Peu connu en France, le comédien et fantaisiste Bob Hope était pourtant la figure de proue du cinéma comique américain, et un véritable héros Outre-Atlantique. Considérablement affaibli par la maladie depuis quelques années, il est décédé dimanche, à l’âge de 100 ans, des suites d’une pneumonie.
Radio, Music-Hall, show télévisés, cinéma, 17 présentations de la Cérémonie des Oscars, 5 statuettes, 1 scénario, 4 productions, 69 films, et 100 ans de bons et loyaux services dédiés tout entier à l’Amérique. Idôle Outre-Atlantique, méconnu en Europe, le comédien Bob Hope, avec son humour fondait sur les allusions politiques, fut pendant longtemps le boute-en-train préféré du peuple et des dirigeants US.
Cinquième de sept garçons d'une famille plutôt modeste, Leslie Townes Hope naît le 29 mai 1903 au centre de l'Angleterre. Un pays qu’il ne connaitra pas beaucoup, puisque dès 1907 sa famille émigre aux Etats-Unis, direction Cleveland, dans l’Ohio. Petit prodige du rire, ce garcçonnet présente fièrement, du haut de ses 6 ans, une imitation de Chaplin lors de la fête des pompiers de la ville. Commence alors son attirance irréversible vers la scène et les planches, et son envie de faire rire les gens autour de lui. Après un premier succès public grâce à la comédie musicale Roberta, il explose à la radio dans l’émission THE BIG BROADCOAST OF 1938. Bob Hope est né, et il fait rire toute l’Amérique. Un succès tel que l’émission est adapté à l’écran, en compagnie de celle qui deviendra une de ses partenaires favorites, Dorothy Lamour. Nouveau triomphe. Après les scènes de Broadway et la radio américaine, le voilà maître du grand écran !
Il enchaîne les films, avec LA BRUNE DE MES REVES, LA PRINCESSE ET LE PIRATE… Jusqu’au jour où apparaît sur sa route le célèbre Bing Crosby, en qui il trouvera le partenaire dont il révait. En découle toute une série de films, en trio avec Dorothy Lamour, EN ROUTE VERS SINGAPOUR, EN ROUTE VERS ZANZIBAR, EN ROUTE VERS LE MAROC EN ROUTE VERS L’ALASKA EN ROUTE POUR RIO EN ROUTE VERS BALI EN ROUTE VERS HONG-KONG. Seul, il continue sa longue suite de succès avec VISAGE PALE, LA GRANDE NUIT DE CASANOVA, NE TIREZ PAS SUR LE BANDIT, ESPIONNE DE MON CŒUR, LE FILS DU VISAGE PALE avec Roy Rogers et Jane Russel … Et même un face à face avec Fernandel dans A PARIS TOUS LES DEUX en 1958.
Dès la seconde Guerre mondiale, "le clown officiel du Pentagone" et ami personnel des dirigeants du pays rend visite aux troupes américaines en guerre. Expérience qu’il réiterera en Corée, au Vietnam, en Irak.
En cadeau d’anniversaire le 29 mai dernier, Hollywood l'avait sacré "citoyen du siècle" et prince du rire… L'artiste, considérablement affaibli par la maladie, avait lancé une dernière blague : "Je suis tellement vieux qu'on ne fait plus de groupe sanguin comme le mien !"
A.M. (29 juillet 2003)