Come As You Are : mon premier c’est désir

Come As You Are : mon premier c’est désir

CRITIQUE FILM - Après avoir raflé le grand prix du jury au dernier festival de Sundance, "Come As You Are" de Desiree Akhavan avec Chloë Grace Moretz arrive enfin dans nos salles ce mercredi 18 juillet. À travers les yeux d’une jeune adolescente lesbienne envoyée en thérapie de conversion, le long-métrage parvient à capturer avec précision et émotion cette période charnière qu’est l’adolescence.

Pennsylvanie, 1993. Cameron (Chloë Grace Moretz) est envoyée en thérapie de conversion par sa famille après avoir été surprise en train d’embrasser une autre fille. Dans cet établissement isolé au coeur des Rocheuses, Cameron va faire la connaissance d’autres pensionnaires, qui partagent cette même fêlure et ce désir ardent de pouvoir aimer qui ils veulent.

Come as you are, as I want you to be

Si en 2018, en Europe, nous ne sommes pas vraiment au fait de ce qu’est une thérapie de conversion, de l’autre côté de l’Atlantique, ces établissements chargés de « changer l’orientation sexuelle d’une personne de l’homosexualité à l’hétérosexualité » existent bel et bien. S’ils sont aujourd’hui peu à peu interdits dans le pays, ça n’était pas le cas dans les années 90 et beaucoup d’adolescents furent envoyés dans ces centres par leur famille, principalement des fondamentalistes chrétiens, pour y être « soignés de leur homosexualité ».

C’est dans un de ces centres que se déroule le film, adapté du roman The Miseducation of Cameron Post signé Emily M. Danforth. Si ce dernier narrait huit ans de la vie de son héroïne, Desiree Akhavan a choisi de s’intéresser aux quelques mois passés au sein de cet établissement. Alors que le ton du film aurait pu être lourd, à l’image de son sujet, la réalisatrice a préféré donner à son long-métrage une insouciance, belle comme l’adolescence. À travers ces images lumineuses, elle transporte le spectateur à l’âge de ces premières émotions, qui façonnent la vie d’adulte. Elles sont évidemment décuplées par le contexte de cet établissement, qui consiste à donner à l’adolescent, déjà empli de doute identitaire, des instruments de haine de soi qui peuvent s'avérer fatals.

Mais ce que le film met en lumière est surtout la ferveur avec laquelle Cameron (toujours parfaite Chloë Grace Moretz) se débat pour être libre : libre d’être elle-même, libre d’aimer qui elle veut, libre de croire, ou pas, en Dieu.

Come As You Are n’est pas un long-métrage sur l’homosexualité. C’est avant tout un film sur la liberté et le choix offert à tout être humain de vivre sa vie comme il l’entend. À l’instar de Love, Simon, c’est également un très joli regard porté sur l’amitié adolescente, qui met en lumière l’importance de se sentir entouré à cet âge si crucial par des personnes qui partagent les mêmes doutes et les mêmes envies.

Une vraie bouffée d’air frais !

 

Come As You Are est actuellement à découvrir en salles. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Avec Come As You Are, Desiree Akhavan dresse un portrait lumineux de l'adolescence et de l'amitié à l'épreuve d'un centre sensé pousser les pensionnaires à haïr leur identité. Chloë Grace Moretz y est parfaite.

Bilan très positif

Note spectateur : Sois le premier