Dragon Ball Super - Super Hero : sauvé par les retours de Piccolo et Gohan

Dragon Ball Super - Super Hero : sauvé par les retours de Piccolo et Gohan

CRITIQUE / AVIS FILM - Après « Dragon Ball Super : Broly » sorti en 2019, la licence DBS est de retour sur grand écran avec « Dragon Ball Super : Super Hero ». Un nouvel opus inégal, qui propose quelques prises de risques intéressantes, mais qui s'avère aussi souvent très frustrant.

Dragon Ball Super : les problèmes récurrents de la licence

Après le très réussi Dragon Ball Super : Broly (2019) de Tatsuya Nagamine, le 21ème film Dragon Ball sort sous le titre assez paresseux, Dragon Ball Super : Super Hero. Mis en scène par Tetsuro Kodama, le film fait suite aux événements présentés dans le précédent volet de la saga, et évidemment à l'intrigue de la série animée Dragon Ball Super. On retrouve ainsi toute la team Z au grand complet. Goku et Vegeta s'entraînent toujours sur la planète de Beerus, tandis que Piccolo a une nouvelle apprentie : la jeune Pan, la fille de Gohan.

Une fois de plus, on retrouve les défauts inhérents à la saga Dragon Ball Super. Comme dans la série (ou le film précédent), le plus gros problème de Dragon Ball Super : Super Hero, c'est son scénario. Comme d'habitude, l'histoire souffre d'une écriture convenue, souvent trop enfantine et inutilement bavarde. Le film s'adresse une fois de plus à un public trop jeune, ne cherchant jamais à sortir de ses propres clichés, de son propre cahier des charges.

Dragon Ball Super: Super Hero
Dragon Ball Super: Super Hero ©Sony Pictures Releasing France

Dragon Ball Super : Super Hero ne quitte pratiquement jamais les sentiers battus, et propose une œuvre sans véritable violence, sans noirceur, d'une gaminerie affligeante. Certes, c'est la formule Dragon Ball dans toute sa splendeur. Mais, peut-être, serait-il temps de passer à autre chose...

Des séquences d'action en deçà du précédent

En découle une aventure parfois insipide, qui ne propose rien de mature, aucun assombrissement du récit qui serait nécessaire pour envoyer la licence vers d'autres orbites. Aussi, et c'est sans doute le pire dans les productions Dragon Ball, Dragon Ball Super : Super Hero souffre d'une introduction interminable, vainement démonstrative et bavarde, qui sert à réintroduire avec une répétition bornée des éléments que les fans connaissent déjà. Sur les 1h40 de métrage, les 45 premières minutes sont d'un ennui morbide.

Visuellement, Dragon Ball Super : Super Hero est également moins convaincant que son prédécesseur. Il faut dire que Dragon Ball Super : Broly avait mis la barre haute avec (notamment) son affrontement titanesque entre Vegeta et Broly. On y retrouvait une certaine forme de violence (toute proportion gardée, évidemment) attrayante et graphiquement impactant. Dragon Ball Super : Super Hero propose moins de séquences de cet acabit, moins d'expression visuelle, et surtout moins d'originalité dans le traitement de l'action. En témoigne un climax final d'une banalité déconcertante, où pratiquement toute créativité visuelle a déserté.

Dragon Ball Super: Super Hero
Dragon Ball Super: Super Hero ©Sony Pictures Releasing France

Dragon Ball Super : Super Hero permet par contre d'introduire de nouveaux personnages. Pour le coup, le long-métrage s'en sort plutôt bien à ce niveau. En témoignent Gamma 1 et Gamma 2. Deux figures qui forment un couple façon buddy movie assez drôle et attachant. On était inquiet concernant ces méchants, mais ils demeurent des ajouts relativement intéressants.

Les vrais héros sauvent le film

Pour autant, on trouve un grand intérêt à Dragon Ball Super : Super Hero car le récit remet enfin Piccolo au centre de l'histoire. Petit Cœur a clairement été délaissé ces dernières années, alors que son potentiel n'a jamais été poussé à son maximum. C'est un énorme plaisir de revoir le démon vert sur le devant de la scène. Et forcément, qui dit Piccolo, dit Gohan. Tetsuro Kodama recrée avec une joie communicative la dynamique emblématique des deux personnages qui sont les vrais héros de cette nouvelle histoire.

Forcément, les deux protagonistes ont droit à de nouvelles évolutions. Et celle de Piccolo est totalement inédite. Que ce soit esthétiquement ou dans ses enjeux, cette nouvelle transformation est un élément innovent dans la licence. Piccolo est magnifié, charismatique à souhait, et dégage même une énergie dark parfois inquiétante. C'est incontestablement la démonstration la plus réussie de tout le long-métrage.

Une aventure à moitié originale

Autre prise de risques, totalement unique cette fois, le traitement de Goku et Vegeta. C'est la première fois que la licence Dragon Ball prend un tel risque et une telle radicalité en ne les mettant pas au centre du récit. On ne peut que saluer l'effort et la volonté de proposer autre chose. Une aventure où Goku ne débarque pas in-extremis pour sauver tout le monde.

C'est rafraîchissant et c'est surtout évocateur du potentiel de la franchise. Dragon Ball pourrait davantage axer ses récits sur d'autres personnages, remettre en avant d'autres héros de la team Z, et laisser nos deux Saiyans sur le côté. Offrir des aventures annexes dans un univers immense qui n'a pas forcément besoin, systématiquement, de Goku et Vegeta.

Dragon Ball Super: Super Hero
Dragon Ball Super: Super Hero ©Sony Pictures Releasing France

Malheureusement, Tetsuro Kodama offre également une redite inutile d'un arc emblématique de Dragon Ball Z. Un effet miroir plus exactement. Un procédé qui est un terrible aveu d'échec en terme de créativité d'écriture et de renouvellement. La licence semble enfermée dans une boucle sans fin. Seulement, là, il s'agit de faire revenir une pâle copie sans cervelle d'un méchant iconique et emblématique, souillé pour l'occasion. C'est franchement pas original, voire presque insultant...

Dragon Ball Super : Super Hero de Tetsuro Kodama, en salles le 5 octobre 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces. 

Conclusion

Note de la rédaction

Il faut souligner certaines prises de risques inédites dans Dragon Ball Super : Super Hero. Mais comme d'habitude, on a toujours l'impression que la licence passe à côté de son plein potentiel, préférant se reposer paresseusement sur une gloire passée. Frustrant...

Note spectateur : Sois le premier