Drame social pour Lucas Belvaux avec le 1er film belge de la compétition…

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Après sa trilogie grenobloise Cavale, Un Couple Epatant, Apres la Vie, le cinéaste belge Lucas Belvaux est de retour sur ses terres avec son nouveau film : La Raison du plus faible avec Natacha Régnier et Eric Caravaca. Présenté en compétition officielle, ce drame social met en scène quatre gars d’un même quartier sinistré par le chômage, qui décident de se transformer en braqueurs (très) amateurs pour avoir, pourquoi pas, une vie meilleure, une vie de riches.
Un résumé qui peut sembler déjà-vu aux premiers abords, mais que Belvaux a su traiter avec beaucoup d’humanité. Il en résulte ainsi un film assez fort, parfois trop long, mais qui sait trouver le ton juste pour dénoncer, au détour d’une phrase ou d’une scène, la pauvreté que l’on ne voit pas. Celle de gens ordinaires qui cultivent leur jardin et entretiennent leur petit pavillon… Pas de clichés dans ce film, juste des images et des mots. Pas sentimentalisme non plus, Belvaux préfère suggérer, notamment à la fin.
Cette Raison du Plus faible ne prétendra sûrement pas à un prix, mais vaut le coup d’œil pour ses personnages, plein de bienveillance, et ses comédiens, bourrés de talents.

Si l’histoire est totalement fictive, le cinéaste reconnaît volontiers s’être inspiré de divers rencontre, ou d’un fait divers tragique à Liège où un casse s’était terminé par la jeté du butin par la fenêtre depuis le haut d’une tour.
« Le film est un mélange des genres et les gens que je rencontre sont toujours un mélange des genres. Je raconte toujours des gens que j’ai connus, des choses que j’ai vues ou lues. Mes personnages sont forcément inspirés de quelque chose. »
« Le fait divers m’a été raconté un jour où je présentais un film dans une salle de cinéma au pied de ces tours. Je réfléchissais alors à un film qui n’était pas tout à fait celui-ci, et j’ai eu envie de raconter une histoire là-bas. Ce fait divers était impressionnant et j’en ai intégré la fin mais c’est tout. Le reste n’a rien n’a voir puisqu’il s’agissait de grand banditisme, d’une prise d’otages de plusieurs jours, etc.
Ce fait divers a en fait servi d’appel de fiction. »

Lucas Belvaux ajoute d’ailleurs que bien qu’ancré dans une réalité certaine, sont film ne se veut aucunement militant : « Mon film n’est pas militant car il n’apporte pas de réponse. Il s’agit de mon propre point de vue. Il n’y a pas de démarche politique, juste une démarche de cinéaste. »

Pour finir, le réalisateur est revenu sur la fin de son film, assez controversée pour sa longueur et ses choix artistiques : « C’est une question que l’on s’est en effet posée au montage, mais je tenais beaucoup à la longueur de la fin. Je voulais rendre sa fin de film à chaque personnage. Et puis j’aime beaucoup cette idée du ciel, de la hauteur, couplée à la menace de l’hélicoptère. Ça rend en quelque sorte hommage au personnage que j’interprète… Je reconnais néanmoins à chacun le droit de trouver cette fin un peu longue.
Au cinéma, on tue et on meurt très facilement et je voulais montrer que c’est finalement dur et long de mourir… Tout comme le casse et sa préparation. »

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Amélie Chauvet (Cannes, le 24 mai 2006)