Alerte rouge : Pixar s'attaque à la culture chinoise

Que vaut le nouveau Pixar ?

Alerte rouge : Pixar s'attaque à la culture chinoise

CRITIQUE / AVIS FILM - Domee Shi, qui s'est illustrée avec l'excellent court-métrage « Bao », est de retour chez Pixar avec son premier long-métrage en solitaire : « Alerte rouge ».

Alerte rouge : une nouvelle thématique pour les studios Pixar

Décidément, Disney manque cruellement de considération pour les studios Pixar ces derniers temps. Après Soul et Luca, Alerte rouge est le troisième film consécutif du studio à la lampe à sortir directement sur Disney+. Un état des choses qui a le don d'agacer les créateurs de chez Pixar. Heureusement, Buzz l’Éclair sortira, a priori, bien au cinéma en juin prochain.

Avec Alerte rouge, la cinéaste Domee Shi se lance dans son premier long-métrage en solo. Elle y raconte le destin de Meilin Lee. Une adolescente de 13 ans, intelligente et talentueuse, mais parfois mal dans sa peau, qui voit son existence totalement chamboulée quand elle découvre qu'elle peut se transformer en immense panda roux. Tiraillée entre son envie de liberté et ses responsabilités familiales vis-à-vis de sa mère ultra protectrice, ce nouveau chaos de l'adolescence n'arrange rien.

Alerte Rouge
Alerte rouge ©Pixar

Avec Alerte rouge, Domee Shi aborde de nouvelles thématiques dans l'univers Pixar : le passage de l'adolescence. Effleurées dans En Avant et Luca, Alerte rouge développe entièrement les pérégrinations de l'adolescence, cette fois-ci du point de vue féminin. Un sujet pratiquement inédit dans le paysage Pixar, véritablement traité par le passé que lors d'une seule occasion avec Rebelle. Domee Shi permet ainsi de donner une toute nouvelle voix à la jeunesse féminine moderne, sous représentée dans le cinéma des studios Pixar.

Alerte rouge se tourne également vers la culture asiatique. Après l'Italie avec Luca, le jazz afro-américain avec Soul, et le Mexique avec Coco, Alerte rouge s'intéresse aux croyances chinoises. Via cette légende de panda roux ancestral, la réalisatrice permet d'offrir à son pays d'origine un hommage touchant, coloré et passionnant.

Des qualités, mais pas le meilleur Pixar

Malheureusement, Domee Shi ne parvient pas réellement à offrir un souffle nouveau à toutes ces thématiques. Si elle aborde les questionnements de l'adolescence, de l’appartenance, de la libération de soit et de la femme, elle ne le fait pas réellement par un prisme nouveau. La cinéaste n'évite pas tous les clichés. Et le traitement de cette adolescence féminine ne sort pas vraiment des sentiers battus.

La figure maternelle oppressante n'apporte pas de réponses nouvelles. Et la représentation du panda roux comme allégorie des changements comportementaux et physiques manque de créativité. De même, mettre en scène un panda roux femelle qui twerk sur de la musique pop n'est pas forcément la manière la plus subtile de parler d'émancipation féminine...

Alerte Rouge
Alerte rouge ©Pixar

Mais finalement, la plus grande surprise avec Alerte rouge c'est qu'il se rapproche davantage de la formule Disney que celle des précédentes œuvres Pixar. Même si l'animation est une fois de plus renversante et très colorée, le ton s'avère excentrique et parfois essoufflant, tandis que les personnages, assez clichés d'une adolescence moderne, manquent d'épaisseur. De plus, les situations mises en place, très urbaines, se rapprochent là aussi davantage de la recette Disney. Il n'y a pas de pause face à un rythme effréné et le long-métrage manque de respiration. Ainsi, Alerte rouge s'avère moins touchant et drôle que la majorité des productions Pixar, sans pour autant être une honte pour le studio.

Alerte rouge de Domee Shi, sur Disney+ le 11 mars 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

"Alerte rouge" est un bon moyen de donner une nouvelle voix à la représentation de l'adolescence d'un point de vue féminin dans l'animation.

Note spectateur : 3 (1 notes)