Le réalisateur italien Nanni Moretti, très critique envers Silvio Berlusconi, reste prudent mais relève que le chef du gouvernement italien a reçu "quelques belles claques" au lendemain des référendums.
Silvio Berlusconi "a pris de belles claques coup sur coup, entre les élections municipales et les référendums d'hier", a confié mardi à l'AFP le cinéaste de passage à Paris.
Mais "comme je me suis fait trop d'illusions trop de fois, je vais faire semblant de rien pour ne pas être encore déçu, et je n'y croirai que lorsqu'il va perdre les élections nationales, donner sa démission et quand on votera contre lui au Parlement et qu'il sortira définitivement de la vie politique", a-t-il déclaré.
Nanni Moretti, un des porte-drapeaux de la gauche intellectuelle dans son pays, a déjà mis en scène Berlusconi en bouffon tragique dans son film Le Caïman (2006).
"Mais pour faire un vrai film sur Berlusconi, il faudrait projeter des heures et des heures d'images d'archives pour montrer vraiment ce qu'il a fait et ce qu'il a dit, y compris dans les émissions de télévision", a-t-il estimé.
Par ailleurs, le cinéaste italien qui se trouvait à Cannes pour la présentation en compétition de son dernier film, Habemus papam (sortie française en septembre), quand l'affaire Dominique Strauss-Kahn a éclaté à New York, a écarté toute idée de transcrire pareille histoire à l'écran.
"L'aspect le plus intéressant dans ce genre d'histoire, sans porter aucun jugement, c'est celui des femmes qui défendent leur mari. Mais franchement, un film là-dessus, non", a-t-il commenté.
Désavoué aux municipales, Silvio Berlusconi a essuyé un nouveau revers personnel lundi avec un vote massif des Italiens pour refuser par référendum le retour au nucléaire, une privatisation de la gestion de l'eau et la forme d'immunité judiciaire dont il bénéficie.
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(14 Juin 2011 - AFP)
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