Freaks : quand X-Men rencontre Stranger Things

Freaks : quand X-Men rencontre Stranger Things

CRITIQUE / AVIS FILM - Dans « Freaks », série B de science-fiction qui sort directement en DVD, Emile Hirsch et Bruce Dern évoluent dans un monde où l'humanité a évolué et possède dorénavant des pouvoirs mutants.

Ce qui frappe d'abord avec Freaksc'est son manque cruel de budget. Une série B totalement fauchée qui repose sur des effets spéciaux presque amateurs, mais qui arrive néanmoins à imposer son ambiance et une touche personnelles. Zach Lipovsky et Adam B. Stein répondent au manque de moyens avec une approche très originale, quelque part entre Stranger Things et X-Men.

Une série B intelligente

Zach Lipovsky et Adam B. Stein semblent dès le début savoir où emmener leur histoire. C'est ce qui permet à Freaks de tenir la route. Le duo de cinéastes impose une cohérence à toute épreuve qui permet d'effacer les défauts de réalisation mineurs et des effets spéciaux tout droit sortis d'un film des années 1990 ou d'un contenu YouTube. Car Freaks est une série B jamais prétentieuse, qui veut raconter une histoire humaine de reconstitution familiale. Le duo utilise la science-fiction pour parler d'éléments sociaux, pour exprimer un dérèglement du cocon familial.

C'est aussi un moyen de mettre en exergue les inégalités sociales d'une société. Freaks parle du racisme, des divergences économiques, bref des sujets classiques de ce type d'histoire - comme les X-Men peuvent tout aussi bien le raconter. C'est aussi un film paranoïaque où la peur de l'autre est mise en lumière. Les réalisateurs mettent en scène la méfiance d'une société qui a peur des différences, peur de l'évolution et de ces individus mutés. Freaks permet ainsi de critiquer la psychose d'une nation américaine qui laisse ses pauvres mourir dans le silence et l'indifférence. Enfin, on peut également y voir une histoire d'inceste. L'histoire d'un père qui séquestre sa fille pour la protéger du monde extérieur, mais une double lecture dérangeante est possible.

Comme un spin-off de la saga X-Men

Si les comparaisons avec X-Men sont nombreuses, c'est parce que Zach Lipovsky et Adam B. Stein proposent une histoire de mutants qui se cachent de la société, vivent dans l'ombre, utilisant leurs pouvoirs dans le secret. Freaks pourrait aisément être un épisode un peu fauché de la saga. Un opus qui se concentrerait sur la jeune Chloé (Lexy Kolker), sorte de Jean Grey aux pouvoirs psychiques. Le long-métrage peut également compter sur les interprétations solides de Emile Hirsch en père trop protecteur et du vétéran Bruce Dern qui campe un personnage mystérieux, à la fois figure rassurante et inquiétante. Un protagoniste paradoxal qui permet au récit d'avancer vers une apothéose d'action très attachante.

Freaks : quand X-Men rencontre Stranger Things

Il y a également un petit quelque chose de Stranger Things, en tous cas de la méthode Spielberg, qui met en scène des enfants précoces, plus intelligents que leurs paires adultes. Cette jeune Chloé pourrait sortir tout droit de l'imaginaire du maestro Steven. Enfin, les idées de pouvoirs et leurs matérialisations permettent de donner une identité visuelle unique à Freaks.

Reste un film qui traite de thématiques universelles d'acceptation de l'autre, d'inégalités sociales et de puberté. Un film sans prétention qui parvient à distiller une ambiance inédite de paranoïa et de mystère. Mais surtout une très bonne proposition de science-fiction portée par un concept génial. Le manque de budget est rattrapé par une écriture précise et universelle de respect.

 

Freaks de Zach Lipovsky et Adam B. Stein en DVD le 8 janvier 2019. Ci-dessus la bande annonce. Retrouvez toute nos bandes annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Une série B sans prétention qui parvient à convaincre grâce à son écriture intelligente et ce malgré des effets spéciaux totalement fauchés.

Note spectateur : 4.7 (1 notes)