La Montagne : une nature fantastique de Thomas Salvador

La Montagne : une nature fantastique de Thomas Salvador

CRITIQUE / AVIS FILM - Thomas Salvador continue d'observer la nature avec une pointe de fantastique avec "La Montagne", son second long-métrage après "Vincent n'a pas d'écailles".

Into the Wild, selon Thomas Salvador

En 2014, Thomas Salvador proposait « un film de super-héros à la française » avec Vincent n’a pas d’écailles. Une œuvre qui reprenait les codes du genre, mais pas que. On y suivait un homme qui, derrière sa banalité flagrante, cache des capacités hors-du-commun dès lors qu’il est au contact de l’eau. Pour représenter ses pouvoirs, le réalisateur usait de trucages physiques plutôt que d’effets spéciaux.

Ainsi, la romance délicate qu’il mettait en scène entre son personnage et celui de Vimala Pons provoquait un véritable émerveillement. Il récidive avec son second long-métrage, quittant un lac pour une montagne. S’il s’offre toujours le rôle principal - d’un homme calme et peu bavard -, il pose cette fois son regard sur un autre élément de la nature.

Thomas Salvador - La Montagne ©Le Pacte
Thomas Salvador - La Montagne ©Le Pacte

Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour présenter un nouveau type de machine robotique. Sur place, son attention se perd vers la montagne. Il décide alors de tout plaquer pour découvrir cette étendue enneigée.

On pense notamment devant La Montagne à cette histoire vraie de Christopher McCandless qui rejeta une vie toute tracée et décida d’arpenter les grands espaces américains. Un récit raconté par Sean Penn dans Into the Wild (2008). On retrouve ici cette opposition avec le monde moderne, puisque Pierre, une fois installé dans sa petite tente, refusera de redescendre de sa montagne.

La Montagne, entre écologie et romance fantastique

Ses seuls contacts avec le monde vivant se feront, occasionnellement avec d’autres grimpeurs, mais surtout avec la cheffe du restaurant d’une station (Louise Bourgoin). C’est cette dernière qui se chargera de lui faire quelques courses pour l’aider dans son autarcie. Car même pour sa survie et sa santé Pierre restera déterminé à ne pas redescendre.

Thomas Salvador nous embarque alors au milieu de cette nature épurée, immensité blanche, dont le réalisateur parvient à tirer des plans d’une grande beauté. Il lui « suffit » pour cela de braquer sa caméra sur ces paysages magnifiques, en journée ou lors d’un coucher de soleil, pour produire une nouvelle forme d’émerveillement sur le spectateur. Une nature qui pourrait malheureusement disparaître avec le réchauffement climatique comme le pointe une infirmière au détour d’une conversation. Une phrase suffisant à Salvador pour faire passer le message.

Thomas Salvador - La Montagne ©Le Pacte
La Montagne ©Le Pacte

Thomas Salvador met donc en scène la reconstruction d’un homme au travers d’un voyage en pleine nature. Mais le cinéaste use également pour cela d’une part fantastique. La nuit, une étrange lueur rouge semble se balader dans la montagne et Pierre fera tout pour découvrir ce qu’est cette créature.

Le film est alors à deux doigts de basculer dans l’épouvante, évoquant notamment Alien (1979) de Ridley Scott. Mais ce sera finalement une manière pour Thomas Salvador de pousser son union avec la nature jusqu’à son paroxysme. Pierre parvenant à ne faire plus qu’un avec, avant de pouvoir revenir dans notre monde, empreint de sérénité, véritable renaissance.

La Montagne de Thomas Salvador, en salles le 1 février 2023. Le film était présenté à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

"La Montagne" est un beau film sur un homme désireux de quitter le monde moderne pour vivre en pleine montagne. Une reconstruction teintée de douceur et de fantastique.

Note spectateur : 1.57 (7 notes)