Un Monstre à Paris : la musique au fil de la Seine (notre avis)

Un Monstre à Paris : la musique au fil de la Seine (notre avis)

Paris, 1910, la ville a les pieds dans l’eau. Pour arranger les choses, une étrange puce géante - pour faire dans l’original - terrifie la Capitale. Le timide Emile (Sébastien Desjours) et le fantasque Raoul (Gad Elmaleh), pourtant responsables de l’apparition de ce « monstre », se retrouvent embarqués dans la chasse à la bête. Une drôle de créature qui va croiser la route de Lucille (Vanessa Paradis), la jolie chanteuse de cabaret…

« Elle sort de son lit, tellement sûre d’elle,
La Seine, la Seine, la Seine…
»

Les quelques mots de cette ritournelle fredonnée par Lucille risquent fort de vous trotter dans la tête une fois sortis de la projection d’Un monstre à Paris. Car autant vous prévenir tout de suite : le principal atout du film de Bibo Bergeron est sans nul doute sa bande-son signée par le cinéphile Mathieu Chedid. Nous referait-il le coup de Les Triplettes de Belleville ? Pas loin. Guitare en bandoulière, textes sensibles et voix toujours aussi haut perchée, -M- se met au service de l’intrigue de Bergeron et offre à Vanessa Paradis quelques petits morceaux au charme quasi imparable, dont le fameux La Seine.

Au-delà de l’aspect musical – omniprésent – ambiance tantôt guinguette ou cabaret, tantôt bal(l)ade au clair de Lune, Un monstre à Paris surfe clairement sur la carte postale d’un Paris de la Belle Epoque. Figé dans un rêve nostalgique tout en aspirant à balayer le grand écran d’un souffle rocambolesque typique de cette période précédant la Grande Guerre (on pense à Arsène Lupin ou aux débuts de Fantômas) , le premier long-métrage de Bibo Bergeron peine quelque peu à trouver son rythme et souffre d’une animation pas toujours aboutie. Cependant les hommages appuyés à l’esthétique et la culture folle d’un siècle aujourd’hui bien révolu et l’énergie des acteurs (François Cluzet - en préfet cinglé - en tête) réussissent à embarquer Un Monstre à Paris dans une fraîcheur assez réjouissante. Ca fait toujours du bien.

Un Monstre à Paris de Bibo Bergeron, dans les salles
BOF Un monstre à Paris, édition Livre-disque, Mathieu Chedid et Patrick Renson, Barclay, disponible

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Eléonore Guerra (16 Octobre 2011)