Tomb Raider en Blu-ray : prenez part au périple de Lara Croft

À vos armes ! L’héroïne Lara Croft n’a pas fini de faire parler d’elle ! Après un reboot de la franchise sur consoles, sa nouvelle adaptation cinématographique sobrement intitulée « Tomb Raider » sera disponible en Blu-ray et DVD dès le 18 juillet.

En mars 2013 débarquait le premier opus des aventures actualisées de Lara Croft par le studio Crystal Dynamics et édité par Square Enix. Remis au goût du jour, les enjeux ont évolué puisque le joueur doit désormais prendre soin de l’héroïne via le principe de survie à la mode depuis une décennie. Ce n’était donc plus qu’une question de temps avant que Hollywood ne vienne s’intéresser à la franchise une seconde fois après qu’Angelina Jolie ait prêté ses traits à la protagoniste en 2001 et 2003. C’est au réalisateur Roar Uthaug (The Wave) qu’a été attribué la lourde tâche de mener à bien ce projet. Pourquoi « lourde » ? Car il est rare que les adaptations de jeux vidéo au cinéma face positivement l’unanimité. À défaut de récompenses, Tomb Raider a tout de même rapporté plus de 273,5 millions de dollars de recettes internationales pour un budget estimé à 94 millions.

Tomb Raider : la montée en puissance d’une future héroïne

À 21 ans, Lara Croft (Alicia Vikander) ne bénéficie pas de la fortune de son père (Dominic West) dont elle refuse de déclarer le décès suite à une expédition survenue plusieurs années auparavant. Ainsi, pour pouvoir payer ses entraînements au combat et le loyer d’un appartement qu’elle partage avec d’autres individus, elle est engagée en tant que coursière à vélo. La jeune fille fait preuve de détermination dans tout ce qu’elle entreprend, jusqu’à se proposer en tant que renard lors d’une course poursuite en plein centre de Londres. Remporter une belle somme d’argent et être en mesure de rembourser ses dettes en vaut la chandelle n’est-ce pas ? Si elle met tout son acharnement afin de ne pas se faire attraper, c’est sans compter un accident qui l’envoie droit au commissariat.

Tirée de là par la partenaire professionnelle du défunt, Ana Miller (Kristin Scott Thomas), cette dernière lui explique qu’il est indispensable qu’elle signe les papiers au plus vite pour s’assurer de ne pas perdre son héritage constitué notamment du manoir Croft. Sur le point de s’exécuter, la protagoniste fait une découverte qui s’apprêter à chambouler son existence : une chambre secrète dissimulée par la tombe de son géniteur. Elle y trouve les recherches menées par l’explorateur, et prend connaissance du mythe de la Reine Himiko de l’île Yamatai. S’il lui indique de supprimer toutes les preuves dans une vidéo préenregistrée car elles pourraient être dangereuses entre de mauvaises mains, Lara décide plutôt d’aller sur place et d’élucider ce mystère. Elle est alors loin d’imaginer à quel point sa vie est en danger lorsqu’elle rencontre les ennemis jurés de son père : la Trinité.

Ceux rêvant de voir les débuts du personnage et sa formation devraient se délecter de la première moitié du long-métrage. Déjà badass mais psychologiquement fragile, le personnage doit apprendre à la dure à se défendre pour ne pas être assassiné. Pour cela, elle se sert de ses compétences au tir à l’arc et au corps-à-corps. L’action ne peut déplaire, et plusieurs hommages aux nouveaux jeux vidéo sont ainsi rendus. Malgré tout, il est impossible de ne pas grimacer face aux scènes supposées être émotionnelles. L’au revoir du père à sa jeune fille dans un des flashbacks enchaîne les clichés avec des dialogues entendus dans tous les (mauvais) mélodrames. Difficile donc d’être convaincu par cet aspect du film pourtant vendu comme original dans la franchise par le réalisateur. En outre, Lara se montre presque indifférente après avoir tué son premier adversaire. D’accord tout s’est fait dans la précipitation et c’était de la légitime défense, mais cela doit être un choc ! Dès lors, elle multiplie les victimes sans broncher ni même sourciller.

L’histoire est quant à elle peu inspirée. Si elle reprend des éléments des sorties sur consoles récentes, elle n’en garde que la surface en mettant de côté le fond complexe, relativement historique, spirituel et un tantinet fantastique. Un goût de déjà-vu s’installe alors, et rappelle aussi d’autres œuvres telles qu’Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989) avec la tombe mystérieuse et ses mécanismes. À trop se reposer sur les jeux, Tomb Raider perd une grande partie de son suspens pour se réfugier dans la prévisibilité.

Les éditions commercialisées

Si le marchand FNAC ne propose aucune exclusivité, il faut avouer que l’éditeur Warner Bros. a préparé cette sortie dignement par lui-même ! Au programme : DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D, Blu-ray 4K et steelbook. Oui, rien que ça ! Autant dire qu’aucun support n’est laissé pour compte et que chacun saura y trouver son bonheur. Dommage que le boîtier métallique n’ait pas été davantage travaillé puisqu’on n’y trouve en effet aucun embossage. Cependant, il reste on ne peut plus agréable à l’œil.

De gauche à droite : DVD, Blu-ray, Blu-ray + Blu-ray 4K, Steelbook FNAC + Blu-Ray 4K + Blu-ray 3D + Blu-ray

Test Vidéo/Audio

Tourné à l’aide de caméras numériques, Tomb Raider bénéficie d’un intermédiaire digital de résolution 4K qui n’est autre que la source utilisée pour le Blu-ray. Bien sûr, il faut se procurer le Blu-ray dernière génération pour en profiter pleinement, mais qu’est-ce que la galette bleue standard parvient à restituer avec ses capacités intrinsèques ? Et bien la réponse est simple : il est impossible d’être déçu du spectacle ! Les détails foisonnent (même lors de l’usage de CGI) puisqu’il est aisé d’identifier chaque objet, blessures ensanglantées, texture de la roche mais aussi les passants et bâtiments se trouvant dans les rues mouvementées de Londres. Les scènes révélant les différents espaces de l’île Yamatai sont à couper le souffle, et les couleurs primaires saturées avec soin ne font qu’élever ces plans sur la plage et au cœur de la forêt. À noter que les flashbacks sont désaturés et tendent vers le sépia, procédé typique des retours en arrière. Les noirs sont solides et laissent apparent les éléments du décor tout en renforçant la sensation de profondeur. Afin d’améliorer la visibilité, le directeur de photographie George Richmond (Kingsman) a eu recours à une technique consistant à bleuter légèrement les noirs lors des scènes de nuit mais aussi dans les catacombes.

L’expérience gagne en finesse et précision lorsqu’elle est visualisée en 4K. Plus détaillée, l’image renforce l’impression de réalisme et le mode HDR enrichi la palette de nuances jusqu’alors inédites sans pour autant dénaturer l’œuvre. Les scènes sombres en bénéficient assurément, dont celle où la tempête se déchaîne sur l’Endurance avant de provoquer son naufrage. Quant à la post-conversion 3D, elle n’est pas très convaincante tant les opportunités de jaillissements sont manquées. La profondeur ajoutée est mince, et la qualité visuelle est quelque peu amoindrie.

A contrario des disques Fox qui s’accompagnent d’une fioriture de langues différentes, Warner Bros. se contente de la version originale en Dolby Atmos et DTS-HD 5.1, et du doublage français dans ces deux formats également. Laquelle de ces options est-il conseillé de choisir ? L’anglais en Dolby Atmos, si tant est que vous disposez de l’équipement nécessaire. Cette piste repousse les limites du DTS-HD 5.1 en proposant un périple plus vrai que nature grâce à une spatialisation plus large qui menace de rendre le public hors d’haleine lors des instants les plus intenses (la course au renard dans Londres et le naufrage en sont deux bons exemples). Pluie, craquements, sons métalliques… Tout est parfaitement distinct et est criant de réalisme. Étant un film principalement tourné vers l’action, Tomb Raider ne manque pas d’opportunité pour faire gronder les basses et est servi par une bande sonore signée Tom Holkenborg aka Junkie XL (Batman v Superman : L'Aube de la justice). Les dialogues ne sont heureusement pas noyés puisque parfaitement intelligibles. En soi, c’est une pure réussite sonore.

Test Bonus

Alors que le Blu-ray excelle quant à ses prestations techniques, il est impossible d’en dire autant de son interactivité qui est pour le moins limitée. Trop d’ailleurs pour un long-métrage récent de cette envergure. L’ironie veut que le supplément le plus long ne soit pas consacré à Tomb Raider mais bel et bien à la franchise des jeux vidéo depuis sa création dans les années 1990. Bien qu’ils demeurent intéressants, il est difficile de se contenter d’une poignée de featurettes ne dépassant jamais les dix minutes.

  • Les coulisses de Tomb Raider (7:06 min) : les interrogés livrent des explications autour des motivations derrière ce reboot qui sont notamment de présenter les origines de la protagoniste. Comment est-elle devenue une héroïne, cette femme forte qui maîtrise le combat et les armes ? À l’action s’ajoute un genre nouveau aux adaptations cinématographiques : le drame familial. De ce fait, Lara Croft est plus vulnérable et bénéficie de l’« authenticité » et de la « détermination » de son interprète. Retour aussi sur les décors et des extérieurs filmés en Afrique du sud, mais aussi sur la scène du naufrage à l’aide d’images capturées lors du tournage.
  • L’entraînement Croft (6:06 min) : rendez-vous avec Alicia Vikander et son entraîneur personnel nommé Magnus Lygdback. Dans le but d’incarner le personnage culte, l’actrice a dû se muscler afin d’arborer un physique convaincant. Le duo aborde donc le programme consacré à ses exercices physiques débutés trois mois avant le tournage et l’importance d’une bonne nutrition où les œufs constituent un aliment essentiel.
  • Les rapides en détail (5:34 min) : si le réalisateur préfère avoir peu recours aux fonds verts et effets visuels au profit d’éléments naturels, ils abondent dans la scène où Croft menace de se noyer dans les eaux agitées menant droit à une cascade. L’équipe dissèque ces quelques minutes de la chute du rotin à celle en parachute.
  • Lara Croft : Évolution d’une icône (9:53 min) : parfait pour les nostalgiques ! Véritable révolution dans l’univers très masculin du jeu vidéo à l’époque, la sortie du premier opus des aventures de Lara Croft en 1996 a changé la donne. Dans la partie « Origines », les entretenus se confient quant au marketing misant énormément sur le sex-appeal de la « charmeuse virtuelle » dans la visée de rameuter un public masculin. Ensuite, lors de « La franchise », ils s’attardent sur des passages mémorables dont le combat contre le tyrannosaure et abordent l’ensemble de la franchise. La nouveauté de Tomb Raider 3, à savoir la possibilité de choisir l’ordre des péripéties, n’est pas oubliée à l’instar du changement de studio survenu alors. Dans « Tomb Raider : Le reboot », les interviewés révèlent que l’intention derrière cette réinvention était de l’adapter à un public moderne tout en conservant l’essence de la première saga. Désormais, Tomb Raider est un jeu de survie où il faut améliorer ses compétences et son équipement. Le pari de ne pas lui confier ses deux pistolets emblématiques était risqué, mais les joueurs ont su prendre goût à la pioche et à l’arc qui sont aussi utiles pour se défendre que pour se nourrir. Enfin, avec « Tomb Raider : Le film », ils indiquent brièvement que c’est ce nouvel univers qui est mobilisé. Il n’est jamais fait mention des deux long-métrages avec Angelina Jolie. Omission qui peut laisser perplexe.

Conclusion

Note de la rédaction

« Tomb Raider » est un bon film pop-corn mais ne s’élèvera pas au rang de film culte. Si en tant qu’adaptation de jeux vidéo le résultat est honorable, le tout manque d’audace et de complexité comparé aux scénarios sur consoles. Le Blu-ray est techniquement parfait, mais l’absence de suppléments fait grincer des dents. Barème : Film ★★★ / Blu-ray ★★★★★ / Bonus ★

Sur la bonne voie

Note spectateur : 4.2 (1 notes)