Marjane Satrapi exprime son admiration pour les Tunisiens

Marjane Satrapi exprime son admiration pour les Tunisiens

La réalisatrice franco-iranienne Marjane Satrapi, dont le film Persepolis a été violemment attaqué par des islamistes tunisiens, a affirmé "admirer" le peuple tunisien qui a donné le coup d'envoi au "printemps arabe".
Des milliers de personnes, dont des salafistes, ont manifesté vendredi à Tunis pour dénoncer la diffusion par la chaîne privée Nessma du film Persepolis, dont une séquence représente Dieu sous les traits d'un vieillard barbu, ce que l'islam proscrit.

"Toutes les révolutions passent par des moments difficiles. Mon film a été projeté plusieurs fois en Tunisie, mais cette fois c'était dans un contexte électoral électrique", a déclaré Marjane Satrapi à l'AFP en marge du festival du film d'Abou Dhabi.

Les Tunisiens sont appelés à élire une Assemblée constituante le 23 octobre, premier scrutin depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier.

"La seule chose que je voudrais dire, c'est que le peuple tunisien est un peuple qui avance, les Tunisiens étaient les premiers à faire partir le dictateur. Je voudrais dire mon admiration pour le peuple tunisien", a encore dit la réalisatrice.

Prix du jury au festival de Cannes en 2007, le film d'animation Persepolis raconte l'histoire du régime de l'ayatollah Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille.

Le PDG de Nessma, Nabil Karoui, a présenté ses excuses au peuple tunisien pour la diffusion de la scène contestée mais il n'a pas réussi à apaiser la colère des gens et la plupart des prêches de vendredi dans les mosquées de Tunis ont été consacrés à cette affaire.

Son domicile a été attaqué vendredi soir par "un groupe d'une centaine d'hommes", selon la chaîne.

Marjane Satrapi est venue à Abou Dhabi présenter son nouveau film, Poulet aux Prunes, dans le cadre du festival de cinéma qui s'est ouvert jeudi soir.

Poulet aux Prunes raconte l'histoire d'un joueur de tar, un instrument de musique traditionnel iranien, qui décide de se laisser mourir après que sa femme lui eut cassé son instrument lors d'une rixe conjugale.

(16 Octobre 2011 - AFP)

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