Ibiza : décollage pour une destination ratée

Ibiza : décollage pour une destination ratée

CRITIQUE FILM / AVIS - Après "L'Amour c'est mieux à deux" ou encore "Dépression et des potes", Arnaud Lemort revient à la réalisation avec "Ibiza", sa nouvelle comédie. S'armant de Christian Clavier et Mathilde Seigner sur l'île de la fête perpétuelle, "Ibiza" se veut délirant mais il semblerait que l'histoire ne parvienne pas à décoller...

Partir en famille ou entre potes dans une destination no-limit, voilà un concept vu et revu au cinéma, mais qui peut toujours surprendre. Carole (Mathilde Seigner) et Philippe (Christian Clavier) sont ensemble depuis peu. Pour faire plaisir au fils aîné de sa compagne, Philippe propose un deal : s'il obtient son bac, toute la famille recomposée part dans la destination de son choix. Évidemment, le bac, c'est dans la poche, et pour la destination, tout le monde l'a compris, c'est direction Ibiza.

Le manque de folie d'Ibiza

C'est alors que se met en route une machine à clichés par manque d'imagination. Manon et Julien, les deux enfants de Carole, représentent la jeune génération caricaturée. Et évidemment, il fallait s'y attendre, le film va dépeindre le fossé entre les générations, puisqu'on le rappelle, ce sont deux ados, maman et beau-papa qui s'envolent pour l'île la plus déjantée de l'Espagne. Christian Clavier se montre alors tout aussi irritable et irritant que dans la saga Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ?. À tel point qu'il parvient à mettre aussi mal à l'aise le spectateur que ses beaux-enfants lorsqu'ils sont en sa compagnie.

On apprécie bien volontiers ce passage où les personnages de Carole et Philippe finissent (enfin) par se lâcher dans l'ambiance d'Ibiza, se retrouvant dans une immense soirée, drogués et totalement à l'Ouest, limite azimutés. C'est d'ailleurs à ce moment-là que le duo Clavier / Seigner fait ses preuves et se démarque pour devenir ce qu'il y a de plus agréable dans le film.

Sauf que tout du long, Ibiza utilise la même recette qui est utilisée. On esquisse bien deux sourires toutes les trente minutes pour quelques répliques bien placées et, il faut le dire, vraiment tordantes. Mais ce à quoi on s'attend, c'est une explosion, que tout parte en live. Sauf que le problème du film est là : il ne se passe pas grand chose. Arnaud Lemort offrant un scénario plat, sans saveurs, où tout est survolé. Notamment la présence de Joey Starr, dans le rôle d'un DJ bling-bling à la limite du ridicule, qui, certes apporte un peu de piquant lors de plusieurs scènes, mais n'a dans le fond aucun intérêt, hormis celui de tenter de refléter l'ambiance d'Ibiza. Sa présence n'est pas désagréable, mais comme pour tous les personnages secondaires du film, elle est superficielle et n'apporte rien au cours de l'histoire.

Car finalement, la seule histoire, c'est celle d'un lycéen qui obtient son bac. Et ça, dès les 20 premières minutes, c'est emballé. Pour l'heure qui suit, Lemort n'a malheureusement pas trouvé d'idées vraiment révolutionnaires. Et finalement, lorsqu'on espère une ultime scène pour clôturer le film sur une note folle, le générique apparaît. Et bien qu'on essaie de se rappeler ce qui s'est passé, peu de chose restent en tête. Qu'importe alors les vacances à Ibiza où vers une autre destination estivale, le résultat aurait probablement été le même : peu mémorable.

 

Ibiza de Arnaud Lemort, en salle le 3 juillet 2019. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

« Ibiza » tente de nous emmener dans une histoire délurée où se rencontrent les générations, mais il ne parvient pas à convaincre, l’humour se mêlant à de la gêne, malgré des acteurs qui auraient pu sauver la mise.

Note spectateur : 1.94 (4 notes)