Insidious The Red Door : un nouvel opus de trop dans la franchise horrifique ?

Insidious The Red Door : un nouvel opus de trop dans la franchise horrifique ?

CRITIQUE / AVIS FILM - La famille Lambert est de retour dans "Insidious : The Red Door". Un nouvel opus mis en scène par l'acteur Patrick Wilson, qui revient aux sources de la franchise pour tenter de conclure sa trame narrative la plus intéressante.

Un retour aux sources pour Insidious : The Red Door

En 2011, avant de se consacrer aux franchises Conjuring et Aquaman, James Wan réalise Insidious. Un petit film d'horreur terrifiant qui fait vivre un cauchemar aux membres de la famille Lambert et présente aux spectateurs le Lointain et certaines de ses entités, dont le tétanisant démon au visage rouge. 12 ans et trois opus plus tard, Insidious : The Red Door arrive dans les salles obscures.

Un projet pour lequel l'auteur de la saga Leigh Whannell signe l'intrigue, tandis que James Wan et Jason Blum officient une nouvelle fois en tant que producteurs. L'acteur Patrick Wilson se charge quant à lui de la réalisation. Et l'envie d'offrir une conclusion digne de ce nom aux Lambert - mis de côté après le deuxième volet pour se concentrer sur la spécialiste du paranormal Elise Rainier (Lin Shaye) dans des longs-métrages dispensables - se ressent dès l'ouverture.

Insidious : The Red Door
Insidious : The Red Door ©Sony Pictures Entertainment

Après les événements d'Insidious : Chapitre 2, Josh (Patrick Wilson) et Dalton Lambert (Ty Simpkins) ont tout oublié du Lointain. Leur famille s'est disloquée et la peur a laissé place à la tristesse. Mais les esprits ne sont pas loin d'eux, comme le prouve un plan ingénieux de l'introduction qui joue avec le flou et la profondeur de champ.

À la demande de son ex-femme Renai (Rose Byrne), le père propose à son fils de l'accompagner pour sa rentrée à l'université. Une fois sur place, Dalton se met à souffrir de visions de plus en plus violentes. De son côté, Josh tente de comprendre pourquoi son esprit est embrumé depuis plus de dix ans.

De la léthargie à l'horreur

S'appropriant l'esthétique grisâtre et l'ambiance lugubre de James Wan, Patrick Wilson réussit à plonger le spectateur dans le sommeil éveillé de ses deux personnages principaux. L'atmosphère est lourde et dès qu'un premier esprit s'immisce dans le cadre, le public est évidemment sur ses gardes, pendant que Josh et Dalton sont enfermés dans leur léthargie et ne voient pas le mal et les morts se rapprocher.

Le réalisateur et comédien parvient ainsi à créer une complicité avec le spectateur, lui permettant de voir le danger arriver avant même que ses héros ne le soupçonnent. Ce qui donne lieu à des séquences dans la veine de certains maîtres du genre, de Tobe Hooper à Mike Flanagan en passant par M. Night Shyamalan et Guillermo del Toro, à commencer par une partie délicieusement angoissante d'"Un, deux, trois, soleil". Patrick Wilson assume complètement l'influence de ses modèles et va même jusqu'à la revendiquer, comme le prouve un clin d'oeil empli de vomi à Sixième sens, agrémenté de touches d'humour qui ne plombent heureusement pas le sérieux de l'ensemble.

Insidious : The Red Door
Insidious : The Red Door ©Sony Pictures Entertainment

Peu à peu, la morosité, les secrets et les esprits deviennent de plus en plus terrassants, jusqu'à ce que la fameuse porte vers le Lointain et la demeure du démon au visage rouge ne se rouvre. Et c'est lorsque Josh et Dalton pénètrent dans ce monde parallèle glacial qu'Insidious : The Red Door se montre nettement plus convenu.

La fin expéditive d'un récit familial touchant

Alors qu'il avait jusqu'ici créé de belles scènes d'effroi dans les couloirs d'une université et la maison d'une fraternité, lieux déjà plus ou moins bien exploités dans le cinéma d'horreur (Black ChristmasScream 2Urban Legend), Patrick Wilson se montre beaucoup moins inspiré et beaucoup plus timide lorsqu'il s'engouffre dans le Lointain. Certains plans semblent même provenir des deux premiers films de la saga, le réalisateur ne réussissant pas à s'affranchir de tout les apports de James Wan et se contentant d'enchaîner les jumpscare. Il ne fait qu'effleurer la crasse, la noirceur et l'odeur putride de cette antre de l'enfer au potentiel de frousse pourtant immense.

Ce qui semble véritablement intéresser l'interprète de Josh est le besoin de briser les secrets familiaux pour enrayer certaines malédictions, ainsi que la culpabilité que celles-ci engendrent et l'impossibilité à empêcher la transmission de dons ou de pathologies héréditaires. L'oubli d'Insidious : Chapitre 2 n'était qu'un leurre et le père et son fils n'ont d'autre choix que d'aller au coeur des ténèbres pour se retrouver. Des ténèbres dans lesquelles le spectateur aurait paradoxalement aimé rester plus longtemps, devant se contenter d'un voyage court et frustrant.

Insidious : The Red Door
Insidious : The Red Door ©Sony Pictures Entertainment

Ce dernier acte, hésitant entre les effets de trouille faciles et l'émotion pure sans jamais vraiment concilier les deux, aurait donc mérité de durer plus longtemps pour accentuer sur les sacrifices et la souffrance qui peuvent être endurés sans aucune limite pour les êtres aimés. Néanmoins, même dans cette conclusion expéditive, la sincérité et l'attachement que porte Patrick Wilson à la franchise se ressent totalement, tout comme son humilité et son besoin d'offrir à ses personnages emblématiques la possibilité de faire des adieux certes rapides, mais apaisés.

Insidious : The Red Door de Patrick Wilson, en salles le 5 juillet 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Figure emblématique de la saga, Patrick Wilson réussit son passage à la mise en scène avec "Insidious : The Red Door". Une conclusion aussi effrayante que touchante mais qui reste dans l'ombre des deux premiers opus de James Wan, ce qui n'empêche pas le réalisateur d'offrir une belle porte de sortie à la famille Lambert.

Note spectateur : 3 (1 notes)