Les Bad Guys : DreamWorks se lance dans le film de casse

Avec un Français à la réalisation

Les Bad Guys : DreamWorks se lance dans le film de casse

CRITIQUE / AVIS FILM - Pierre Perifel, animateur français qui a déjà réalisé des courts métrages et travaillé sur « Les Cinq légendes », se lance dans le grand bain avec sa première réalisation d'un long-métrage en solo : « Les Bad Guys », le nouveau film des studios DreamWorks.

Les Bad Guys : nouvelle production DreamWorks

Après Les Croods 2Baby Boss 2 et Spirit : L'Indomptable, les studios DreamWorks sont de retour avec une nouvelle production originale : Les Bad Guys. Enfin, originale, pas tout à fait. Le long-métrage de Pierre Perifel est adapté d'une série de livres australiens pour enfants créée par Aaron Bladey. Pierre Perifel, justement, est un animateur d'origine française qui signe avec Les Bad Guys son tout premier long-métrage en solitaire. L'occasion pour lui de faire ses armes et de proposer la toute nouvelle production DreamWorks, qui cherche à se démarquer des précédents films de la firme.

Les Bad Guys
Les Bad Guys ©DreamWorks

Le récit suit le destin d'un groupe de hors-la-loi aux grands cœurs : les Bad Guys. Constitué de Mr Loup, Mr Serpent, Mr Requin, Mr Piranha et de Mlle Tarentule, ce groupe de voleurs décide de monter un dernier grand coup avant de prendre sa retraite. Le schéma classique du film de casse, repris et transformé dans ce long-métrage d'animation généreux et divertissant.

Des références évidentes

Forcément, avec un sujet comme celui-ci, Les Bad Guys n'oublie pas de proposer quelques références assez évidentes. Le long-métrage s'ouvre sur un hommage à Pulp Fiction, où Mr Loup et Mr Serpent se la jouent John Travolta et Samuel L. Jackson. Le film met ainsi en scène les deux héros qui sortent d'un café/restaurant, posent un billet sur le comptoir tandis que l'assistance est paniquée par leur présence, tout en discutant de la manière dont Mr Serpent consomme sa nourriture. Une référence évidente au film de Tarantino, et à ce dialogue iconique des cheeseburgers.

Les Bad Guys
Les Bad Guys ©DreamWorks

Évidemment, les références ne s'arrêtent pas là, et les scénaristes Etan Cohen et Hilary Winston rendent hommage à beaucoup de leurs aînés. On peut ainsi voir, en vrac, des références limpides à la saga Ocean's (surtout dans les séquences de hold-up), mais aussi à Zootopie (via le personnage du renard) et à Moi, Moche et Méchant. Notamment dans le traitement de la notion du méchant, et de cette volonté de changer l'identité intrinsèque du vilain vers quelque chose de plus noble. Une thématique au cœur des films d'Illumination.

Divertissant mais oubliable

Les Bad Guys est un film globalement attachant, mais aussi très bruyant. Généreux et excentrique, le long-métrage s'inscrit totalement dans la mouvance du cinéma d'animation moderne. Une production épileptique avec beaucoup de bruits et de couleurs et un montage saccadé très clippé. Un mode opératoire souvent employé par DreamWorks qui séduira les uns et rebutera les autres. Les Bad Guys cherche à s'imposer presque comme un film d'action et délaisse souvent ses ressorts comiques et émotionnels trop basiques pour convaincre. Comme souvent avec DreamWorks, l'émotion ne prend pas, et The Bad Guys se contente d'être un divertissement à 100 à l'heure, sans réelle âme ou implication sentimentale.

Les Bad Guys
Les Bad Guys ©DreamWorks

Les personnages secondaires sont d'ailleurs malheureusement assez fades et éteints. Seuls Mr Loup et Mr Serpent tirent leur épingle du jeu dans ce bestiaire sous employé, alors qu'il y a avait pourtant un excellent potentiel comique concernant les personnages secondaires. Ainsi, ces héros peu attachants, couplés à un récit téléphoné et prévisible, font de The Bad Guys un divertissement honorable et généreux, mais rapidement oubliable.

Les Bad Guys de Pierre Perifel, en salles le 6 avril 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Sympathique mais anecdotique "The Bad Guys". Grand huit animé généreux et référencé ("Pulp Fiction", "Ocean's Eleven"), le long-métrage ne parvient cependant pas à sortir des carcans habituels du genre. DreamWorks étant toujours en-dessous de ses paires.

Note spectateur : Sois le premier