Dark Phoenix : la saga X-Men méritait une meilleure conclusion

Dark Phoenix : la saga X-Men méritait une meilleure conclusion

CRITIQUE / AVIS FILM - X-Men Dark Phoenix vient conclure la deuxième saga mutante initiée en 2011 avec X-Men : Le Commencement. Simon Kinberg est à la réalisation pour apporter un dénouement à la deuxième time line de la saga X-Men. Critique.

Après deux opus parfaitement maîtrisés (First Class et Days of Future Past) et un troisième épisode bancal (Apocalypse), Dark Phoenix doit apporter la touche finale à la saga X-Men. C'est en effet la dernière fois que les X-Men vont apparaître sous cette formation là. Michael Fassbender, James McAvoy, Jennifer Lawrence et Nicholas Hoult doivent donc faire leurs adieux à ces personnages devenus cultes au fil des films. Dark Phoenix est aussi l'occasion de revenir sur cet arc passionnant dans les comics et de faire oublier le décevant X-Men : L'Affrontement Final, dont Simon Kinberg était le scénariste. Malheureusement, ce dernier X-Men est à peine meilleur que la précédente adaptation du Phoenix...

Un film totalement désincarné

Ce qui choque en premier lieu c'est l'absence totale de substance. Dark Phoenix est un film désincarné, qui ne parvient pas à recréer l'âme des débuts, ni l'ambiance de la seconde saga. Très académique, le blockbuster ne se focalise pas assez sur l'écriture de ses personnages. La force de la saga X-Men c'est bien d'avoir des protagonistes extrêmement bien écrits, attachants et ambigus. Des figures imposantes, empathiques et charismatiques. C'est aussi l'opposition entre deux idéologies, entre deux mutants très puissants, entre deux amis devenus ennemis, entre les passionnants Magneto et Professeur X. C'est également des questionnements politiques qui permettent de comparer les mutants aux différents génocides ou injustices qu'a connus notre histoire que ce soit la Shoah ou la ségrégation.

Bref, X-Men c'est bien plus qu'un simple blockbuster et les fans le savent très bien. Pourtant, ce dernier tour de piste est extrêmement fade, ne parvenant pas à titiller le génie de certains opus, se hissant à peine au dessus de L'Affrontement Final.

Dark Phoenix est une œuvre très académique, peu étonnante et clairement cousue de fil blanc. Rien ne vient jamais surprendre un spectateur relativement blasé devant des situations sentant largement le réchauffé. Le manque d'âme diminue l'empathie du spectateur à l'égard des personnages, comme l'absence d'originalité dans l'histoire, qui ennuie fermement. Dark Phoenix est mécanique, chaque situation est attendue, et surtout presque interchangeable tant l'intrigue ne parvient jamais à décoller. Les scènes d'action s’amoncellent sans réelle vision artistique. L'antagoniste ne relève pas la qualité du film tant le personnage incarné par Jessica Chastain est inintéressant. Un méchant insipide, dont le but primaire est de récupérer la force du Phoenix, mais qui n'a ni le charisme, ni l'intelligence suffisants pour exister au sein du métrage. Bref, on regretterait presque X-Men 3.

Merci Magnéto d'être là

C'est vraiment dommage, parce que l'histoire de Dark Phoenix est absolument passionnante dans les comics. Elle aborde des thématiques sombres, qui mettent en avant le changement psychologique d'une des X-Woman centrale de l'univers Marvel. Comment un personnage pur passe du côté obscur par le gain d'une force incommensurable. La gentille Jean Grey devient un des personnages les plus puissants de l'univers Marvel. Mais visiblement, c'est une intrigue difficile à raconter pour les cinéastes.

Encore une fois, les thématiques profondes qui animent le personnage sont à peine effleurées, dominées par des questionnements adolescents vus et revus, sur sa place dans le monde, au sein des X-Men. Le long métrage est tellement désincarné que lorsque la mort "surprise" d'un personnage survient, l'émotion ne prend pas suffisamment. Dark Phoenix souffre d'un traitement très superficiel, même dans ses scènes d'action qui manquent de créativité. Quand Simon Kinberg choisit volontairement d'occulter la fameuse séquence de Vif Argent, on se demande ce qui lui passe par la tête... Quand Bryan Singer utilisait bien mieux les capacités de Diablo dans X-Men 2 en 2003 on se demande pourquoi Simon Kinberg est derrière la caméra. Même le climax final est d'un ennui mortel, manque totalement d'héroïsme et de séquences imposantes. Même la conclusion d'Apocalypse avait plus de rythme, et celle de L’Affrontement Final plus d'enjeux...

Heureusement tout n'est pas totalement à jeter. Certains personnages restent très imposants, à l'image de Magneto, toujours aussi passionnant. Interprété à la perfection par Michael Fassbender, l'anti-héros torturé est encore une fois parfait, quelque part entre haine et raison, entre violence et volonté pacifiste, entre folie et véritable lucidité. C'est LE personnage du film, celui qui permet d'apporter de la nuance, de la tension, de la dramaturgie, et même des séquences d'action sympathiques. C'est finalement peut-être le seul qui tire son épingle du jeu. James McAvoy surjoue légèrement tandis que son écriture demeure relativement paresseuse. Reste Sophie Turner plutôt efficace dans la peau du Phoenix mais qui ne parvient pas à sauver le film.

 

X-Men Dark Phoenix le 5 juin au cinéma. Ci-dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes annonces.

Conclusion

Conclusion

Ce Dark Phoenix demeure relativement divertissant mais n'est clairement pas à la hauteur de nos attentes. Un film désincarné pour conclure cette saga pourtant culte...

Note spectateur : 2.94 (4 notes)