Kate : Mary Elizabeth Winstead jusqu'à la mort

Kate : Mary Elizabeth Winstead jusqu'à la mort

CRITIQUE / AVIS FILM - Dans "Kate", film d'action de Netflix, Mary Elizabeth Winstead affronte un gang japonais pour remonter jusqu'à l'homme responsable de son empoissonnement.

Kate suit un genre de plus en plus répandu

En l’espace de deux mois on aura pu voir trois films assez similaires sur les plateformes de streaming et dans les salles. Trois films dans lesquels une femme se bastonne et flingue tout un tas d’hommes qui se mettent en travers de son chemin. Trois films qui adoptent un style visuel proche, et dont l'intrigue se déroule sur une courte durée (un ou deux jours). Enfin trois films qui se présentent comme des séries B dynamiques et funs rappelant principalement Atomic Blonde (2017). On parle là de Bloody Milkshake (21 juillet), passé par les salles de cinéma, avec Karen Gillan en tueuse à gages. Puis il y a eu Jolt (23 juillet), un nanar avec Kate Beckinsale en roue libre, disponible sur Amazon Prime Video. Enfin, pour Netflix, il y aura donc Kate (10 septembre), porté par Mary Elizabeth Winstead.

Kate
Kate ©Netflix

La comédienne récidive dans le genre du film d’action après avoir participé à Birds of Prey. Elle est donc Kate, une tueuse extrêmement efficace qui, après avoir tué sa cible sous les yeux de la fille de ce dernier, a décidé de raccrocher. Ainsi, tout comme pour Bloody Milkshake, c’est la présence d’une enfant qui va bouleverser la vie de l’héroïne. Kate accepte tout de même de faire une dernière mission à Tokyo. Mais au moment d’éliminer sa cible, elle est prise de malaises. Après avoir raté son tir et s’être enfouie, elle apprend avoir été empoisonnée au polonium 204 (élément à forte radiotoxicité) et qu’il lui reste moins de 24 heures à vivre. Elle compte bien profiter de ses dernières heures pour se venger.

Une série B efficace et futée

Le réalisateur Cédric Nicolas-Troyan (qu’on n’avait plus revu depuis Le Chasseur et la Reine des Glaces en 2016) reprend plus ou moins une idée déjà vue dans Hyper Tension (2006). Dans celui-ci, c’est Jason Statham qui était empoisonné. Pour survivre, il lui fallait maintenir son taux d’adrénaline élevé, ce qui ouvrait la porte à un un film délirant et nerveux. Si Kate n’a de son côté pas d’espoir, elle est tout de même dans une hâte constante. Pour autant, la production Netflix se veut plus sérieuse et sombre, bien que cette nervosité évoquée précédemment se ressente dans des scènes d’action parfaitement emmenée par une Mary Elizabeth Winstead crédible. Des combats au corps à corps qui ne sont pas d’une grande originalité mais qui proposent exactement ce qu'on attend d'eux. C'est violent, énergique, sanglant, avec un peu de légèreté.

Et c’est justement parce qu’il a conscience de ses limites que le film fonctionne. Cédric Nicolas-Troyan ne cherche pas à révolutionner le genre et sait qu’il n’a pas la matière pour grimper au niveau de John Wick. Mais, sauf rares exceptions, chacune de ses propositions fonctionne. Également parce qu’il insiste perpétuellement sur l’aspect humain de son personnage. Kate n’est pas invincible. Elle encaisse les coups, ressort de chaque combat toujours plus affaiblie. Le tout est renforcé par le poison en elle qui a un impact direct sur son physique. La représentation de son corps est d’ailleurs intéressante, avec des ecchymoses de plus en plus visible. Ainsi, Kate souffre tout du long, et nous avec.

Kate
Kate (Mary Elizabeth Winstead) - Kate ©Netflix

Cédric Nicolas-Troyan surprend donc avec cette série B efficace, bien rythmée et qui laisse entrevoir avec suffisamment de subtilité son message féministe. On comprend en effet que derrière toute cette histoire il y a un homme qui refuse à Kate sa liberté et veut maintenir son contrôle sur elle. Mais là où beaucoup d'œuvres auraient fait l'erreur de forcer le trait en ramenant constamment sur le tapis le fait qu'elle est une femme, le film s'abstient. Kate pourrait aussi bien être un homme, la symbolique serait moins forte, certes, mais le résultat serait le même. C'est d'ailleurs ce qui rend le long-métrage plus malin qu'attendu.

Kate de Cédric Nicolas-Troyan, sur Netflix le 10 septembre 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

"Kate" est une série B efficace et qui connaît ses limites, avec la toujours très sympathique Mary Elizabeth Winstead en grande forme.

Note spectateur : Sois le premier