Beast : Idris Elba face à un lion dans un survival efficace

Convenu mais haletant

Beast : Idris Elba face à un lion dans un survival efficace

CRITIQUE / AVIS FILM - Idris Elba combat un lion meurtrier en Afrique du Sud dans "Beast". Un survival réalisé par Baltasar Kormákur, spécialiste du genre qui a déjà signé "Survivre", "Everest" et "À la dérive".

Beast : Idris Elba en quête de rédemption

Après la survie sur le toit du monde (Everest) et la survie en pleine mer (À la dérive), Baltasar Kormákur filme la survie face à un lion. Le point de départ de Beast est on ne peut plus simple : le médecin new-yorkais Nate Samuels (Idris Elba) se rend en Afrique du Sud avec ses filles Norah (Leah Jeffries) et Meredith (Iyana Halley) afin de leur faire découvrir la terre de leur mère, emportée peu de temps avant par une maladie. Père absent qui ne parvient plus à communiquer, Nate veut aussi se racheter auprès d'elles.

Son ami Martin (Sharlto Copley) les accueille chez lui et leur fait visiter la réserve naturelle sur laquelle il travaille, et qu'il tente de préserver des braconniers. Très vite, ils s'aperçoivent qu'un fauve rôde dans les parages et qu'il décime tous les villageois qu'il croise.

Beast
Beast ©Universal Pictures

Le combat acharné débute rapidement après une exposition qui va à l'essentiel, tout en développant des enjeux classiques mais qui fonctionnent. Le parcours du père dépassé devant surmonter sa peur pour protéger ses enfants est attendu. Baltasar Kormákur l'utilise cependant à bon escient, c'est-à-dire qu'il ne bascule jamais dans un registre trop émotionnel et s'en sert surtout pour faire avancer le récit.

Nate devient ainsi le personnage qui refuse désormais d'abandonner ses proches, ce qui donne lieu à des mises en danger qui servent habilement le suspense. Ses réactions ne sont pas toujours les plus prudentes, mais elles sont en tout cas cohérentes vis-à-vis de ses frustrations et sa quête de rédemption. Quant à ses filles débrouillardes et en plein deuil, elles font souvent preuve de davantage de bravoure et d'ingéniosité que lui.

Une partie de chasse haletante mais convenue

Des personnages archétypaux que l'on a souvent vu chez Steven Spielberg, que ce soit dans Les Dents de la mer, Hook ou la revanche du Capitaine Crochet, Jurassic Park ou encore La Guerre des mondes. Les films du cinéaste sont d'ailleurs la principale influence revendiquée de Beast, comme le prouve une scène à l'intérieur d'une voiture malmenée et sur le point de chuter, où le lion remplace le T-Rex.

Beast
Beast ©Universal Pictures

Et contrairement au requin Bruce qui ne se montrait quasiment pas en partie à cause de soucis techniques, le roi de la jungle ne se cache pas bien longtemps dans le long-métrage. Après une introduction nocturne où le fauve massacre plusieurs braconniers, il se montre vite. Baltasar Kormákur et le directeur de la photographie Philippe Rousselot (La Reine MargotEntretien avec un vampire) composent de longs plans sur lesquels il est susceptible de surgir à n'importe quel moment. Ils jouent constamment avec la profondeur de champ et la luminosité, offrant ainsi un spectacle sans surprise mais ludique au public.

Les effets spéciaux sont particulièrement soignés et ne nuisent pas au réalisme des situations, excepté lors d'un combat final distrayant mais improbable. Il s'agit d'ailleurs de la seule scène où le réalisateur décide de lâcher la bride après des exécutions timides. Les spectateurs en quête de viande déchiquetée et de second degré devraient d'ailleurs plutôt se tourner vers le réjouissant Prédateur de Dick Maas, dans lequel un lion se déchaîne dans les rues d'Amsterdam. Pour ceux qui souhaitent un divertissement plus "propre" et tout aussi efficace, Beast fait amplement l'affaire.

Beast de Baltasar Kormákur, en salles le 24 août 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Survival convenu mais efficace susceptible de plaire aux fans de Steven Spielberg, "Beast" n'offre pas beaucoup de surprises mais tient en haleine de bout en bout, notamment grâce à la superbe photographie de Philippe Rousselot.

Note spectateur : Sois le premier