La justice US ouvre la voie à une extradition de Polanski

La justice US ouvre la voie à une extradition de Polanski

Une cour d'appel de Californie a rejeté jeudi une demande du cinéaste Roman Polanski, accusé de "relations sexuelles illégales" avec une mineure en 1977, de pouvoir être jugé par contumace, ouvrant la voie à son extradition vers les Etats-Unis. Une précédente requête avait déjà été rejetée par un juge de Los Angeles en janvier dernier.
Le cinéaste avait été arrêté à son arrivée en Suisse en septembre 2009. Après plusieurs mois passés derrière les barreaux, le cinéaste est aujourd'hui assigné à résidence dans son chalet suisse, dans l'attente d'une éventuelle extradition aux Etats-Unis.

Les autorités suisses avaient indiqué en février qu'elles ne statueraient pas sur l'extradition du cinéaste franco-polonais avant une décision définitive de la justice américaine sur un jugement par contumace.
La décision de la cour d'appel du 2e district de Californie ouvre donc la voie à cette extradition, même si les autorités hélevétiques avaient averti que la procédure pourrait prendre jusqu'à un an, compte tenu des différents recours susceptibles d'être engagés par le cinéaste.

Jeudi, la cour a estimé que M. Polanski "n'était pas parvenu à démontrer" que la décision de rejet rendue en première instance par le juge Peter Espinoza n'était pas fondée. Assurant vouloir "défendre l'intégrité du système judiciaire", le magistrat avait considéré que M. Polanski devait "être présent" lors de son jugement.
La cour d'appel du 2e district a également rejeté jeudi la demande d'abandon des poursuites à l'encontre de M. Polanski présentée par sa victime, Samantha Geimer, âgée de 13 ans au moment des faits.

La requête de Mme Geimer se basait sur des allégations de vices de procédure dans l'instruction de l'affaire à l'époque des faits. Mme Geimer a réclamé à de nombreuses reprises l'abandon des poursuites contre Roman Polanski, aujourd'hui âgé de 76 ans, assurant vouloir tourner la page une fois pour toutes, plus de trente ans après l'affaire.
Dans la requête, présentée en mars, l'avocat de Mme Geimer déclarait qu'après avoir été "victime de Polanski", elle était maintenant "victime du système judiciaire" qui, en maintenant les poursuites, impose à sa cliente de revivre inlassablement son calvaire.

Dans sa réponse, le procureur estimait que Samantha Geimer "n'a aucune légitimité pour dicter le cours d'une affaire criminelle, tout comme elle n'est pas habilitée à examiner les preuves détenues par l'accusation ou la défense".
En mars 1977, le réalisateur du "Pianiste", alors âgé de 43 ans, avait eu une relation sexuelle avec Mme Geimer, en marge d'une séance de photographie. Poursuivi et jugé pour viol, le cinéaste s'était finalement enfui des Etats-Unis avant le prononcé du verdict, craignant d'être lourdement condamné. Il n'a jamais remis les pieds aux Etats-Unis depuis.

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(23 avril 2010)

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