L'Ombre d'Emily : ces clins d'oeil à la culture française

Avec Blake Lively et Anna Kendrick

L'Ombre d'Emily : ces clins d'oeil à la culture française

Huitième film de Paul Feig, "L'Ombre d'Emily" est sorti en 2017. Il a bénéficié de critiques très positives, soulignant le mélange des genres et la performance de ses deux actrices principales Blake Lively et Anna Kendrick. Le film est également marquant pour ses nombreuses références au cinéma et à la chanson française.

L'Ombre d'Emily : le premier thriller de Paul Feig

Paul Feig est un réalisateur habitué des comédies. En effet, depuis qu'il s'est fait connaitre à la télévision pour son excellent travail sur Freaks & Geeks, Arrested Development et The Office, le réalisateur et scénariste croule sous les sollicitations hollywoodiennes. Ainsi, Mes Meilleures Amies sera son premier gros succès cinématographique avec 288 millions de dollars récoltés. Par la suite, il va réaliser d'autres comédies telles que Les Flingueuses et Spy. Paul Feig est souvent considéré comme un réalisateur féministe. En effet, le casting de ses films est principalement féminin. En outre, il détourne souvent certains films de genre sous un angle purement comique. C'est sur ce double postulat qu'il livre en 2017 L'Ombre d'Emily, adaptation du roman Disparue de Darcey Bell.

Car si le film peut faire initialement penser à Gone Girl  dans son pitch, on voit bien vite que le metteur en scène n'a rien perdu de sa verve humoristique. L'Ombre d'Emily suit donc Stephanie, une mère célibataire qui va faire la connaissance d'Emily, la mère d'un ami de son fils. Malgré le caractère très opposé des deux femmes, elles vont finir par devenir de grandes amies. Seulement, Emily va soudainement disparaitre du jour au lendemain. Emily va alors enquêter sur sa disparition et déterrer des secrets bien enfouis.

L'ombre d'Emily
L'ombre d'Emily©Lionsgate / Metropolitan Filmexport

Un remake non officiel d'un classique du cinéma français ?

L'intrigue de L'Ombre d'Emily rappelle un autre film sorti en 1955 : Les Diaboliques. En effet, ce célèbre long-métrage réalisé par Henri-Georges Cluzot, et porté par Simone Signoret et Vera Clouzot, voyait également une intrigue se concentrer sur la disparition d'un personnage mais qui revenait "hanter" les autres protagonistes qui cherchaient à le retrouver. Les deux films entretiennent un parallèle troublant dans leur pitch, et dans le fait qu'ils se concentrent autour d'un duo de femmes qui convoite le même homme (Blake Lively et Anna Kendrick face à Henry Golding pour l'un, Simone Signoret et Vera Clouzot face à Paul Meurisse pour l'autre). De plus, à l'instar des Diaboliques qui mélangent le thriller et l'horreur, L'Ombre d'Emily mixe habilement le thriller et la comédie.

Enfin, il est à noter que le film de Clouzot est lui-même cité par Stephanie lors d'une scène. La boucle est bouclée.

Laisse tomber les filles !

On connait la propension des réalisateurs américains à faire souvent appel à des chansons françaises pour accompagner la BO de leur film. Le meilleur exemple reste bien sûr Quentin Tarantino qui a un tel amour pour la France que cela se retrouve dans le choix des morceaux de ses films. Paul Feig ajoute ainsi une certaine French Touch, qui accompagne bien souvent les séquences dans lesquelles se trouve Emily.

En effet, si Stephanie est l'archétype de la femme au foyer de banlieue, la jolie blonde ressemble à une certaine Brigitte Bardot, dans son apparence et son attitude. Belle, rebelle et vénéneuse, elle porte, en outre, un style vestimentaire très parisien avec ses nombreux costumes "pour hommes". Pour accompagner sa présence à l'écran, le réalisateur a donc décidé d'y ajouter des chansons françaises qui font partie du folklore du pays. On retrouve  plusieurs morceaux de Brigitte Bardot (La Madrague, Une Histoire de plage, Bonnie & Clyde...), Françoise Hardy (Comment te dire adieu) ou bien encore France Gall (Laisse tomber les filles). Feig ajoute également des morceaux plus contemporains tels que les morceaux Les Passants (Zaz) et Changement (Orelsan).