Bumblebee : la parenthèse attendrissante de Transformers

Bumblebee : la parenthèse attendrissante de Transformers

CRITIQUE FILM - Grâce à Travis Knight, le réalisateur de "Kubo et l'Armure magique", "Bumblebee", le premier spin-off de la saga "Transformers", offre une histoire d'amitié déjà vue mais attendrissante entre un robot géant et une adolescente incomprise.

À ses débuts, on ne faisait pas long feu de la franchise Transformers. Comment intéresser le public avec cette histoire de guerre entre Autobot et Decepticon, ces espèces de robots géants capables de se transformer en voiture ? Sauf qu’en y ajoutant des personnages humains, tels que l’amusant Sam Witwicky et la belle Mikaela, le premier film trouvait un point d’accroche. On assistait alors à un genre de teenage movie sympathique, porté par la relation des deux protagonistes entre eux, mais également avec l’un des Autobot : Bumblebee. Le tout étant accompagné de scènes d’action assez spectaculaires, Michael Bay réussissait finalement son pari. La preuve, il s’en suivit une tripoté de suites aux scénarios toujours plus minces et répétitifs, et marquées par une folie des grandeurs du cinéaste, désireux d’en mettre plein les yeux jusqu’à l’étouffement. Le dernier opus, Transformers : The Last Knight, atteignit enfin les sommets du mauvais goût et de la beauferie de Michael Bay, pour un résultat au box-office américain plus que décevant.

Plus de tendresse, moins de combats

La saga tente donc de se relancer avec le spin-off Bumblebee. En 1987, vingt ans avant les événements du premier film, l’Autobot est envoyé sur Terre par Optimus Prime pour trouver un refuge à la résistance. Blessé, il parvient uniquement à se camoufler en Coccinelle jaune avant de s’éteindre. Jusqu’à ce que Charlie, jeune fille de 18 ans mal dans sa peau et énervée contre le monde entier (bref, une ado) trouve la machine et parviennent à la redémarrer. L’humaine et l’extra-terrestre vont alors nouer une relation d’amitié forte.

Critique Bumblebee : la parenthèse attendrissante des Transformers

Et c’est de là que Bumblebee tient sa réussite. Comme un retour aux sources, ou un miroir du premier film (les deux scénarios sont assez similaires), le film approfondi intelligemment cette relation, quitte à mettre de côté l’action, pour permettre davantage d’empathie. Plus que Bumblebee, il s’agit de l’histoire de Charlie. La jeune fille en perte de confiance depuis la mort de son père, va trouver, par la bienveillance de Bumblebee, une forme de réconfort. Dès lors, en conférant à la machine des valeurs humaines, leur amitié naissante devient crédible.

On pense là évidemment au Géant de fer (mais également E.T), qui mettait aussi en scène une amitié entre un robot et un jeune garçon dans une petite ville des Etats-Unis. Bumblebee et le géant ayant tous deux ce même caractère benêt et maladroit qui fait leur charme. La référence est évidente pour Travis Knight, qui fit ses classes dans l’animation (animateur sur Coraline et Les Boxtrolls, réalisateur de Kubo et l'Armure magique). La vraie bonne idée de la production est d’ailleurs d’avoir confié le bébé jaune à ce cinéaste. Car, en plus de sa capacité à rendre le projet plus familial (mais pas enfantin), délaissant la vulgarité caractérisée de Michael Bay, on sent dans son approche une volonté de chercher l’émotion. Plusieurs plans, simples, réunissant Bumblebee et Charlie dans le même cadre, deviennent éminemment touchant sous la houlette de Travis Knight, qui parvient à capter une complicité dans leurs regards.

Critique Bumblebee : la parenthèse attendrissante des Transformers

De plus, le réalisateur prend un malin plaisir à jouer avec l’époque, sans pour autant forcer sur les clins d’œil et la nostalgie des années 1980. Ici, Travis Knight utilise la musique, avec une bande-sonore allant des Smiths à A-ha en passant par Bon Jovi et Duran Duran, avant tout pour caractériser Charlie, lui conférant immédiatement un capital sympathie. Chose obtenue aussi grâce à Hailee Steinfeld, dans son registre habituel. Puis, Travis Knight tourne volontairement en dérision des clichés du cinéma, faisant de John Cena une caricature du militaire bête et méchant prêt à sortir un pistolet plus gros que sa main dès qu’il en a l’occasion. Bien sûr, on ne peut pas dire que le scénario lui permette d’innover beaucoup (tout est assez prévisible). Il aura néanmoins su trouver la bonne formule, un équilibre entre humour, action à échelle humaine, et tendresse. Une agréable surprise pour cette fin d’année et pour offrir un peu de fraîcheur au sein de la franchise Transformers.

 

Bumblebee de Travis Knight, en salle le 26 décembre 2018. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Sans être un grand film, "Bumblebee" a le mérite d'offrir une histoire touchante entre l'Autobot et une adolescente bien portée par Hailee Steinfeld.

Note spectateur : 3.55 (1 notes)