Maniac (re)made in France

Maniac (re)made in France

Le réalisateur et producteur Alexandre Aja et la société de production La Petite Reine de Thomas Langmann, viennent d'achever à Los Angeles le tournage du "remake" du film d'horreur culte Maniac (1980), avec l'acteur américain Elijah Wood dans le rôle principal.
La production exécutive du film, au financement 100% français, a été confiée à Barbes Brothers, le bras américain de La Petite Reine, qui était déjà aux manettes de The Artist, le film muet en noir et blanc de Michel Hazanavicius, devenu ces derniers mois l'un des favoris des Oscars et des Golden Globes.

Le remake du film "gore" de l'Américain William Lustig, qui avait traumatisé le public en 1980 en dépeignant l'errance new-yorkaise d'un psychopathe scalpant ses victimes, a été écrit par le Français Alexandre Aja.

A 33 ans, le fils du cinéaste Alexandre Arcady a déjà réalisé à Hollywood plusieurs excellents films d'horreur, notamment Haute tension, et les remakes de La colline a des yeux et Piranha.

Se limitant cette fois à sa casquette de scénariste et producteur, il a confié la réalisation de Maniac à Franck Khalfoun, l'un de ses complices.

"On ne peut pas faire quelque chose de tiède avec Maniac", déclare Alexandre Aja à l'AFP entre deux prises, sur le décor mi-kitsch mi-inquiétant du film, installé dans un vieil immeuble du centre-ville de Los Angeles.

Dans un dédale de boutiques communiquant entre elles, les décorateurs ont construit le magasin de mannequins du héros, et son petit appartement attenant, où il ressasse son mal-être, hanté par le souvenir de sa mère.

"Maniac est un film important dans l'histoire des films d'horreur. Il avait créé une grosse polémique à sa sortie, avec ses scènes ultra-gore et l'interprétation hallucinée de Joe Spinell", poursuit Alexandre Aja.

"Nous avons respecté cet esprit, en essayant d'apporter plus de psychologie et de profondeur, avec un point de vue fort", remarque-t-il.

Plus qu'un tueur aveuglément sanguinaire, le scénariste et producteur a voulu créer un personnage dont les crimes étaient vécus avec souffrance, "une sorte de romantique, pas une brute épaisse".

Tout le film a été tourné du point de vue du tueur, dont on ne verra le visage qu'en reflet dans les vitrines des magasins ou dans des miroirs.

C'est l'acteur américain Elijah Wood, célèbre pour son rôle de Frodon dans la trilogie du "Seigneur des anneaux", qui prête ses traits au psychopathe.

Silhouette menue, teint de porcelaine et yeux d'un bleu surnaturel, il est "d'une beauté d'une autre époque, et ressemble tellement à ses mannequins qu'on devine qu'il craint d'en devenir un lui-même", observe Alexandre Aja.

"Elijah est un grand fan de films d'horreur", souligne pour sa part la productrice exécutive Alix Taylor. "Il a lui-même une société de production spécialisée dans les films d'épouvante, et quand il parle cinéma de genre avec Alexandre, on ne peut plus les arrêter."

Antoine de Cazotte, installé à Los Angeles depuis huit ans et patron de Barbes Brothers, se réjouit pour sa part "d'avoir pu faire le grand écart entre The Artist, un film muet en noir et blanc, et (son) premier film d'horreur".

Maintenant que Maniac est dans la boîte et peut partir en post-production, le producteur va pouvoir se consacrer aux "deux nouveaux projets de Barbes Brothers prévus pour 2012" -- encore maintenus secrets -- tout en croisant les doigts pour The Artist, qui concourt dans six catégories aux Golden Globes, remis le 15 janvier. Avant, qui sait, un fabuleux destin aux prochains Oscars.

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(30 Décembre 2011 - AFP)

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