Gravity subjugue les critiques et professionnels de l'espace

Gravity subjugue les critiques et professionnels de l'espace

Le thriller galactique Gravity, qui abandonne Sandra Bullock et George Clooney au beau milieu de l'espace après un accident, débarque mercredi en France après avoir conquis les États-Unis... et les vrais astronautes.

Dès sa première semaine sur les écrans nord-américains, Gravity a ravi la première place du box-office, empochant 55,5 millions de dollars au début du mois. Des deux côtés de l'Atlantique, les critiques rivalisent de superlatifs, évoquant Stanley Kubrick et son célèbre 2001, l'odyssée de l'espace, sorti en 1968.
En France, le film qui est diffusé dans 400 salles et bénéficie d'une efficace publicité, a eu les honneurs de la Une de Libération et du Parisien.

Réalisé en 3D par le Mexicain Alfonso Cuaron, qui n'a pas lésiné sur les effets spéciaux, Gravity donne au spectateur le sentiment d'être dans l'espace, multipliant les prouesses techniques, avec de longs plans-séquences aux chorégraphies spatiales conditionnées par l'état d'apesanteur.
"Cela a été le plus grand défi", reconnaissait il y a quelques semaines le réalisateur de 51 ans, lors d'une conférence de presse à Beverly Hills. "Il a fallu de l'entraînement et plusieurs semaines de répétition et de synchronisation", confirmait Sandra Bullock, qui a bénéficié des conseils d'un véritable astronaute. "Nous avons beaucoup pratiqué le yoga ensemble et nous sommes souples vous savez, mais je dois dire que Sandra a eu le rôle le plus difficile", avait reconnu George Clooney à la Mostra de Venise, où le film a fait ses premiers pas.

Et même si les mouvements des acteurs sont en fait dirigés par des "marionnettistes géants", même si les étoiles de la galaxie sont produites par une "boîte à lumière" remplie d'ampoules et manipulée par des robots, les véritables astronautes, ceux qui ont en effet vu notre planète depuis l'espace, lui accordent globalement un satisfecit technique.

Aux États-Unis d'abord, l'ancien astronaute Garrett Reisman, 45 ans, trouvait sur le site de Forbes que "le film montre formidablement à quoi ressemble une sortie dans l'espace, beaucoup mieux que les films de science-fiction précédents."

"C'est du vrai !"

"Moi qui ait fait trois sorties dans l'espace, je peux vous dire que c'est du vrai ! L'impact visuel que représente le fait d'avoir une simple visière transparente entre vous et la Terre est très bien rendu. De même que la facilité à démarrer un mouvement et la difficulté à le stopper dans le vide de l'espace", ajoute-t-il. "Quand Sandra Bullock ferme des valves pour stopper la fuite d'oxygène depuis le Soyouz, ce sont exactement les valves qu'il faut manipuler. Quand elle veut commander le moteur de manoeuvre orbitale, elle appuie sur le bon bouton. L'intérieur du Soyouz et de la station spatiale internationale sont très réalistes même si les différents modules ne sont pas correctement positionnés", dit-il.

"A la première image, j'ai eu l'impression que le film a été tourné par des astronautes", dit à l'AFP le Français Jean-François Clervoy, astronaute de l'Agence spatiale européenne (Esa), qui est allé plusieurs fois dans l'espace.

Et de louer "le réalisme de l'environnement, la vue de la Terre, la vue des vaisseaux, le côté au jour, le côté à l'ombre, l'apesanteur, les bruits, l'acoustique, le bruit des objets qui cognent, la réverbération de la voix..."
"Chaque séquence prise individuellement est plausible
", pense-t-il, même si le scénario catastrophe d'un vaisseau heurté par un nuage de débris de satellites, "n'est pas réaliste". "Il y a déjà des satellites qui ont explosé et dont les débris ont été menaçants, mais ça n'est jamais arrivé qu'un débris détruise un vaisseau spatial", souligne-t-il, même s'il admet que "le principe d'un satellite qui explose est possible".

"Il y a beaucoup de séquences de l'aspect catastrophe du scénario, prises individuellement, qui pourraient arriver. L'histoire dans son ensemble, dans la configuration astronautique d'aujourd'hui, des vaisseaux, de leur orbite, n'est pas possible. Mais ça c'est pas grave."

"C'est un film qui vaut le coup d'être vu, pour voir ce que les astronautes, comme moi, ont vécu en vrai".

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(23 Octobre 2013 - Relax News)