La voleuse de livres : le pouvoir des mots comme défi à la barbarie

La voleuse de livres : le pouvoir des mots comme défi à la barbarie

1939. L'Allemagne nazie. C'est la Mort elle-même qui raconte l'histoire de Liesel, "La voleuse de livres", fillette broyée par la violence, pour qui la lecture devient un rempart contre le fanatisme: un film émouvant, porté par la Québécoise Sophie Nélisse, actrice prodige de 13 ans.

En salles le 5 février, le long métrage du Britannique Brian Percival (Downtown Abbey) est adapté du best-seller de l'Australien Markus Zusak, "La voleuse de livres" (The Book Thief). Publié en 2005, il a été vendu à 8 millions d'exemplaires dans le monde, traduit en une trentaine de langues, ils sorti en janvier chez PKJ sous une couverture aux couleurs du film.

Comme dans le roman, il y est question d'une orpheline, de la passion des mots, d'amour, de guerre, mais aussi d'un accordéoniste au grand coeur, d'un jeune réfugié juif, d'un petit Allemand qui rêve de Jeux olympiques et de secrets dangereux.

La jeune Liesel - Sophie Nélisse, époustouflante interprète de l'héroïne, de 11 à 17 ans - arrive à l'aube de la Seconde Guerre mondiale chez des parents d'adoption, le bienveillant Hans Hubermann, joué par l'Australien Geoffrey Rush (Le Discours d'un roi, Pirate des Caraïbes) et son épouse irritable interprétée par Emily Watson (Breaking the Waves, Gosford Park).

Lecture et résistance

Encore sous le choc de la mort de son petit frère, Liesel a du mal à trouver sa place dans ce nouveau foyer. A l'école, elle est traitée de "dummkopf" (idiote) parce qu'elle ne sait pas lire. Elle va tout faire pour combler cette lacune, avec l'aide du bon Hans qui la soutient quand elle déchiffre son premier livre, "Le manuel du fossoyeur", dérobé à l'enterrement de son frère. Un vol compulsif qui va déterminer son destin, marqué par l'amour de la lecture.

La guerre est déclarée, les livres brûlés par les nazis

Max (Ben Schnetzer), un jeune réfugié juif que les Hubermann cachent dans leur cave, partage sa passion et l'encourage à cultiver son imaginaire. Sa soif de lecture permet à Liesel de s'évader, de penser par elle-même et de résister à l'endoctrinement nazi.

Filmé et conté comme une fable, avec pour narratrice la Mort qui manie humour noir et cynisme, le film se déroule presque exclusivement dans la maison des Hubermann et la rue du Paradis où elle se trouve. Les ravages de la guerre demeurent hors champ, sauf à la fin du film. Les rafles de Juifs, la menace nazie, les délateurs apparaissent dans quelques scènes. Le scénariste Michael Petroni a reconstruit l'intrigue du roman de manière chronologique, sans lui ôter son impact dramatique.
Pour écrire le livre, Markus Zusak s'était inspiré des souvenirs de ses parents : "C'était comme si l'Europe s'invitait dans notre cuisine lorsque ma mère et mon père me racontaient leur enfance en Allemagne et en Autriche, les bombardements sur Munich, les prisonniers que les nazis faisaient défiler dans les rues. Ce sont ces récits qui m'ont donné envie de devenir écrivain."

(4 Février 2014 - Relax News)