Rocky : l’énorme défi derrière la scène culte des marches

Un vrai challenge pour l'équipe

Rocky : l’énorme défi derrière la scène culte des marches

Lors de la séquence emblématique de son entraînement avant son match contre Apollo Creed, Rocky Balboa gravit les marches du Philadelphia Museum of Art en courant. Une scène qui a posé un véritable problème pour le réalisateur John G. Avildsen, avant qu’il ne trouve une solution miraculeuse.

Rocky : A star is born

Inspiré d’un combat entre Mohamed Ali et Chuck Wepner, "petit" boxeur du New Jersey qui en voudra beaucoup à la star du film de ne pas l’avoir rémunéré, Rocky voit le jour sous la plume de Sylvester Stallone. Mais plutôt que de se baser uniquement sur la courte ascension du sportif, le jeune acteur et scénariste puise dans sa propre vie pour en tirer une fable universelle.

Le comédien est repéré dans le drame new-yorkais Les Mains dans les poches par les producteurs Irwin Winkler et Robert Chartoff, qui lui proposent de leur faire parvenir un script. Quelques semaines plus tard, Sylvester Stallone leur envoie l’histoire de Rocky Balboa, qu’il a rédigée avec l’urgence d’un jeune premier inquiet à l’idée de voir une éventuelle carrière lui passer sous le nez.

Fauché, Sly accepte de leur vendre les droits de son scénario à une unique condition : se voir confier le rôle principal du futur long-métrage. Celui d’un boxeur à la ramasse qui craint de n’être qu’un "loubard" des quartiers pauvres de Philadelphie.

Rocky
Rocky © Metro-Goldwyn-Mayer

Entre deux matchs qui ne lui rapportent que des broutilles, Rocky se charge d’aller récolter les dettes d’autres quidams pour un caïd de la ville, et rend dès qu’il le peut visite à Adrian (Talia Shire), la sœur de son meilleur ami Paulie (Burt Young) à laquelle il n’arrive pas à avouer ses sentiments. Alors qu’il tente de "combler les vides" de sa vie, le quotidien du boxeur s’éclaircit lorsqu’Apollo Creed (Carl Weathers), le champion du monde des poids lourds, lui propose de l’affronter sur le ring. L’Étalon italien accepte, conscient que l’important n’est pas de gagner face au tenant du titre, mais de "tenir la distance".

Durant la pré-production, plusieurs acteurs sont envisagés, dont Robert Redford et Burt Reynolds, mais Sylvester Stallone insiste pour l'incarner. Il va même jusqu'à céder son script gratuitement pour être sûr de pouvoir prêter ses traits au personnage qui fera de lui une star.

Un tournage rempli de challenges

United Artists refuse dans un premier temps de produire le film, mais Irwin Winkler et Robert Chartoff réduisent au maximum les coûts de production. Le studio accepte finalement de financer le long-métrage, qui se retrouve affublé d’un maigre budget d’1,1 million de dollars. La réalisation est confiée à John G. Avildsen, révélé par Joe et Sauvez le tigre. Ce dernier laisse néanmoins carte blanche à Sylvester Stallone pour l’épauler dans la mise en scène.

Malgré cette symbiose, le tournage devient un défi de tous les instants puisqu’il doit être bouclé en moins d’un mois. Des délais qui conduisent à de nombreuses réécritures de Sly, qui ne cesse de s’adapter, motivant ainsi continuellement le reste de l’équipe.

Rocky
Rocky Balboa (Sylvester Stallone) - Rocky © Metro-Goldwyn-Mayer

Les prises de vues en intérieur nécessitent 23 jours, ce qui n’en laisse que cinq à John G. Avildsen pour celles en extérieur. Parmi celles-ci figurent l’incontournable montée des marches du Philadelphia Museum of Art, que Rocky gravit sur le thème galvanisant Gonna Fly Now de Bill Conti.

Tournant sans autorisation dans Philadelphie, le cinéaste comprend qu’il devra se passer des travellings qu’il espérait pouvoir mettre en boîte et se contenter de plans réalisés caméra à l’épaule. Mais comment suivre Sylvester Stallone dans son footing en évitant des mouvements saccadés, notamment lors de cette ascension à vive allure ?

John G. Avildsen découvre alors un précieux outil récemment mis au point par Garrett Brown et utilisé pour Marathon Man de John Schlesinger, polar dans lequel Dustin Hoffman se retrouve traqué dans les rues de New York. Baptisé Steadicam, ce bras articulé stabilise la caméra. Une trouvaille qui lui permet d’entrer dans la légende au côté de son comédien et scénariste. À la cérémonie des Oscars de 1977, Rocky repart avec les statuettes de Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur montage.