Les Sept Mercenaires : ce décès qui a chamboulé la production du film

Les Sept Mercenaires : ce décès qui a chamboulé la production du film

Relecture des classiques d’Akira Kurosawa et de John Sturges, "Les Sept Mercenaires" est dédié à James Horner. Peu de temps avant le crash qui lui a coûté la vie, le musicien s’était attelé à la composition de la bande originale, alors que le tournage n’avait pas débuté.

Les Sept Mercenaires : le retour des as de la gâchette

Sorti en 2016, Les Sept Mercenaires marque la première incursion d’Antoine Fuqua dans le western, mais aussi celle de son acteur fétiche Denzel Washington. Entre deux épisodes d’Equalizer, le réalisateur et le comédien se sont attaqués à l’histoire développée par Akira Kurosawa dans Les Sept Samouraïs en 1954, et réadaptée six ans plus tard aux États-Unis par John Sturges.

Si les similitudes avec le classique porté par Yul Brynner et Steve McQueen sont présentes, notamment du côté des personnalités des justiciers, la version d’Antoine Fuqua s’en écarte totalement par d’autres aspects, à commencer par le cadre du film. Dans le long-métrage de 1960, l’ignoble Calvera incarné par Eli Wallach terrorisait et dépouillait des villageois mexicains démunis.

Les Sept Mercenaires ©Sony Pictures
Peter Sarsgaard - Les Sept Mercenaires ©Sony Pictures

Dans la relecture de Les Sept Mercenaires, la menace est personnifiée par l’industriel Bartholomew Bogue, interprété par Peter Sarsgaard. Aidé par ses dizaines de tueurs, cet entrepreneur sadique tyrannise les habitants de Rose Creek pour les faire fuir et s’approprier la mine d’or située à proximité.

Après avoir assisté avec impuissance à l’incendie de la chapelle et à la mort de son époux tué par Bogue, Emma Cullen (Haley Bennett) met tout en œuvre pour que la petite ville sorte de sa torpeur. Elle demande pour cela de l’aide au chasseur de primes Sam Chisolm (Denzel Washington), qui va réunir une équipe de fins tireurs pour former les habitants et leur apprendre à faire face.

Passer après les légendes

L’un des principaux défis de Les Sept Mercenaires était de rassembler un casting qui ne serait pas écrasé par les souvenirs des légendaires Charles Bronson, James Coburn et Steve McQueen. Les scénaristes Nic Pizzolatto et Richard Wenk ont pour cela développé de nouveaux personnages plutôt que de se calquer sur ceux du film de John Sturges, tout en leur donnant des points communs.

Denzel Washington - Les Sept Mercenaires ©Sony Pictures
Denzel Washington - Les Sept Mercenaires ©Sony Pictures

Byung-hun Lee éprouve par exemple la même tendresse que James Coburn à l’égard des armes blanches. Légende de l’Ouest rincée et désabusée, Ethan Hawke est quant à lui victime de crises de tétanie semblables à celles de Robert Vaughn. Enfin, Chris Pratt est tout aussi décontracté que Steve McQueen, avec un penchant pour la bouteille nettement plus prononcé.

L’ultime composition de James Horner

La difficulté à passer derrière la partition culte d’Elmer Bernstein était l’un des autres challenges de Les Sept Mercenaires. Après avoir reçu le scénario en 2015, le regretté James Horner s’était attelé à la composition dans le plus grand secret, peu de temps avant sa mort. Selon le site IMDb, le musicien derrière les bandes originales de Titanic, Braveheart ou encore Légendes d’automne a pu accomplir sept morceaux pour le long-métrage avant que celui-ci ne soit tourné.

Il avait d’ailleurs fait part de son enthousiasme et de son inspiration auprès d’Antoine Fuqua, avec lequel il avait noué des liens d’amitié lors de leur rencontre sur La Rage au ventre. Durant la promotion du film, le cinéaste expliquait :

James (Horner, ndlr) était un de mes amis les plus proches, je lui avais parlé la veille de sa mort. Ce projet lui tenait beaucoup à cœur, il avait hâte de travailler dessus. Après son décès, on s’est dit que se baser sur sa vision de la bande originale serait une sorte d’hommage. Ce film était très important pour lui et j’espère que les gens verront cela comme un hommage à l’étendue extraordinaire du travail de James.

Après le crash de l’un de ses avions survenu dans la banlieue de Los Angeles le 22 juin 2015, Simon Franglen a complété le travail de son prédécesseur et proche collaborateur, décédé à l’âge de 61 ans. La volonté des deux artistes de s’écarter de la composition d’Elmer Bernstein se ressent.

Si certaines notes de ce dernier sont reprises, les musiciens les ont réorchestrées avec d’autres instruments, et le résultat lorgne plutôt du côté des projets de James Horner comme Les Disparues ou Le Nouveau Monde. Les plus nostalgiques seront cependant ravis d’entendre l’inoubliable thème du film de 1960 durant le générique final.