Interviews Richard Gere et Renée Zellweger pour Chicago

Après Berlin, l’équipe de Chicago, premier film du chorégraphe Rob Marshall, était à Paris mardi 11 et mercredi 12 février 2003 pour présenter le film qui sort sur nos écrans le 26 février…

Ainsi, le réalisateur, accompagné de ses comédiens Richard Gere, Renée Zellweger et John C. Reilly ont assisté à l’avant-première organisée mardi soir au Grand Rex à Paris. Le lendemain, ils rencontraient la presse française dans un grand hôtel parisien…

Adapter Chicago au cinéma

Rob Marshall : "Pour moi, le créateur de Chicago est un maître absolu, un mentor, mais aussi mon héros depuis que je suis jeune. Je ne voulais surtout pas édulcorer son travail. C’est pourquoi j’ai instauré le concept de deux réalités et introduit de nouveaux morceaux, comme celui où les femmes dansent avec leurs victimes. De même, j’ai rajouté la scène du marionnettiste avec Richard. (…) C’est une approche différente."

Les références aux grands classiques de la comédie musicale…

 

Richard Gere : "Nous avons tous des comédies musicales dans nos cœurs, et ce d’autant plus pour nous, américains. C’est un processus naturel, c’est presque dans nos gènes, dans notre ADN. Nous avons grandi avec les comédies musicales et leur univers. Nous n’avons pas spécialement parlé de références avec Rob car de toute façon, Chicago, les années 20, les gangsters, ce sont pour nous des icônes."

John C. Reilly : "Je partage l’avis de Richard : nous n’avons jamais discuté de nos influences avec Rob. Nous voulions être dans l’originalité. Mais, bien sûr, j’ai des références en tant qu’acteur comme, par exemple, Charlie Chaplin. (…) En fait, dans mon cœur, je voulais apporter quelque chose de plus à ce rôle, tout en respectant le premier."

Renée Zellweger : "Je ne connaissais rien du tout aux comédies musicales, je n’ai pas du tout grandi dans ce milieu. La seule que j'avais déjà vu c’était Le magicien d'oz à la télévision avec mes parents. Tout ce que je connais des comédies musicales, c’est Rob qui me l’a appris. Mais, je suis contente de ne pas avoir vu l’original de Chicago car j’aurais été beaucoup trop impressionnée par ce rôle pour oser l’interpréter. Et aujourd'hui, je suis très fière d’avoir participé à ce film. "

Les nominations aux Oscars…

Richard Gere : "Et oui, j’ai été oublié . Ce film a déjà eu tellement de récompenses aux Etats-Unis, il a été couronné dans près d’une dizaine de cérémonies et il en reste encore au moins 20… Et, à chaque fois que l’un entre nous reçoit un prix, c’est l’ensemble du film qui est récompensé. Chicago, c’est une affaire de famille."

Rob Marshall : "En effet, c’est une véritable histoire de famille. On a eu la chance de pouvoir répéter ensemble pendants six semaines et cela nous a vraiment rapprochés. On s’entraidait beaucoup les uns les autres, Renée venait voir Richard répéter et inversement. Nous avions tous des défis individuels à relever et nous nous sommes soutenus mutuellement pour y arriver. En plus d’avoir tourné avec de grands acteurs, j’ai donc travaillé avec des gens qui ont une âme, une très belle âme."

De Bridget Jones à Roxie Hart…

Renée Zellweger : "Je n’avais jamais réfléchi à un éventuel lien entre ces deux personnages ! Elles viennent d’endroits totalement opposés, et ont des choix différents à faire. Elles manquant toutes les deux de confiance en elles et cherchent à gagner l'estime des autres, mais ce pour des raisons totalement différentes. C’est pour cela que je ne pense pas qu’il y ait de lien spécifique entre Bridget et Roxie ."

Les médias dans le film…

Rob Marshall : "Cette satire des médias était déjà l’essence de l’histoire originale, qui fut d’ailleurs écrite par une journaliste. De plus, dans les années 20, la presse célébraient les criminels comme de grandes stars. Et ça continue aujourd’hui… C’est un thème intemporel. J’aime bien l’idée que ce soit éloigné de nous, je n’aurais pas voulu faire une comédie musicale sur OJ Simpson et son avocat !"

Renée Zellweger : "Cette distanciation ajoute quelque chose au message du film qui, du coup, est plus fort. Elle permet d’être plus critique. (…) C’est triste de voir que les problèmes d’hier sont les mêmes que ceux d'aujourd’hui…"

Le défi individuel de Richard Gere…

 

Richard Gere : "Ce fut d’apprendre à danser les claquettes… . En fait, lors de notre premier rendez-vous avec Rob, dans un restaurant français, je lui ai dit : Pour les chansons, ok pas de problème, pour le personnage, je l’ai bien cerné, pour les chorégraphies, je te fais confiance, mais pour ce qui est des claquettes, je ne suis pas sûr d’y arriver.
J’ai finalement eu une prof formidable, qui m’a d’ailleurs un peu humilié au début, mais avec qui j’ai remarquablement bien appris. De plus, cette scène était l’une des derrières du tournage, du coup, j’ai eu quatre mois pour la répéter."

Vers une seconde comédie musicale ?

Rob Marshall : "J’ai très envie de refaire une comédie musicale car j’aime beaucoup l’ambiance brillante qu’elles dégagent, mais c’est un travail de longue haleine, c’est comme si vous réalisiez deux films simultanément. Chicago m’a demandé deux ans et demi de ma vie et j’ai envie de faire un autre film avant de me relancer une comédie musicale. Je veux relever un nouveau défi."

Propos recueillis par Amélie Chauvet (Paris, Février 2003)