin Davies.
Malgré ses nombreux films, c'est surtout au théâtre que la comédienne donne le meilleur d'elle-même. Dotée d'un tempérament volcanique, ses démêlés avec les metteurs en scène et ses partenaires alimentent régulièrement la presse spécialisée. Lancée à la Libération par la pièce d'André Roussin "Une grande fille toute simple", Madeleine Robinson connaît de grands succès, notamment dans "Adorable Julia" de Marc-Gilbert Sauvageon, "Un tramway nommé désir" de Tennesse Williams, "Qui a peur de Virginia Woolf" d'Edward Albee ou de "Mère Courage" de Bertold Brecht.
Mariée trois fois, mère de deux enfants, Madeleine Robinson était installée en Suisse depuis 1968.
Officier de la légion d'honneur, de l'ordre national du mérite et commandeur des Arts et des Lettres, la comédienne a reçu en 2001 un Molière d'honneur.

C-C.B. (le 3 août 2004- Avec AFP)