En eaux troubles : que vaut le nouveau Jason Statham ?

En eaux troubles : que vaut le nouveau Jason Statham ?

CRITIQUE FILM - Après avoir provoqué un raz-de-marée outre-Atlantique, En eaux troubles avec Jason Statham débarque enfin sur les écrans français ce mercredi 22 août. Que vaut ce nouveau face à face entre l’Homme et le requin ? Éléments de réponse.

Depuis 1975 et Les dents de la mer de Steven Spielberg, les spectateurs sont fascinés par les requins, et plus précisément par ceux ayant une appétence toute particulière pour la chair humaine. Cet engouement, responsable de nos nombreux traumatismes de jeunesse, ne s’est jamais arrêté depuis plus de quarante ans et a donc permis aux studios de cinéma de redoubler d’imagination pour nous entraîner à de multiples reprises dans les fonds marins en compagnie des dangereux squales. Le dernier à s’être frotté au genre ? Jon Turteltaub, le papa de la saga Benjamin Gates, qui a propulsé Jason Statham en eaux troubles pour faire face à un mégalodon plus que coriace.

The Meg vs l’Homme

Le mégalodon, aussi appelé otodus megaselachus megalodon (nous allons nous contenter de la première version), est une espèce éteinte de requins préhistoriques qui a terrorisé les eaux de la planète il y a plusieurs millions d’années. Considéré comme étant le plus puissant prédateur dans l’histoire des vertébrés, ce requin géant pouvait mesurer jusqu’à 20 mètres de long, soit 3 fois la taille d’un grand requin blanc.

Si aucun être humain n’a pu côtoyer un jour ce monstre marin, le monde du cinéma a tout de même trouvé le moyen de le ressusciter, le temps d’un film.

Dans En eaux troubles, Jonas Taylor (Jason Statham) un plongeur expérimenté, est envoyé au fond de l’océan Pacifique pour secourir un submersible. Une fois sur place, il se retrouve nez à nez avec un mégalodon de 23m, qui est visiblement très agacé d’avoir été découvert.

Les vingt premières minutes du film sont extrêmement prometteuses : on se retrouve plongé dans un superbe laboratoire sous-marin dernier cri, qui ressemblerait à s’y méprendre à un vaisseau tout droit sorti de Star Wars. Passée la magie des lieux et des fonds marins majestueux, que nous découvrons à travers les yeux du riche milliardaire qui a dépensé sans compter, l’angoisse des profondeurs et de ce qui se cache « en dessous » ne tarde pas à pointer le bout de son nez. À la façon des Dents de la Mer, le mégalodon, redoutable prédateur, rôde. Dans les eaux sombres, témoins de la profondeur de l’eau, on le devine mais on ne le voit pas : il se déplace vite, toujours avec agilité, et peut surgir à n’importe quel moment. Comme chez Spielberg, le requin n’est jamais aussi terrifiant que lorsqu’il n’apparaît pas à l’écran, et bien vite, le mégalodon, commence à être un peu trop présent.

Passé l’effet de surprise des premières minutes et des scènes fortes que nous avions déjà vues dans la bande-annonce, le gros poisson ne nous semble plus si terrifiant. Pour renforcer encore ce sentiment, et pour certainement échapper à une interdiction trop sévère aux USA (le fameux « R rated »), il n’y a absolument AUCUNE image susceptible de venir heurter la sensibilité des plus jeunes : aucune attaque n’est filmée jusqu’au bout et le seul sang visible à l’écran est celui des appâts, bref pas grand chose à se mettre sous la dent. Ajoutez à cette absence totale d’éléments horrifiques (essentielle à un film de ce genre), une galerie de personnages tous plus clichés les uns que les autres, et vous obtiendrez une seconde partie au mieux passable, au pire totalement ratée.

Le problème majeur du film est qu’il ne parvient jamais à choisir son camp entre le thriller horrifique et la comédie décomplexée et navigue donc sans cesse dans des eaux tièdes, sans véritablement prendre de risques. Et c’est terriblement frustrant, tant la promesse était belle (des séquences comme celle de la plage auraient pu permettre au réalisateur d’exprimer toute sa créativité mais le résultat est sans saveur). Il y avait pourtant beaucoup de sujets passionnants à aborder comme la confrontation entre une espèce disparue depuis des millions d’années et l’être humain. Mais n’est pas Spielberg qui veut, et le film est malheureusement plus proche d’un Peur bleue que d’un Jurassic Park.

Reste la présence charismatique de Jason Statham dans la peau du héros insubmersible : ses punchlines raviront à coup sûr ses fans les plus fidèles. En ce qui nous concerne, on va retourner regarder Les dents de la mer.

 

En eaux troubles sortira dans les salles françaises le 22 août. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Malgré de belles idées scénaristiques, le film tombe rapidement dans des clichés maintes fois vus au cinéma, et n'angoisse jamais réellement le spectateur. Dommage.

Peut mieux faire

Note spectateur : 4.6 (1 notes)