Rocky 5 : Sylvester Stallone était ingérable sur le tournage

Pas facile de gérer Rocky

Rocky 5 : Sylvester Stallone était ingérable sur le tournage

Sylvester Stallone n’a jamais caché son aversion pour "Rocky V", opus qu’il admet avoir fait par cupidité. Le comédien et scénariste n’est d’ailleurs pas le seul à garder des souvenirs douloureux du tournage…

Rocky V : le vilain petit canard

Pour bon nombre de fans de la saga autour du légendaire boxeur de Philadelphie, Rocky V reste l’épisode de trop. Il faut dire que le long-métrage sorti en 1990 commence mal, enchaînant plusieurs incohérences. Le montage d’ouverture donne notamment un aperçu différent du combat entre le héros et Ivan Drago.

Alors que l’Étalon italien fait douter le monstrueux athlète incarné par Dolph Lundgren dès les premiers rounds dans le final de Rocky IV, le Russe semble ici dominer son adversaire pendant la quasi-totalité de leur affrontement. Par ailleurs, Robert Balboa, désormais interprété par Sage Stallone, a miraculeusement grandi de plusieurs années en quelques semaines après le retour de son père et de sa mère Adrian (Talia Shire) aux États-Unis.

Rocky V
Rocky V © Metro-Goldwyn-Mayer

Si le personnage joué par Sylvester Stallone réussissait à mettre un terme à la Guerre froide dans l’opus précédent, il connaît plusieurs désillusions dans Rocky V. La première est de perdre sa fortune et d'être contraint de retourner dans les rues qui l’ont vu grandir et devenir un champion, devant ainsi expliquer à son fils à faire face aux "loubards".

La deuxième est de ne pas réussir à devenir le mentor d’un sportif prometteur, Tommy Gunn (Tommy Morrison). Rocky Balboa essaie d'être une figure paternelle comme a pu l’être Mickey (Burgess Meredith) pour lui. Mais le jeune boxeur sombre dans la cupidité, manipulé par le manager George W. Duke (Richard Gant), inspiré du célèbre Don King.

"Le Prince du Liechstentein"

À la fin de Rocky V, Tommy Gunn aurait dû tuer le champion de Philadelphie au cours d’un combat de rue. Les producteurs exigent néanmoins une issue plus heureuse pour l’Étalon italien, arguant que les héros comme Superman ne meurent pas. Une demande qui marque le départ du réalisateur du premier opus John G. Avildsen, de retour aux commandes. Le cinéaste estime que l’échec du film est dû à ce happy end, comme il l’explique à USA Today en 2014. Sylvester Stallone se charge donc de mettre en scène le dernier acte.

La star de la franchise a un comportement bien différent sur le tournage de Rocky V. Lorsqu’il écrit le premier long-métrage sorti en 1976, le comédien et scénariste mise tout son avenir sur son protagoniste, et fait preuve d’une implication sans faille. Près de quinze ans et des millions de dollars plus tard, les choses ont changé, comme le déplore le producteur Irwin Winkler, cité dans le numéro de Première Classics de Janvier-Mars 2021 :

À l’époque (du premier Rocky, ndlr), Sly débordait d’enthousiasme et d’attention. On tenait à le mettre au cœur du projet car il galvanisait littéralement tous ceux qui travaillaient dessus. C’était dingue à voir : il nous rendait tous meilleurs. Il n’avait même pas besoin d’être autoritaire pour nous impliquer et nous pousser à donner le meilleur de nous-mêmes. C’était l’exact opposé du moment où nous faisions Rocky V et où Monsieur se prenait pour le Prince du Liechtenstein.

Rocky V
Rocky V © Metro-Goldwyn-Mayer

De son côté, John G. Avildsen affirme simplement à propos de l'acteur, auprès de USA Today :

Il n’avait rien d’autre en tête pendant Rocky. Au moment de Rocky V, il était très occupé. Ce n’était plus la même chose.

Les excuses de Sylvester Stallone

À l’instar de son personnage culte dans Rocky III, Sylvester Stallone s’est embourgeoisé et a succombé au chant des sirènes. Par la suite, la star s’excuse pour Rocky V, opus qu’elle déteste et qu’elle admet avoir fait pour l’argent.

Mais en 2006, après une longue traversée du désert, Sly revient à l’essence de la franchise avec le sublime Rocky Balboa, retrouvant l’humilité, le cœur et l’envie qui caractérisent le boxeur.