La Vérité si je mens : un acteur débutant a forcé le destin pour jouer dans le film

Ou comment passer de figurant à l'un des premiers rôles

La Vérité si je mens : un acteur débutant a forcé le destin pour jouer dans le film

Le succès de "La Vérité si je mens" est dû autant à son histoire qu'à son casting incroyable. Un des acteurs principaux, pourtant débutant à l'époque, s'est battu pour un rôle. On peut dire aujourd'hui qu'il a bien fait.

La Vérité si je mens : un carton pour le textile

La Vérité si je mens est une comédie française culte sortie en 1997. Réalisé par Thomas Gilou, le film nous plonge dans la communauté juive du quartier du Sentier de Paris.

On y suit Eddie Vuibert (Richard Anconina), un chômeur parisien désespéré de trouver un emploi. Jouant ses maigres économies au jeu du bonneteau, il gagne une petite somme qui lui vaut d'être pourchassé par deux voleurs. Sa fuite l’amène alors à traverser le quartier du Sentier. Là, il y croise le chemin de Victor Benzakhem (Richard Bohringer), patron juif d'un entrepôt de textile. Un de ses assaillants ayant fait tomber un collier représentant une étoile de David, Benzakhem pense légitimement qu'elle appartient à Eddie. L'imaginant de la même confession que lui, l'entrepreneur décide de l'aider et embauche le jeune homme qui ne dissipe pas la méprise.

Il se découvre une vraie vocation dans le milieu du textile, passant rapidement d'ouvrier à vendeur. Son idylle naissante avec Sandra (Amira Casar), la fille de Victor, va néanmoins mettre en danger sa position basée sur un mensonge. De plus en plus ambitieux, il finit même par monter sa propre entreprise dans le secteur. Bien intégré dans la communauté, il pourrait pourtant tout perdre si la vérité est étalée au grand jour.

La Vérité si je mens
Copyright Canal+

Le film a été un immense succès au box-office, et près de 5 millions de Français se sont déplacés dans les salles pour le découvrir. Pas étonnant, car La Vérité si je mens est un de ces films chorales réussis où le casting semble touché par une harmonie de talents. Il faut dire que le groupe qui se forme autour d'Anconina envoie du lourd dans le domaine de la verve comique : José Garcia, Vincent Elbaz, Elie Kakou, Gilbert Melki, Bruno Solo. "On n'est pas face à des débutants !" pourrait-on penser. Eh bien, on aurait tort !

Pas là pour faire de la figuration !

C'est vrai que quand on lit cette suite de noms, on n'y voit apparaître que ceux d'acteurs bien établis dans le cinéma et la télévision française. Il s'avère pourtant qu'un d'eux a lancé sa carrière avec ce film grâce à un coup de poker.

A l'époque du tournage du film, c'est difficile à croire, mais Gilbert Melki était un inconnu total. Il n'était apparu que dans un seul long-métrage, Betty de Claude Chabrol, et c'était en 1992 ! Il répond pourtant en 1996 à une annonce pour faire de la figuration sur le nouveau film de Thomas Gilou. Sentant qu'il y a probablement plus à faire que traverser un trottoir et repartir avec 50€, il fait le pressing pour rencontrer le réalisateur. Melki est en effet persuadé qu'il y a un rôle plus grand pour lui dans ce long-métrage. Son audace lui ouvre les portes d'essais impromptus que le metteur en scène consent à lui faire passer.

La Vérité si je mens
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Trois jours plus tard, le téléphone du comédien sonne et il se voit proposer le rôle de Patrick Abitbol, le cousin milliardaire de Serge. De figurant, il passe à rôle principal et se retrouve en gros au milieu de l'affiche avec ses prestigieux compagnons de jeu. C'est ce qui s'appelle forcer le destin. Sa prestation dans La Vérité si je mens est parfaite et lance sa carrière d'acteur.

Conscient de tout ce qu'il doit au film, il est le seul du casting original à être apparu dans la Vérité si je mens ! Les débuts. Sa présence ne sauve peut-être pas le long-métrage mais c'est un beau clin d’œil à ses propres débuts.