Terrence Malick devant les tribunaux pour excès de lenteur

Désormais à Hollywood tout le monde sait que Terrence Malick prend son temps pour peaufiner ses films dont il ne cesse de reculer les échéances. Vingt ans entre Les Moissons du Ciel et La Ligne rouge, sept entre ce dernier et Le Nouveau Monde puis son rythme s'est brusquement accéléré et avec lui les projets ont redoublé. Aujourd'hui pas moins de trois films attendent leur sortie sur grand écran. Las de la lenteur du cinéaste, certains partenaires financiers perdent patience jusqu'à décider de clamer leur exaspération jusqu'aux marches du palais de Justice de New-York.

L'objet de la discorde s'appelle Voyage of Time, un documentaire initié pour un montant de 12 millions de dollars il y a 6 ans et financé par la société d'investissement londonienne Seven Seas à la hauteur de 3,3 millions.
La société qui a d'ores et déjà engagé des poursuites à l'encontre de la boîte de production du réalisateur, Sycamore Pictures, reproche au cinéaste d'avoir dépassé les délais impartis pour ce film dont la sortie était fixée avant le 1er mai 2013.
Plus grave, Malick est accusé d'avoir délaissé ce documentaire au profit d'autres projets en cours (le palmé the Tree of Life, À la merveille etc.) qu'il aurait produits avec les fonds de la société.

" Sycamore a gaspillé plus de 6 millions de dollars au cours des six dernières années sur ce projet qui n'a abouti à rien " a déclaré un des avocats de l'accusation " notre contrat stipulait que les fonds devaient être utilisés exclusivement pour Voyage of Time mais nous sommes certains qu'ils ont servi pour d'autres films, au mépris de notre accord. "

Sevens Seas demande au tribunal de contraindre Malick à rembourser les 3,3 millions de dollars investis dans le projet ainsi que l'accès aux comptes de Sycamore Pictures, à ses registres de production, aux extraits du film, et toutes autres propriétés intellectuelles ayant trait au documentaire.

La défense n'a pas tardé à renvoyer la balle dans le camp de Seven Seas en rétorquant : " Les revendications de Seven Seas sont sans fondements. Le film a tenu son budget, il était planifié et tous les fonds ont été utilisés de manière appropriée. En outre la décision de Seven Seas de déposer plainte dans son coin et de rendre cela public avant même d'en faire parvenir un duplicata à Sycamore Pictures, souligne la faiblesse de ses accusations. "

On ne sait pas qui sortira vainqueur de cette querelle, en revanche cela risque encore plus de compromettre la sortie de ce documentaire ambitieux sur l'ascension du monde et de l'Homme raconté par Brad Pitt et tourné aux quatre coins du globe en IMAX.

Mathilde Salmon (23 juillet 2013 avec Deadline)