The Greatest Showman : un spectacle hors normes en Blu-ray

Après avoir fait vibrer les salles obscures de ses musiques et mis des étoiles dans les yeux grâce à ses numéros, « The Greatest Showman » s’offre un chapiteau plus modeste : votre salon. Désormais disponible en Blu-ray, Blu-ray 4K et DVD, il s’agit d’un rendez-vous que vous ne sauriez manquer !

Jusqu’ici étranger au cinéma, Michael Gracey (Ned Kelly) a endossé pour la première fois la casquette de réalisateur pour le grand écran avec The Greatest Showman. Le scénario de cette comédie musicale, (très) librement inspirée de la vie de l’entrepreneur de spectacles P.T. Barnum, est né de la plume du duo composé de Jenny Bicks (Sex and the City) et de Bill Condon qui a récemment proposé une nouvelle interprétation du conte de La Belle et la Bête pour Disney. Pari réussi pour cette équipe puisque le long-métrage a rapporté plus de 434,4 millions de dollars de recettes internationales pour un budget estimé à 84 millions, et a été nominé dans une catégorie aux Oscars 2018 grâce à la chanson This Is Me.

The Greatest Showman : accepter la différence

Fils d’un tailleur travaillant pour les membres fortunés de la famille Hallett, le jeune P.T. Barnum (Ellis Rubin) tombe sous le charme de Charity Hallett (Skylar Dunn). La romance naissante et réciproque n’étant pas au goût du père de celle-ci (Fredric Lehne), ce dernier décide de l’envoyer au loin dans une école d’étiquette et de protocole. Ce plan ne fonctionne pas puisque, bien des années après, les amants se retrouvent. De leur mariage naissent deux enfants nommées Caroline (Austyn Johnson) et Helen (Cameron Seely), qu’ils élèvent dans la ville de New York City. Leur existence est modeste, mais leur foyer déborde de bonne humeur et d’amour jusqu’à ce que P.T. (Hugh Jackman) perde son emploi. Comment rebondir pour ne pas sombrer peu à peu dans la pauvreté la plus extrême ?

L’homme élabore un plan en cette dernière moitié du XIXème siècle : il obtient un prêt à la banque et devient le propriétaire d’un musée à Manhattan où sont disposés des mannequins de cire. L’échec est cuisant mais, inspiré par ses filles, il décide de monter une troupe originale composée des parias de la société. Ces exclus sont rejetés à cause de leur physique ne correspondant pas aux normes comme une femme à barbe et un individu de plus de deux mètres. Ensemble, ils montent un show qualifié de « cirque » par une critique assassine. L’argent coule à flot, mais le succès monte à la tête du protagoniste principal en quête perpétuelle d’ascension sociale. En dépit des rappels à l’ordre émis par son partenaire Phillip Carlyle (Zac Efron), Barnum oublie peu à peu sa troupe au profit de la célèbre chanteuse Jenny Lind (Rebecca Ferguson) dont il organise la première tournée américaine. Sera-t-il en capacité de retrouver le droit chemin avant que toute tentative de rédemption ne soit vaine ?

Indispensables, les titres chantés varient autant par leur tempo que par les sentiments qu’ils expriment avec brio. Ils illustrent l’état d’esprit dans lequel se trouvent les différents interprètes, que ce soit afin d’évoquer l’amour impossible entre Carlyle et Anne Wheeler (Zendaya) avec Rewrite the Stars, ou une ode à la différence avec This Is Me, élevé par la performance magistrale de Lettie Lutz (ou plus exactement de Keala Settle) qui s’émancipe du regard que les autres portent sur elle. Ce dernier point constitue un message phare porté par The Greatest Showman, à savoir que la différence fait la force. C’est ensemble, en vertu de leur physique atypique, que tous parviennent à assumer leur diversité et à s’en servir pour y puiser détermination et bonheur. Ils n’ont plus besoin de vivre dans l’ombre, ils peuvent vivre. Ceux à qui ça ne plaît pas n’ont qu’à détourner les yeux (mieux vaut-il pour eux ne pas exprimer leur avis à haute-voix au risque d’y perdre quelques dents). Du rejet est née une famille soudée qui, comme toutes, connaît des hauts et des bas.

Tu n’as pas besoin d’être aimé de tout le monde seulement de quelques gens bien.

Tout n’est pas une réussite puisque le rôle de Charity (Michelle Williams) peut se révéler particulièrement frustrant pour le public en quête de femmes indépendantes et mises en avant. Si certains pourraient la qualifier de « faire-valoir » de part sa passivité, elle fait toujours preuve d’attention et de bonne volonté envers son mari et brille avec son morceau solo intitulé Tightrope. De surcroît, le film utilise des cordes usées depuis longtemps en optant pour une structure narrative commune et sans grands rebondissements. Dommage, mais cela ne vient heureusement pas gâcher l’évènement.

Les éditions commercialisées

À l’occasion de la sortie physique de The Greatest Showman, 20th Century Fox a mis les petits plats dans les grands puisque le studio ne se contente pas d’un simple Blu-ray et DVD. En effet, à ceux-là se rajoutent un Blu-ray dernière génération, soit 4K, ainsi que deux steelbooks. Le second est édité par le marchand FNAC qui vend un boîtier métallisé regroupant les deux générations de Blu-ray et une copie digitale. Malheureusement, ce dernier est en rupture de stock. En outre, inclure la bande originale dans une des éditions aurait été approprié au vu de la nature du long-métrage.

De gauche à droite : DVD + Copie digitale, Blu-ray + Copie digitale, Blu-ray 4K + Blu-ray + Copie digitale, Steelbook + Blu-ray + Copie digitale, Steelbook FNAC + Blu-ray 4K + Blu-ray + Copie digitale

Test Vidéo/Audio

Lors du tournage, l’équipe technique a opté pour deux résolutions différentes grâce aux caméras Alexa : 3.4K, mais aussi le plus rare 6.5K. L’intermédiaire numérique est un compromis puisque The Greatest Showman a été finalisé en 4K, justifiant de plus belle la commercialisation de la galette dernière génération.

Le directeur de la photographie Seamus McGarvey (Avengers) et Michael Gracey ont vu les choses en grand pour donner vie à ce spectacle long de 104 minutes. L’explosion de couleurs du Blu-ray standard, bénéficiant d’une saturation des rouges exemplaire notamment grâce à l’habit du protagoniste, insuffle un dynamisme incroyable du début à la fin de l’œuvre qui semble régulièrement naviguer entre rêve et réalité. Les représentations sont d’autant plus riches que les apparences extravagantes enrichissent la palette visuelle (mention spéciale pour les cheveux roses et la tenue lilas d’Anne Wheeler), et que les jeux de lumières présents renforcent les contrastes et la sensation de profondeur. Le passage de la chanson « A Million Dreams » est particulièrement remarquable lorsque les deux enfants explorent une habitation abandonnée et envahie par la végétation. Les ombres se détachent de la lumière induite par la lampe à pétrole sans introduire des noirs bouchés. Au contraire, ces derniers ne dissimulent jamais d’objet ni de silhouette à la vue du spectateur. Couplés à des blancs resplendissants, cela atteste une luminosité contrôlée du début à la fin. Le niveau de détails est quant à lui irréprochable puisqu’il permet d’admirer la texture des costumes d’époque, les textures de peau naturelles du casting et le maquillage, mais aussi des matières telles que les briques composants les murs et les affiches promouvant le cirque. Seuls les effets spéciaux dénotent parfois par un manque de complexité.

Si le disque peut être qualifié de « matériel demo », il en est tout autant pour le Blu-ray 4K qui rehausse sans mal même les meilleures qualités de son grand-frère. L’apport du mode HDR est indéniable à tout point de vue : gamme de couleurs étendue, lumières hautes et basses enrichies et profondeur accentuée. Les détails sont quant à eux d’une plus grande finesse, et les arrières-plans en bénéficient assurément.

À quoi faut-il s’attendre pour la partie audio ? Comme toujours, l’éditeur propose une multitude de versions différentes. La piste originale est en DTS-HD 7.1 et Dolby Digital 2.0, les doublages français, espagnol, allemand, italien et russe en DTS 5.1 puis, pour finir, l’audiodescription (anglais) et le doublage ukrainien en Dolby Digital 5.1. Le 7.1 est d’une force et d’une vitalité incroyable dont le pouvoir d’immersion frôle l’excellence (l’activité surround manque un peu de piquant en-dehors des scènes musicales). Si les dialogues et les chants sont clairs, ce sont les basses fréquences qui surprennent le plus grâce à leur profondeur étonnante qui ne manquera pas de faire hurler les voisins de ceux détenant un home cinéma de qualité. Les instruments sont distincts l’un de l’autre, enveloppant le spectateur dans un univers musical à couper le souffle.

Test Bonus

Il est difficile d’imaginer que The Greatest Showman aurait pu bénéficier d’une interactivité supérieure. S’il est toujours possible de proposer du contenu supplémentaire (extraits de l’avant-première mondiale, davantage d’interviews, des scènes coupées, un focus sur le montage et la post-production), cela aurait pu ne pas se révéler aussi pertinent que ce qui est déjà présenté ici.

  • La famille de The Greatest Showman (14:05 min) : Hugh Jackman révèle que le projet date de deux semaines après avoir animé la cérémonie des Oscars en 2009. Ce retour sur la genèse du film s’accompagne d’indénombrables informations, dont l’arrivée de Zac Efron survenue tôt durant le processus de développement. Le tout s’accompagne d’images des répétitions ainsi que des enregistrements, et de témoignages de la part des compositeurs et du chorégraphe.
  • Les chansons (70 min) : ce module est composé de neuf parties en mode automatique ou manuel. An cours de celles-ci, les compositeurs et paroliers Benj Pasek et Justin Paul (La La Land) partagent la naissance de chacune de leurs chansons, ce qu’elles représentent pour les personnages, le procédé d’écriture, et ainsi de suite.  L’audience retrouve donc l’hymne « The Greatest Show » (9:28 min) et le premier titre écrit et validé par le réalisateur, soit « A Million Dreams » (6:51 min), au cours duquel P.T. Barnum expose ses plus grands souhaits quant à son avenir. « Come Alive » dure 6 min et marque la naissance du cirque, la vidéo pour « The Other Side » (9:21 min) se caractérise par la présence de la version initiale chantée et jouée à la guitare par le duo Pasek et Paul, tandis que le public apprend que « Never Enough » (5:34 min) a été la dernière chanson écrite, et ce durant les répétitions précédant le tournage. La partie concernant « This Is Me » (10:37 min) est la plus émouvante du lot lorsque l’on apprend que l’actrice elle-même ne souhaitait pas être ainsi mise en avant car étant bien trop introvertie pour être à l’aise sous les feux des projecteurs. Le titre pop et romantique « Rewrite The Stars » (6:01 min) est bien entendu mentionné, à l’instar de « Tightrope » (3:27 min) et de « From Now On » (13:22 min) dont la présentation fut difficile à cause de l’opération de Jackman survenue la veille.
  • Le spectacle (32:12 min) : la lecture du supplément se divisant en cinq vidéos distinctes est également manuelle ou automatique selon les goûts des spectateurs. Les premières se nomment « Personnages » (7:47 min) et « Chorégraphie » (6:59 min) au cours de laquelle sont mentionnées les dix semaines de répétitions des acteurs mais aussi les comédies musicales MGM dans lesquelles l’inspiration a été puisée afin de monter les numéros. « Cinématographie » (5:33 min) revient sur les jeux de lumière et l’importance d’apporter une touche contemporaine au film, et « Conception et production » (6:02 min) s’attarde sur les décors, et les costumes dont le marron a d’ailleurs été banni pour permettre une saturation visuelle plus accrocheuse. Enfin, « La musique » (6:04 min) fait prendre part à l’enregistrement du score composé par John Debney et Joseph Trapanese (Dexter).
  • Galeries : deux galeries sont visionnables en avance automatique ou manuelle. La première, « Visuels préliminaires » (2:55 min) compte 36 clichés suivant la chronologie de Greatest Showman. « Story-boards » (35:52 min) est d’un tout autre gabarit avec pas moins de 431 visuels !
  • Juke-box : cette option permet un accès direct aux différents morceaux de l’œuvre cinématographique. La sélection des titres se fait manuellement ou en automatique, et il est possible d’opter pour la version karaoké.
  • Version karaoké : le long-métrage se déroule normalement, si ce n’est pour les paroles des chansons qui s’affichent en caractères bleus de taille importante. La progression est symbolisée par un changement de couleur au profit d’un jaune vif.
  • Commentaire de Michael Gracey : de façon très informative, le réalisateur revient sur ses choix artistiques, le caractère et les relations entre les personnages, mais aussi sur son appréciation des différents titres. Il est étonnant qu’il soit le seul membre de l’équipe à s’être pris au jeu. L’audio est au format Dolby Digital 2.0.
  • Bandes-annonces cinéma : Bande-annonce (2:19 min) et Bande-annonce 2 (2:18 min). En HD.

Conclusion

Note de la rédaction

« The Greatest Showman » est une excellente comédie musicale dont les titres vous resterons longtemps en tête. Tristement peu innovante dans son schéma narratif, elle ne peut pas non plus être considérée comme un biopic de par ses trop nombreuses divergences avec la réalité historique. Le Blu-ray est à couper le souffle à tous niveaux, et restitue une photographie éblouissante. Barème : Film ★★★ / Blu-ray ★★★★★ / Bonus ★★★★★

Bilan très positif

Note spectateur : Sois le premier