Borat 2 : Sacha Baron Cohen humilie l'Amérique de Donald Trump

Borat 2 : Sacha Baron Cohen humilie l'Amérique de Donald Trump

CRITIQUE / AVIS FILM - Borat aura attendu les derniers instants du mandat de Donald Trump pour sortir de sa grotte et venir humilier un pays qui cumule les casseroles. Le reporter revient sur Amazon Prime Vidéo dans un second film à l'humour toujours aussi grinçant.

Borat 2 : plus de dix ans après, il revient s'en prendre aux Etats-Unis

In extremis, à quelques jours d'un vote présidentiel surveillé par le monde entier, Sacha Baron Cohen renfile le costume de Borat pour un nouveau long-métrage. 14 ans après le précédent, durant lequel on l'accompagnait dans son trip aux Etats-Unis pour ramener au Kazakhstan des idées afin d'être une meilleure nation. Une comédie composée de plusieurs sketchs, où l'acteur arrivait à se moquer des Américains. Un film ancré dans une époque particulière, quand Bush fils était au pouvoir.

Si son successeur, Barack Obama, n'a pas fait que des bonnes choses à la tête du pays, il n'y avait pas un contexte favorable pour que Borat revienne faire des siennes. En revanche, avec le critiqué Donald Trump, un pont d'or se dresse face à lui. Depuis 2017, il aura vu l'actuel président enchaîner les moments gênants, prouver son incapacité à gérer une telle force mondiale. S'il a pu atteindre la Maison Blanche, c'est parce qu'une partie du peuple le soutien. C'est de lui qu'il sera question.

Borat 2 : Sacha Baron Cohen humilie l'Amérique de Donald Trump

Au début de cette suite, on apprend que Borat a été condamné au goulag après avoir humilié le Kazakhstan dans le premier. Mais le gouvernement décide de le retirer de cette galère pour le renvoyer aux Etats-Unis, avec un nouvel objectif : donner un cadeau au vice-président, Mike Pence, dans l'espoir d'obtenir la sympathie de Donald Trump. Après quelques escales, le reporter arrive au pays de l'Oncle Sam par le Texas. Un état qui s'est rangé dans le camp du président en fonction. Le reste ? Un enchaînement de situations gênantes, où Borat appuie sur des sujets sensibles lors de séquences qui paraissent plus ou moins préparées pour obtenir l'effet escompté. Il s'illustre également en père qui veut éduquer sa fille (Maria Bakalova) avec des convictions d'un autre temps. La nouveauté survient alors dans ce qu'il y a autour des provocations, dans cette relation avec son enfant, sur lequel il change son regard petit à petit. Un maigre scénario vient soutenir l'ensemble et aspire à surfer sur un élan de tendresse.

L'Amérique en prend pour son grade

Il y a souvent ce doute entre ce qui appartient à la fiction ou à une caméra cachée. On ne peut retirer à Sacha Baron Cohen son attitude dévouée pour se donner pendant 1h30. La démonstration est un peu trop appuyée, souvent de très mauvais goût et pas très agréable à l'œil, mais l'esprit volontaire de l'acteur donne lieu à quelques séquences frappantes. Quatre restent en mémoire. La première, quand Cohen déguisé en Trump s'infiltre dans un meeting de Mike Pence pour lui donner sa fille. La seconde, quand il pénètre dans une synagogue déguisé en juif pour attendre un attentat qui mettra fin à ses jours. La troisième, quand il monte sur la scène d'un rassemblement d'extrême droite pour chanter. La dernière, quand sa fille piège Rudy Giuliani - l'avocat de Donald Trump est filmé la main dans le pantalon. La part de vérité que l'on descelle est parlante et met en exergue les travers connus de la société américaine.

Borat 2 : Sacha Baron Cohen humilie l'Amérique de Donald Trump

En dépit de ces exemples manifestes, Borat 2 n'enrichit pas tellement le débat. Tous les sujets abordés n'ont rien de bien neuf. La bêtise exprimée par la plupart des personnes rencontrées ne surprend pas, tant les preuves sont déjà nombreuses. Les Américains qui pensent que les Chinois ont contaminé le monde volontairement, la haine envers les démocrates, le comportement tendancieux des élites à l'égard des femmes... Nous savions déjà tout ça. Borat arrive comme s'il sortait de sa grotte et n'avait rien connu depuis 2006. Mais, nous, nous savons. À force de scandales, de posts sur les réseaux sociaux, de contestations.

Moins surprenant que le premier film, Borat 2 est un rappel de l'état des lieux. On a envie de dire qu'ils sont tous nécessaires en ce moment, pour essayer de renverser la tendance dans les urnes au début du mois de novembre. Le générique encourage d'ailleurs à aller voter. S'il ne restera pas dans les annales comme le précédent, qu'il serve (à son échelle) au moins à ça.

 

Borat 2 : Nouvelle mission réalisé par Jason Woliner, sur Amazone Prime Vidéo le 23 octobre 2020. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Moins marquant que le premier volet, "Borat 2" contient quelques séquences assez fortes pour valoir le détour.

Note spectateur : 1 (1 notes)