Simon du groupe AaRON nous parle de ses influences cinématographiques

Simon du groupe AaRON nous parle de ses influences cinématographiques

Hier soir, le groupe français AaRON a électrisé la salle archi-complète du YoYo à Paris. Actuellement en tournée dans toute la France, le projet porté par Simon Buret et Olivier Coursier a commencé sa belle histoire il y a 10 ans, grâce au film Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret dans lequel figurait leur chanson U-Turn (Lili). Depuis, le duo a fait du chemin, et a sorti en septembre 2015 un troisième album intitulé We Cut the Night, à l’ambiance très cinématographique. Ça nous a donné envie de parler du Septième Art et de ses influences avec Simon, le chanteur du groupe.

Hello Simon, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Comment se passe la tournée ?

Ça se passe super bien, on est très contents, on se balade bien avec cet album.

On vous a connus en 2006 avec la chanson U-Turn (Lili) qui figurait dans le film « Je vais bien ne t’en fais pas » de Philippe Lioret. Raconte-nous comment vous êtes arrivés sur ce film.

Philippe cherchait tout simplement une musique pour son film et c’est Mélanie Laurent qui lui a fait écouter l’album.

On peut dire que votre carrière est intimement liée au cinéma. Votre musique est d’ailleurs extrêmement cinématographique par son côté atmosphérique, peut-être même plus sur votre dernier album. Je crois savoir que tu es inspiré par pas mal de cinéastes aux univers très marqués comme Tim Burton ou Jim Jarmusch. Peux-tu nous parler de ces inspirations et de ton rapport au cinéma et à l’image dans ta démarche créative et artistique ?

L’image est quelque chose d’essentiel dans notre démarche, c’est un déclencheur de sensations, comme peut l’être le grand cinéma. Pour moi un bon film c’est un film qui a une musique indissociable de ses images, je pense à des B.O. comme celles d’Arizona Dream par exemple.

Quels sont tes films de chevet ?

Il y a Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch qui représente une grand source d’inspiration pour moi. Je peux également citer La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino,La Danza de la Realidad d’Alejandro Jodorowsky, Arizona Dream d’Emir Kusturica et Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

En 2013 vous avez signé la bande-originale du film « Les Yeux Fermés » de Jessica Palud dans lequel tu tenais le premier rôle. Est-ce que c’est un exercice qui vous plaît ? En quoi est-ce différent de la création d’un album ?

Lorsque l’on fait appel à vous pour une bande originale, on se met au service de quelqu’un d’autre, là en l’occurence de la réalisatrice. On doit créer sur des images, c’est très différent de la création d’un album. On est là sans être là.

Est-ce que vous avez envie de composer à nouveau pour un film ?

Il faut que le projet nous plaise, on ne veut pas faire une BO pour faire une BO. On nous a déjà proposé d’autres films mais ça ne nous ressemblait pas. Il faut que le sujet, le propos et l’oeil du réalisateur nous parlent.

Un cinéaste rêvé avec qui tu aimerais collaborer pour une bande-originale ?

Disons Paolo Sorrentino !

Pourra-t-on te voir dans un film prochainement ?

Je dois jouer dans deux films qui doivent entrer en production en mai prochain. Avant d’accepter un rôle, il faut que je sache dans quoi je m’embarque. Je ne reçois pas énormément de propositions mais lorsque c’est le cas, il faut que le projet me touche. Ensuite il faut bien sûr que je sois disponible, car AaRON reste le plus important.

Est-ce qu’on peut en savoir plus sur ces deux films ?

Non ! (rires)

On a pu voir John Malkovich dans le clip de Blouson Noir, le premier single de votre dernier album We Cut The Night. Comment s’est passée cette collaboration ?

Nous l’avons sollicité et le projet lui a plu. On cherchait une manière de raconter la genèse de l’album, de le présenter aux gens sans pour autant que ça fasse trop « marketing ». On cherchait une voix pour ce court-métrage, et la sienne qui est si particulière correspondait parfaitement à ce que l’on cherchait. Il représente à la fois la lumière et l’ombre, comme notre album. Le plan avec ses bras ouverts comme des ailes c’est une façon de dire que l’on s’envole vers un nouveau chapitre.

Est-ce que tu vas souvent au cinéma ?

J’adore le cinéma, j’y vais dès que j’en ai l’occasion. J’ai à côté de chez moi un cinéma d’art et essai, c’est très pratique car ça filtre un peu les films, il y en a tellement qui sortent chaque semaine !

Quel film t-a fait pleurer récemment ? Et rire ?

La Tortue Rouge de Michael Dudok De Wit m’a beaucoup ému, j’ai adoré ce film qui est à la fois magnifique et très étrange. Ensuite il y a Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine qui est à la fois extrêmement drôle et triste. C’est un peu le film parfait.

Est-ce que tu regardes des séries ?

En ce moment je suis à fond dans Stranger Things, c’est génial, il y a tout ce que j’aime et je suis un grand admirateur de Winona Ryder.

Pour finir, je sais que tu es un grand admirateur du photographe Gregory Crewdson, qui s’inspire également beaucoup du cinéma, et qui expose en ce moment à Paris sa dernière série, Cathedral of The Pines . Est-ce que tu es allé voir l’exposition ?

Oui bien sûr ! Je suis un très grand fan de son travail. C’est également une de mes sources d’inspiration. Ses photos m’emmènent dans un autre monde. C’est aussi très cinématographique.

Découvrez leur dernier clip The Leftovers

Propos recueillis par Chloé Valmary