Attaque à Mumbai : retour difficile sur les attentats de novembre 2008

Attaque à Mumbai : retour difficile sur les attentats de novembre 2008

CRITIQUE FILM/AVIS - "Attaque à Mumbai" avec Dev Pattel et Armie Hammer est un film qui revient sur les attentats du 26 novembre 2008 perpétrés à Mumbai. Il s'agit du premier film du cinéaste Anthony Maras.

Porté par Dev Patel, Armie Hammer et Jason Isaacs, Attaque à Mumbai est le premier film du cinéaste Anthony Maras. D'origine américaine, son long-métrage est une co-production entre les états-Unis, l'Inde et l'Australie. Le film a obtenu une sortie initiale le 29 mars dernier aux USA, mais ne sort en France qu'en E-cinema. Attaque à Mumbai retrace les attentats du 26 novembre 2008 à Bombay où 10 lieux ont été pris pour cible de manière coordonnée. Pendant trois jours, dix militants islamistes ont maintenu le siège, et ont assassiné 188 personnes, notamment dans l'hôtel de luxe Le Taj Hotel. Une attaque meurtrière, qu'Anthony Maras a décidé de retracer...

Un survival difficile à supporter

Anthony Maras n'y va pas de main morte. Cherchant à créer une tension permanente, les deux heures de métrage sont un survival pratiquement insoutenable, majoritairement au sein du Taj Hotel. Le cinéaste se concentre sur quelques personnages, notamment des employés de l'hôtel comme Arjun, interprété par Dev Patel, mais également des clients comme David, campé par Armie Hammer. Le réalisateur n'a pas peur de choquer son public en entamant très rapidement les hostilités. Une introduction très courte d'une vingtaine de minutes permet de présenter les protagonistes, puis Anthony Maras place son spectateur au plus près de la mort.

Le réalisateur suit quelques uns des terroristes à l'origine de ce massacre et se concentre très rapidement sur le Taj Hotel où de nombreuses personnes ont tenté de survivre à l'attaque répétée des terroristes pendant des heures. Ce survival, qui de part sa dimension réelle rebute totalement, est, à la longue, difficile à supporter, Anthony Maras n'hésitant pas à enchaîner les meurtres froids et violents pendant presque deux heures non-stop. Le cœur bien accroché, le spectateur assiste impuissant, à un massacre à sens unique, avec le sentiment affolant d'être presque témoin de cet acte impardonnable. Attaque à Mumbai est ainsi un survival qui donne parfois une sensation abjecte recherchée, où les péripéties pourraient presque rappeler une fiction d'action, mais qui laissent un goût amer par sa dimension réelle.

Une leçon d'histoire à la dimension mémorielle

Le but premier d'Anthony Maras est évidemment de se rappeler de ce tragique attentat. C'est dans ce cas là que la notion de proximité prend tout son sens. Anthony Maras cherche à imposer une leçon d'histoire, cherche à encrer dans la tête de son spectateur ces faits écœurants. C'est pour cela qu'il choisit une violence froide et à peine édulcorée pour choquer son public, qui se souviendra de cette horrible journée de novembre 2008.

Grâce à des ressorts émotionnels puissants, le cinéaste parvient à créer une empathie imposante et durable pour les personnages présentés. La conclusion permet ainsi de créer une atmosphère de véritable libération et une émotion forte de retrouvailles. Le réalisateur n'oublie pas de se concentrer suffisamment sur les terroristes, de jeunes garçons manipulés par le Djihad. Il prend suffisamment de recul pour ne pas créer de la sympathie à leur égard mais pour essayer d'apporter un élément de réponse à cette folie. Des jeunes manipulés par un commanditaire jamais retrouvé, ni jugé. Il veut également souligner le dévouement d'une partie de l'équipe du Taj Hotel, qui est restée aider les clients face au danger, plutôt que de se sauver. Le long-métrage se termine sur une note positive, avec des séquences fortes en émotion de solidarité et de délivrance...

 

Attaque à Mumbai d'Anthony Maras, en e-cinema dès le 4 juillet. Ci dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes annonces. 

Conclusion

Note de la rédaction

Le film fait le parti pris de ne pas édulcorer des éléments d’une violence extrême. Mais ce survival traîne parfois en longueur, malgré une conclusion à la dimension mémorielle très forte.

Note spectateur : 3.68 (4 notes)