Maléfique Le Pouvoir du Mal : c'est vrai que c'est douloureux

Maléfique Le Pouvoir du Mal : c'est vrai que c'est douloureux

AVIS / CRITIQUE FILM - Cinq ans après le premier opus, Maléfique est de retour au cinéma. "Le Pouvoir du Mal", réalisé par Joachim Ronning, permet de revoir Elle Fanning et Angelina Jolie dans leurs rôles respectifs.

Pour ce deuxième opus, Robert Stromberg délaisse la réalisation à son collègue Joachim Rønning, l'homme derrière le dernier Pirates des Caraïbes. Le premier opus était un divertissement relativement efficace, qui réservait certaines séquences visuellement réussies. Pour un blockbuster Disney, le premier Maléfique transmettait une émotion inattendue, peu commune à ce type de film. La conclusion parvenait même à renouveler le mécanisme classique du conte, sans mièvrerie, ni surenchère. Une bonne entrée en matière, plus réussie qu'il n'y paraît. Pour autant, Maléfique : Le Pouvoir du Mal est un ratage complet.

Une suite totalement inutile

Dans un désir de rapporter de l'argent et de perpétuer une nouvelle saga, Disney se lance dans la production de Maléfique 2. Un projet qui au fond n'intéresse pas grand monde, même jusque dans le casting. Brenton Thwaites, qui incarnait le prince Philippe dans le premier film est remplacé par Harris Dickinson. Finalement, il n'y a pas grand chose à dire de ce deuxième Maléfique, si ce n'est que c'est un mauvais film. Toute la poésie et le peu de subtilité du premier opus sont envoyées aux oubliettes, dans une volonté de faire un blockbuster dégoulinant. Tout est attendu. Sans surprise l'intrigue passablement ennuyeuse emmène le spectateur vers un climax final inévitable et asphyxiant. Une simple guerre interminable et terriblement répétitive en guise de conclusion.

Maléfique Le Pouvoir du Mal : c'est vrai que c'est douloureux

Le potentiel du personnage de Maléfique tombe à plat. L’ambiguïté qui animait la créature dans le premier opus est ici effacée, devenant une figure manichéenne sans goût. Insérer ses origines et son peuple ne fait pas avancer l'identité du personnage, qui demeure très simpliste. Toute l'aventure est sommaire, terriblement réchauffée dans ses enjeux et ses aboutissements. Le message d'entraide et de paix est répétitif, sans véritable profondeur. Tout est traité en surface, et le problème incontestable de Maléfique 2 est peut-être son analyse trop enfantine. A l'image de cette happy-end qui dégouline de bons sentiments, tombant dans le cliché du conte. Maléfique : Le Pouvoir du Mal est à réserver aux enfants, qui trouveront peut-être quelques rares instants comiques.

Merci Angelina Jolie d'être là

L'esthétique ne relève pas le métrage. Maléfique 2 est relativement laid. La beauté gothique du premier opus est laissée de côté pour tenter une approche plus spectaculaire. Mais les effets spéciaux n'ont rien de formidables, ni la mise en scène impersonnelle, de même que l'utilisation des créatures, plus nombreuses, mais moins inventives que dans le premier film. Même le casting est un roue libre. Elle Fanning offre une des plus mauvaises interprétations de sa carrière prolifique. Reste Angelina Jolie qui parvient à tirer son épingle du jeu. Son personnage est certainement le seul qui dégage une certaine épaisseur, une certaine grandeur. Ses ailes et ses cornes démoniaques lui donnent une imposante stature, qui permet de proposer enfin quelque chose à voir dans ce brouillon incessant. L'actrice est extrêmement charismatique, et dégage une classe sans limite. Dans une retenue qui lui sied parfaitement, elle interprète son personnage avec beaucoup de justesse, à travers une beauté froide et une sagesse intime.

 

Maléfique : Le Pouvoir du Mal de Joachim Rønning, en salles le 16 octobre 2019. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

 

Conclusion

Note de la rédaction

"Maléfique 2" est un ramassis de clichés interminables, Elle Fanning est à côté de la plaque, et seule Angelina Jolie vaut le détour. Rien de bien novateur, à réserver aux plus jeunes.

Note spectateur : 3.53 (6 notes)