Lock Out : pourquoi Luc Besson a été condamné ?

Une histoire pas si originale

Lock Out : pourquoi Luc Besson a été condamné ?

Sorti en 2012, Lockout ne fut pas un énorme succès critique et commercial. Surtout, le film produit par Luc Besson a du passer par la case tribunal. La cause : une accusation de plagiat lancée par John Carpenter... pour plagiat du film New York 1997 !

Lock Out : une production EuropaCorp

Repérés par la société de production de Luc Besson grâce à leur court-métrage SF intitulé Prey Alone, James Mather et Stephen St. Leger sont choisis pour réaliser Lock Out. En effet, le duo de réalisateurs est le choix le plus pertinent pour mettre en scène ce long-métrage de science-fiction avec Guy Pearce en tête d'affiche. Avec un budget de 20 millions de dollars, le film le remboursera timidement avec 33 millions au box-office mondial. Surtout, Lock Out va se faire atomiser par les critiques. 

Snow (Guy Pearce) - Lock Out
Snow (Guy Pearce) - Lock Out © EuropaCorp

Le film se déroule en 2079, dans un futur où les hommes ont définitivement maitrisé la conquête spatiale. L'histoire se situe à MS One, une prison de l'espace dans laquelle les plus grands criminels mondiaux sont détenus. Au cours d'une visite de la fille de la Présidente des Etats-Unis, une violente mutinerie éclate. Les prisonniers prennent alors le contrôle de la prison et prennent en otage la jeune fille. Devant l'ampleur de l'affaire, les autorités envoient donc Marion Snow, ex-agent de la CIA.

Luc Besson condamné par les tribunaux

Le synopsis du long-métrage possède quelques similitudes avec un autre film : New York 1997. En effet, on y voit également un futur dans lequel les détenus d'une prison expérimentale prennent en otage une personnalité politique. Par conséquent, cela amène les autorités à envoyer un soldat devenu paria pour sauver la situation. Il n'en fallait pas plus pour que son réalisateur John Carpenter assigne Luc Besson et EuropaCorp en justice.

Snake Plissken (Kurt Russell) - New York 1997
Snake Plissken (Kurt Russell) - New York 1997 © Splendor Films

En effet, celui-ci avait été informé par Canal+ (détentrice des droits du film) de l'étrange similarité entre les deux oeuvres. Le réalisateur décide donc de prendre les devants et d'attaquer Lock Out. 

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Luc Besson est accusé de plagiat. Pourtant, s'il s'en est toujours sorti jusqu'ici, il n'en sera pas de même pour ce long-métrage. En effet, le tribunal de grande instance de Paris va condamner en 2015 le metteur en scène pour "contrefaçon caractérisée".

Ainsi, Besson versera 80 000 euros de dommages et intérêts aux plaignants. EuropaCorp a bien tenté de faire appel un an plus tard mais la demande fut déboutée et la peine alourdie. Il a donc été condamné à verser 465 000 euros. En réponse à ce verdict, EuropaCorp publiera un communiqué laconique :

La modicité de la condamnation montre que les tribunaux n’ont finalement retenu que de simples similitudes par rapport à l’importance des sommes demandées par les plaignants. Néanmoins, comme nous l’avons toujours dit, nous ne partageons pas l’interprétation faite par les tribunaux, car nous considérons que les deux œuvres n’ont rien de similaire dans leur impression d’ensemble.

Des conséquences lourdes pour EuropaCorp

Outre le fait qu'artistiquement, la société de Luc Besson va perdre en crédibilité, cette affaire de plagiat va lui coûter beaucoup d'argent. Devant le naufrage, le cinéaste va alors miser sur le long-métrage Valerian et la Cité des mille planètes. Malheureusement, le film sera également un flop financier qui va définitivement plonger EuropaCorp dans la crise. La société a été rachetée le 29 février 2020 par le fonds d'investissement américain Vine.