Les Animaux Fantastiques : le renouveau de la saga Harry Potter

Les Animaux Fantastiques : le renouveau de la saga Harry Potter

CRITIQUE FILM - En attendant "Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald", retour sur le premier film de David Yates, prequel à la saga Harry Potter, dont il a réalisé les quatre derniers opus, sortait en 2016. Porté par Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Ezra Miller et Colin Farrell, le film dispose d'une histoire originale, elle aussi écrite par JK Rowling, qui permet d'étendre l'univers du sorcier à lunettes, bien loin de son combat contre Lord Voldemort.

Tandis que les fans hardcore peuvent encore revoir l'intégral de la saga sur Netflix, David Yates continue d 'étendre l'univers des sorciers avec la suite de Les Animaux Fantastiques. A la sortie du premier on était quelque peut dubitatif... Le livre était arrivé à point nommé quelques mois avant la sortie du film, comme si la Warner avait demandé à l'écrivaine de se remettre à la tâche. Mais qu'importe, les fans de Harry Potter allaient être servi. Parce qu'en effet, ce prequel est une œuvre particulièrement rafraîchissante.

Une vision rafraîchissante de cet univers magique

David Yates quitte les couloirs de l'école Poudlard pour étende l'univers d'Harry Potter vers une dimension plus large. Le spectateur suit l'aventure de Norbert Dragonneau, un mage anglais, qui traverse le monde pour protéger des espèces animales en voie de disparition. Eddie Redmayne est parfait dans son personnage et signe une prestation légère, subtile et touchante. Il parvient à donner une véritable identité à ce magicien, lui donne une fragilité, et une prestance à l'anglaise, à tel point qu'il fait directement oublier le "binoclard" des premiers films. Cette fois, pas d'enfant, David Yates plonge directement dans le vif du sujet grâce à de nouveaux personnages passionnants.

 

Le cinéaste s'éloigne complètement de la saga Harry Potter, et notamment des derniers épisodes, conclusion presque soporifique aux aventures du trio culte. Le rythme est endiablé, permet de mettre en place les prémisses d'une histoire qui semble prenante et loin de l'opposition cartésienne entre Harry Potter et Voldemort. Le scénario est plus fournit et ouvre le film vers un monde bien plus vaste composé de créatures superbement animées. Ces animaux fantastiques sont parfaitement matérialisés et sont d'une pertinente beauté pour la rétine. De plus Les Animaux Fantastiques est l'occasion de confronter les mages et les moldus, notamment grâce au personnage de Jacob Kowalski, ressort comique parfaitement campé par Dan Fogler. Un personnage secondaire qui ne se cantonne pas d'être uniquement l'élément comique du film mais qui gagne en profondeur grâce à une écriture précise qui lui permet une identité tragique et touchante. Enfin, comme à son habitude, Colin Farrell est impérial dans une figure antagoniste imposante. Bref, Les Animaux Fantastiques était une étonnante surprise qui a su garder les aficionados de la saga Harry Potter sous le coude, grâce à une identité commune et de nombreux clins d’œil, mais qui a également su séduire un public moins averti et pas forcément adepte des tours de magie.

Un blockbuster intelligent qui n'échappe pas pour autant au cahier des charges 

C'est le meilleur moyen de caractérisé Les Animaux Fantastiques : un blockbuster intelligent. David Yates, surtout grâce à une écriture extrêmement rythmée, parvient à donner un souffle nouveau à la saga magique. Le début du long-métrage est une œuvre féerique, qui émerveille grâce à ses créatures en tout genre. Des mascottes comiques ou fragiles comme le Niffleur ou le Botruc, d'autres plus imposants comme le Grapcorn ou l'Occamy, le bestiaire du long-métrage est impressionnant d'imagination et de virtuosité. Cette entrée en matière est parfaitement contrôlée et chaque personnage se dévoile, pion à une intrigue plus large, étendue sur plusieurs films. Les Animaux Fantastiques est donc une œuvre largement maîtrisée, qui permet au spectateur d'avoir autre chose à contempler. Pour autant, le film n'est pas exempt de défauts, et ne parvient pas totalement à s'affranchir des carcans habituels du genre.

Les Animaux Fantastiques n'est pas dénué de faiblesses a commencé par son personnage féminin. Katherine Waterson campe Tina, une agent du ministère de la magie. Outre son jeu parfois approximatif, l'écriture du personnage est paresseuse et irritante. Comme bien souvent dans les blockbusters, les protagonistes féminins ont le mauvais rôle. Elle est ici un élément pour ralentir la progression du héros, puis une faire-valoir pas franchement indispensable au déroulement de l'intrigue. Constamment inutile ou agaçante, on est très loin de l'irremplaçable Hermione. Mais ce n'est pas tout, Colin Farrell est sous employé dans la peau de Percival Graves, remplacé ensuite par Johnny Depp dans le rôle de Grindelwald, ce qui en a fait jaser certains. Un twist en tout cas inattendu. Enfin, la conclusion reste fébrile et largement formatée. Une simple confrontation manichéenne entre gentils et méchants, qui manque cruellement de panache, dans les métro new-yorkais. On regrette cette fin, démonstration de combats platoniques, composés de tirs d’énergie classiques. Un manque cruel de vision et de réalisme qui ne représente pas la qualité du long métrage.

Un divertissement calibré et formaté qui dispose cependant d'atouts intéressants, notamment par son casting, très alléchant. Reste un monde correctement construit, agrémenté de monstres en tout genre, féeriques et véritablement bien matérialisés. Le long-métrage se prend également moins au sérieux que la première saga, David Yates incorporant un ton plus léger et plus humoristique. Reste un final terriblement décevant dans le dernier affrontement, bâclé et simpliste. Il n'empêche que ce premier opus a largement attisé notre curiosité, a offert un nouveau souffle à la saga, et sa suite demeure très attendue.

 

Les Animaux Fantastiques de David Yates, en salle le 16 novembre 2016. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Un blockbuster intelligent qui permet de donner un nouveau souffle à la saga Harry Potter.

Note spectateur : 4.25 (1 notes)