Le déjà fameux film de Michael Moore
Un accueil plutôt positif des critiques américains…
La presse américaine a, dans son ensemble, plutôt bien accueilli le documentaire de Michael Moore, les critiques expliquant qu’il s’agit selon eux d’un film à voir absolument en dépit de ses défauts, notamment en terme de méthode.
Los Angeles Times :
"Partisan, portant très clairement sa détermination à favoriser un changement politique, FAHRENHEIT peut être critiqué, mais il ne peut être ignoré... Ce film-repère dans le cinéma américain doit être vu".
"L'intérêt de FAHRENHEIT réside dans la juxtaposition d'images familières et d'autres que nombre d'Américains n'ont sans doute jamais vues. La mosaïque qui en résulte, l'accumulation de ces éléments mis ensemble, en fait de loin l'œuvre la plus puissante de la carrière de Moore. Et même s'il est probable qu'elle enthousiasmera plus la gauche qu'elle ne provoquera de changements de bord, toute personne quelque peu ouverte à la thèse de Moore en sortira impressionnée".
USA Today :
"Informatif, provocateur, terrifiant, captivant, drôle, et, surtout, distrayant,
The New Yorker :
New York :
"Souvent il choisit le rire, et aussi agréable que cela puisse être, il passe à côté de l'analyse dévastatrice et poussée qui aurait pu convaincre le public, à droite comme à gauche", relève l'hebdomadaire.
New York Times :
"Il vaut la peine d'être vu, débattu et il vaut la peine d'y réfléchir, indépendamment de vos penchants politiques".
Une sortie des plus politiques, cinq mois avant l'élection présidentielle américaine…
Avec ce film contre l’intervention de Bush en Irak et contre sa politique en général, le cinéaste rêve de pouvoir contribuer à la défaite de l'actuel occupant de la Maison-Blanche.
Avant même sa sortie, le documentaire est donc au cœur d'une bataille rangée entre les militants politiques des camps conservateurs et libéraux, les premiers appelant au boycott du film tandis que les seconds invitent à le soutenir.
Howard Suber, spécialiste de cinéma à l'université de Los Angeles :
"Michael Moore est un agent provocateur et comme tous les provocateurs, il sait comment faire une scène". "C'est un génie de la mise en scène, que ce soit pour son film ou pour sa promotion".
Plusieurs Lobbys et groupes se positionnent pour ou contre le film de Moore, expliquant et défendant leurs points de vue par le biais d’Internet.
Ainsi, le lobby conservateur Move America Forward (Amérique en avant) se dit scandalisé par le contenu subversif du documentaire. Ce lobby, qui soutient la guerre contre le terrorisme, mène une ultime campagne pour dissuader les cinémas américains de le projeter. Il a qualifié le film de "non-américain" et "non-patriotique", et menacé d'utiliser tous les moyens à sa disposition, pression économique et publique y compris, pour en empêcher la diffusion. On peut d’ailleurs lire sur leur site Internet :
"Il est temps d'agir pour arrêter
A l’opposé, le groupe libéral MoveOn.org (Aller de l'avant), utilise Internet pour inciter ses militants à aller voir le film en masse alors que le président Bush est sous le feu de critiques l'accusant d'avoir entraîné l'Amérique dans une spirale de violences et de chaos en Irak :
"Ce film d'une force incroyable met à nu le cynisme et la cupidité présents derrière la politique guerrière de Bush". "Les séquences surprenantes et révélatrices qu'on y voit ont le pouvoir de changer le cours de l'élection de 2004".
Les premiers chiffres des entrées réalisées par
A.C. (24 Juin 2004 – avec AFP)