Les acteurs élèvent leur voix sur internet contre les néo-nazis de Charlottesville

Les acteurs élèvent leur voix sur internet contre les néo-nazis de Charlottesville

Depuis le samedi 12 août, les yeux du monde sont rivés sur les Etats-Unis. Le pays est frappé par une vague néo-nazie inattendue, à Charlottesville, en Virginie. Pour les acteurs américains, s’exprimer sur cette actualité n’est pas qu’un besoin, c’est un devoir. Alors ils utilisent les réseaux sociaux pour porter leur message au public.

Il n’est pas le premier à avoir réagi, mais sa publication sur Facebook a suscité beaucoup de réactions positives et de soutien. Arnold Schwarzenegger, toujours très engagé, a partagé un texte sur son compte Facebook par rapport aux événements du week-end (une jeune femme anti-néo-nazi s’est faite tuer par une voiture d’un suprémaciste blanc). Dans ces quelques lignes, celui qui fut gouverneur de Californie côté Républicain appelle à réagir contre ceux qu’il appelle les « soi-disant nationalistes blancs ». « Nous nous devons d’utiliser notre voix et nos ressources pour condamner la haine et enseigner la tolérance à toutes les occasions. Nos voix sont de plus en plus fortes. Il n'y a pas d'Amérique blanche. Il n'y a que les États-Unis d'Amérique ». L’acteur de Terminator, Total Recall ou de Last Action Hero écrit « Mon message est simple : vous ne gagnerez pas ». Une publication qui a été liké par près de 20.000 internautes.

D’une manière beaucoup plus brève, mais tout aussi efficace, Seth Rogen, l’acolyte de James Franco connu pour Nos Pires Voisins, la série Freaks and Geeks ou encore pour 22 Jump Street, a tweeté « By the way, fuck these nazi motherfuckers. #Charlottesville » soit « Et puis, baisons ces fils de p*** de nazis ». Ces doux mots ont été retweetés près de 75.000 fois et ont obtenu plus de 210.000 j’aime. Aujourd’hui, l’acteur également réalisateur (C'est la fin) tente de développer son idée en se basant sur des commentaires d’un sénateur américain. Mais la colère est encore, a priori, très présente « The idea that Nazis and people who oppose Nazis are somehow equatable is the most batshit fucking crazy shit I've ever fucking heard. » (« Dire que les nazis et les personnes qui s'opposent aux nazis sont, d'une certaine manière, équitable, est la put*** de connerie la plus folle que j'aie jamais pu entendre. »)

Et qu’en pense notre Captain America, lui qui vient d’être critiqué par Luc Besson pour être un personnage de propagande ? Son interprète, Chris Evans, est abasourdi et il tweete d’une manière plutôt politique : « Wow. Are there any Republicans in Washington who will take a REAL stand? Are there ANY leaders left? History will remember. » soit, en français : « Y a-t-il des républicains à Washington qui prendront vraiment position ? N’a-t-on aucun leader ? L'histoire se souviendra. »

Dans le même état d’esprit, Will Poulter‏ (Le Labyrinthe, The Revenant) écrit « The scenes in #Charlottesville are disgraceful and the fact more has not been done to suppress the violent and riotous behaviour is insane » qui peut être traduit par « Les scènes de #Charlottesville sont honteuses et le fait de ne pas avoir réussi à supprimer ces comportements violents et perturbateurs est hallucinant. »

D’autres, comme John Leguizamo (Moulin Rouge, Romeo + Juliette, Deux flics à Miami), connu sur les réseaux sociaux pour être très engagé politiquement mais surtout pour haïr Donald Trump, préfère s’adresser à ses followers à travers une courte vidéo. Dans celle-ci, l’acteur appelle à la fraternité et à la solidarité « comme frères et sœurs, comme fils et filles, comme des Américains de toutes origines et de toutes religions. »

A côté de ceux qui se révoltent contre l’acte néo-nazi en lui-même, certains acteurs, eux, s’attaquent directement au Président Donald Trump. Avant ou après le discours de ce dernier, les réactions sont toutes aussi violentes.

On constate alors deux écoles. Aucune des deux n’est meilleure que l’autre, mais la différence se fait clairement sentir. D’un côté, l’école Mark Ruffalo. L’acteur de Hulk, mais aussi de l’oscarisé Spotlight a publié cette phrase sur son compte personnel : « Let's begin to Stop White Supremacy, Neo Nazis and KKK where they feel most welcome, the White House. #FireBannon #Charlottesville. » (« Commençons par arrêter les suprématistes blancs, les néo-nazis et le Ku Klux Klan là où ils sont les bienvenus, c’est-à-dire à la Maison Blanche »). Une première attaque à Donald Trump, avec des pincettes, mais tout de même très incisive.

Encore assez soft, Bryan Cranston, la star de Malcolm et de Breaking Bad s’est exprimé durant le discours du président américain : « It felt like @realDonaldTrump read the TelePrompTer message condemning hate groups like a hostage forced to read a statement by his captors. » (« On croirait que @donaldtrump est en train de lire un message condamnant les groupes haineux sur un prompteur, comme un otage obligé de lire une déclaration de ses ravisseurs. »)

Et nous avons l’autre école, l’école Seth Rogen, dans laquelle l’élève Jeffrey Dean Morgan se classe plutôt bien. L’acteur qui joue l’horrible Negan dans The Walking Dead et le très doux Denis dans Grey’s Anatomy, a tweeté : « @realDonaldTrump FUCK YOU. Seriously. Fuck you for everything. Today? Fuck you for making us have to explain racism to our children ». Soit « @DonaldTrump Va te faire foutre. Sérieusement. Va te faire foutre pour tout. Et aujourd’hui ? Va te faire foutre pour nous obliger à devoir expliquer le racisme à nos enfants. »

Le réalisateur de La La Land, Damien Chazelle, lui, s'est crée un compte Twitter hier, exprès pour s'exprimer sur ce fait d'actualité. « Décidé à se joindre à Twitter parce que je me sens une responsabilité d'ajouter ma voix au chœur. » précise-t-il avant de développer ce qu'il a à dire. De nombreux autres acteurs et actrices ont décidé de parler de Charlottesville sur les réseaux sociaux. Beaucoup, comme Ellen Page (X-Men : L'Affrontement final, Inception) par exemple, ont choisi d’uniquement retweeter et repartager des articles de presse traitant le sujet ou les publications de leurs collègues de plateau. Une manière plus discrète mais tout de même efficace de porter aux oreilles du public des messages de solidarité, de paix mais aussi de protestation contre les actions du gouvernement américains face à cela.

Estelle Lautrou (17 août 2017)