Guns Akimbo : un divertissement irrévérencieux qui tourne parfois à vide

Guns Akimbo : un divertissement irrévérencieux qui tourne parfois à vide

CRITIQUE / AVIS FILM - Découvrez l'étonnant « Guns Akimbo », le nouveau film de Jason Lei Howden qui place un Daniel Radcliffe inattendu dans la peau d'un loser qui va devoir se battre pour rester en vie.

Jason Lei Howden, vous ne le connaissez sans doute pas. Pourtant, c'est le petit malin qui avait réalisé le sympathique Deathgasm. Une comédie hallucinée assez méconnue du grand public. Cette fois il revient avec Guns Akimbo, une comédie d'action avec Daniel Radcliffe et Samara Weaving. La star d'Harry Potter, après avoir tourné dans les inclassables Swiss Army Man et Horns, continue de briser son image avec des rôles à contre-emploi. Guns Akimbo est disponible depuis le 23 mars sur Amazon Prime Video.

Petite pilule d'irrévérence

Guns Akimbo est un divertissement efficace et décomplexé. Un long-métrage qui ne se prend pas au sérieux, parfait pour passer le temps en cette période de confinement. Les images de ce projet tournaient sur internet depuis quelques mois maintenant. Et les premières photographies dévoilant Daniel Radcliffe en peignoir crasseux, des pantoufles de tigre aux pieds et les flingues littéralement vissés aux mains avaient de quoi susciter la curiosité. Malheureusement, le film ne tient pas toutes ses promesses, et tourne finalement à vide.

Guns Akimbo : un divertissement irrévérencieux qui tourne parfois à vide

Heureusement, il y a quelques éléments largement divertissants. Le long-métrage se la joue irrévérencieux et décalé, et arrive à décrocher quelques sourires. Offrant des scènes d'action plutôt agréables et bien chorégraphiées, le film est généreux dans ses propositions visuelles. Un ton toujours insolent façon Deadpool, des scènes d'action qui s'inspirent de Kick-Ass, quelques plans à la première personne tirés des jeux vidéos en hommage à Hardcore Henry, et des couleurs toujours très flashy qui rappellent le récent Birds of Prey. La formule est là : du divertissement abrutissant et incorrect. Et ça marche relativement bien. C'est un cadeau toujours très clippé et en permanence cocaïné. Une proposition définitivement pop, qui présente ses respects aux jeux vidéo, tout en se référençant constamment aux comics. Sans transcender le genre, Jason Lei Howden offre une attraction honnête, qui reste malheureusement trop sur les sentiers battus.

Un film qui tourne parfois à vide

Mais Guns Akimbo est finalement un film très banal, qui cherche à jouer au plus malin, sans l'être fondamentalement. Parce que c'est aussi un métrage vu 100 fois, qui ne parvient pas à rénover le genre. C'est l'archétype du type de film qui commence à être monnaie courante : le vilain petit canard qui veut se la péter. Finalement, c'est un métrage qui a parfaitement sa place sur la plateforme Amazon. Une sortie au cinéma aurait sans doute été de trop. Parce que très rapidement, la mécanique tourne à vide.

Tous les éléments visuels deviennent totalement gratuits, ne servant jamais un récit trop pauvre pour donner une épaisseur aux séquences d'action. Rien n'est jamais pensé en amont. Les jeux de caméra, les cadrages, les mouvements et les apports esthétiques ne sont que rarement utilisés à bon escient, en tout cas pour servir les situations. Ce qui donne une désagréable sensation d'imposture, d'inutilité, de gratuité. Parce que les enjeux sont transparents, téléphonés et puent le cliché. Quant aux personnages, difficile de faire plus stéréotypé. Franchement, Jason Lei Howden ne pouvait pas nous épargner la romance plombante agrémentée du kidnapping de la copine en détresse ? Se dégage alors de Guns Akimbo un univers involontairement désincarné.

Guns Akimbo : un divertissement irrévérencieux qui tourne parfois à vide

Enfin, les thématiques demeurent très convenues. Le long-métrage s'inspire de Black Mirror, pour tenter une approche d’anticipation sans suspense, déjà obsolète. Mais c'est surtout à Nerve que le film emprunte, sur sa manière d'aborder les réseaux sociaux et de la communication. Le film de 2016 mettait en place toute une société virtuelle, où les gens se lancent des défis toujours plus dangereux, filmés en direct et postés sur ce réseau. Ici, c'est globalement la même chose avec des combats à morts en décors réels, pour divertir une communauté de voyeurs. Guns Akimbo ne joue donc pas l'originalité. Et son potentiel Battle Royale n'est jamais développé, à peine effleuré dans l'introduction. Enfin, sa critique de l'immatériel, de cette société contrôlée par l'image et les réseaux sociaux, demeure très sommaire. Bref, un film rapidement vu et vite oublié...

Guns Akimbo de Jason Lei Howden disponible sur Amazon Prime Vidéo dès le 23 mars. Ci-dessus la bande-annonce. Découvrez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Proposition résolument pop et décomplexée, qui rend hommage à l'univers des jeux vidéo tout en critiquant notre société des réseaux sociaux. Un divertissement abrutissant et insolent, quelque part entre "Deadpool", "Nerve" et "Hardcore Henry".

Note spectateur : 2.67 (3 notes)